Chirurgiens-dentistes : êtes-vous heureux de votre profession ?

Chirurgiens-dentistes : êtes-vous heureux de votre profession ?

La question est simplissime, et pourtant la réponse devrait être bien plus complexe. Elle apparait en réaction à ce sondage québécois faisant du métier de dentiste la plus belle profession. Pourquoi en serait-il différemment en France ?

La qualité de vie, une attente plus forte des nouveaux chirurgiens-dentistes

On a déjà évoqué ce sondage, réalisé au Québec, faisant du métier de chirurgien-dentiste la profession rendant le plus heureux. Bien qu’il ne soit pas possible d’établir une comparaison entre la situation québécoise et la place des dentistes dans le système de santé en France, force est de constater que les professionnels français ressentent plus de contraintes et de stress que leurs homologues québécois. La qualité de vie au travail des chirurgiens-dentistes amène en effet les professionnels de santé dans l’Hexagone à devoir composer avec des conditions d’exercice, qui ne sont pas optimales, à en croire les premiers concernés.

Ainsi, la désertification médicale et dentaire constitue un problème majeur pour les patientes et les patients, tout en initiant un réel malaise au sein de la profession. Un jeune diplômé, commençant sa carrière de dentiste, n’a pas été formé pour refuser des patients, faute de temps disponible. Et les déserts dentaires imposent cependant cette prise de décision. On sait en outre que le phénomène va persister encore pendant de longues années, le temps que les mesures prises (réforme des études de santé, suppression du numerus clausus, …) puissent porter leurs fruits. Interrogé par les journalistes de France Info, un dentiste de Forbach en Moselle, le Docteur Laurent Riguet parle d’un « sentiment de culpabilité » en évoquant sa propre situation :

  « Normalement c’est impossible, on n’a pas été formé pour ça (…). C’est quelque chose qui est très traumatisant »

Ce constat, qui concerne une part importante des régions françaises, ne participent pas à la sérénité et au bonheur de la profession. Il engendre aussi et surtout d’autres conséquences, encore plus néfastes à la qualité de vie de ces professionnels.

De nouvelles aspirations pour les jeunes dentistes, incompatibles avec la réalité du quotidien ?

S’interrogeant sur la qualité de vie des dentistes, il n’est pas possible de ne pas évoquer le temps de travail d’une part et la rémunération d’autre part. Et en la matière, les ambitions des jeunes générations ne répondent plus aux mêmes critères que celles de leurs aînés. C’est ce que résume parfaitement le président du conseil départemental de l’Ordre des Chirurgiens-dentistes de Moselle, le Docteur Marc Bakalara :  

« Les nouveaux inscrits ont tendance à vouloir travailler trois jours et demi ou quatre jours par semaine, et non cinq jours voire cinq jours et demi comme à l’époque« 

Difficile voire impossible de réduire le temps de travail, quand la liste de patients s’allonge et pourtant, cette tendance de fond conduit pourtant les dentistes les moins âgés à vouloir préserver cette « qualité de vie ». On comprend aisément que cette tension est difficilement compatible avec la sérénité et le bonheur au travail.

Concernant la rémunération du professionnel de santé, les écarts demeurent trop importants pour pouvoir dresser une moyenne (voir notre dossier consacré à la rémunération des dentistes en 2021). Mais dentiste libéral ou chirurgien-dentiste en centre de santé dentaire, les professionnels concernés considèrent comme nécessaires la revalorisation de certains de leurs actes.

Voilà donc quelques raisons pouvant expliquer cette différence existante entre les dentistes québécois et leurs confrères français, même si bien d’autres arguments auraient pu être avancés : les problèmes de sécurité dans les cabinets dentaires, la lourdeur administrative et les innombrables obligations en matière de « paperasserie », l’inquiétude sur l’avenir de la profession, ….

Et vous, comment jugez-vous votre qualité de vie en tant que chirurgien-dentiste ? Quel est selon vous le point noir à régler en urgence ? Conseilleriez-vous à un jeune de devenir dentiste en 2021 ?

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