Une minorité de citoyens est fermement opposée, pour de multiples raisons, à la vaccination contre la Covid-19. Bien souvent, c’est vers les chirurgiens-dentistes, les médecins ou encore les infirmières, que se concentre la violence, morale et physique, de ces anti-vaccins. Une situation qui inquiète et angoisse une partie de ces professionnels de santé.
Dentistes, médecins, pharmaciens, … quand les soignants sont pris pour cible
Depuis plusieurs mois, la vaccination Covid-19 cristallise une partie des débats. Bien que minoritaires, les opposants à cette vaccination, les Anti-Vax, rivalisent d’imagination pour faire entendre leurs positions. Et ils s’en prennent naturellement aux acteurs de cette dernière, à savoir les soignants. Les menaces contre les médecins se multiplient, les insultes sur les réseaux sociaux deviennent quotidiennes, ….
Dans le journal Egora, une pharmacienne témoigne de cette réalité : « Faudra-t-il un drame pour qu’on prenne la mesure du problème ? Les listes avec nos noms se multiplient, on a très peur. Les menaces sont quotidiennes. «
Et les agresseurs sont de plus en plus vindicatifs et violents. Les médecins, chirurgiens-dentistes, infirmières, … les plus médiatisés doivent désormais faire appel à des agents de sécurité pour pouvoir vivre en toute sérénité. Mais tous les soignants, soutenant ouvertement la vaccination, sont eux-aussi concernés par cette violence, qui se renforce de jour en jour. Des violences verbales tant au cabinet dentaire que sur les réseaux sociaux qui peuvent, dans certains cas (heureusement moins nombreux) impliquer une violence physique.
C’est un climat dangereux, que dénoncent les chirurgiens-dentistes comme les médecins. Les secrétaires médicales elles-aussi doivent faire face à une agressivité jamais vue jusque-là. Et ce climat délétère n’est pas propice à un exercice professionnel en toute sérénité. Le président du SML, le Dr Philippe Vermesch dresse un constat alarmant :
» En trente ans d’exercice, je n’avais jamais connu un tel niveau de tension. Les secrétaires font face à des gens de plus en plus nerveux. Il y a un climat d’énervement général, les gens sont infects. »
Un climat anxiogène appelé à durer ou à s’apaiser ?
Dans les centres dentaires comme dans les cabinets de médecine générale, les soignants mais aussi le personnel administratif en lien direct avec les patients se désolent d’une situation, pour laquelle ils restent le plus souvent étrangers. La colère exprimée par une minorité s’adresse principalement aux pouvoirs publics, mais comme le dentiste est avant tout un soignant de proximité, il est aussi le réceptacle de cette colère. Il faudra attendre 2022 et la publication du rapport sur les violences à l’encontre des professionnels de santé pour prendre réellement conscience de l’ampleur du phénomène.
Pourtant, les autorités publiques sont conscientes de cette problématique, et ne cherchent pas à la minorer. Bernard Jomier, sénateur, souligne à cette occasion, que si les soignants en général bénéficient de la confiance d’une grande majorité de la population, une très « faible minorité » réussit à faire peser un climat malsain, car leur menace est « radicale et violente ». Cette remise en cause du « savoir des dentistes et autres soignants » va-t-elle s’inscrire dans la durée, ou au contraire disparaître avec la sortie de crise sanitaire ? C’est toute la question que se posent les acteurs concernés.
La sécurité, un nouvel enjeu majeur pour la gestion des cabinets dentaires ?
Même si les dentistes ont déjà appris, depuis longtemps, à faire face à une violence toujours croissante dans notre société, ce climat anxiogène, lié directement à la pandémie, conduit certains professionnels de santé à jeter l’éponge, en s’engageant dans une reconversion professionnelle et/ou en anticipant de quelques mois ou années leur départ à la retraite.
Une raison supplémentaire pour craindre des conséquences néfastes à plus ou moins long terme de cette violence devenue ordinaire.
Et vous, avez-vous déjà été victime de cette violence contre les pro-vaccins ? Craignez-vous que le climat de dégénère encore un peu plus ou qu’il s’inscrive dans la durée ?
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