Le 8 septembre dernier, le tribunal de Marseille a dévoilé son verdict dans le procès des « dentistes de Marseille ». Ce procès hors-norme va laisser des traces, et toute la profession espère que leur image n’en sera pas une des principales victimes.
Le chirurgien-dentiste le plus payé de France condamné à de la prison ferme
Le procès des « dentistes marseillais » avait été largement médiatisé. Pendant près de deux mois (à partir du 28 février dernier), deux chirurgiens-dentistes, le père et le fils, comparaissaient devant la 6ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Marseille. Un procès hors norme, au vu des préjudices subis par plus de 600 patientes et patients et d’un système généralisé de fraudes, mettant en jeu la santé bucco-dentaire des plaignants. Sans revenir sur les faits ayant conduit la Justice à juger les deux chirurgiens-dentistes pour « violences volontaires ayant entrainé une mutilation ou une infirmité permanente » et pour « escroquerie », il faut néanmoins souligner que les débats, qui se sont étirés sur 5 semaines, ont profondément « heurté » le grand public, ternissant une profession dans son ensemble.
Accusés d’avoir dévitalisé des dents saines pour multiplier les soins prothétiques plus rémunérateurs, le chirurgien-dentiste marseillais, soutenu et même rejoint par son père, est rapidement devenu le professionnel les « mieux payé de France » avec des honoraires annuels évalués à plus de 2.5 millions d’euros. En détaillant tout le dispositif frauduleux mis en place, la justice a jeté le doute sur une profession, dont la quasi-totalité des membres se déclare également « choquée » d’un tel comportement.
Un procès qui alimente la défiance des patients à l’égard de leur dentiste ?
Toujours est-il, que ce 8 septembre, le verdict a été rendu dans ce procès, et que les 322 parties civiles se déclaraient satisfaites de la justice française. Les deux chirurgiens-dentistes ont été condamnés à de la prison ferme (8 ans pour le fils et 5 ans pour le père) et ont été immédiatement placés en détention. Les amendes sont à la hauteur des préjudices subis, et cette condamnation ouvre également le début des procédures de demandes d’indemnisation de la part des si nombreuses victimes.
Certes, le conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes avait, dès le départ, porté plainte avec constitution de partie civile, tout en s’efforçant de souligner que la lutte contre ces agissements déviants constituait une priorité absolue, afin de « conserver la confiance des patientes et des patients ». Pourtant, alors que le procès a permis de détailler l’organisation d’une « véritable fraude généralisée » de la part des deux professionnels condamnés, il suffit de lire les réactions des internautes sur les forums et les réseaux sociaux pour comprendre que l’amalgame représente un véritable danger pour la profession.
Les commentaires dénonçant les prix « scandaleusement élevés » des prothèses dentaires font le lien avec les sommes colossales accumulées par les deux chirurgiens-dentistes condamnés et généralisent à l’ensemble des cabinets dentaires de France. Et pourtant, la profession tout entière s’est déjà mobilisée, notamment pour la réussite du dispositif « 100 % Santé » visant à faire reculer les refus de soins pour raisons économiques. Il est encore trop tôt pour savoir si ce procès entraînera des conséquences durables sur la réputation des chirurgiens-dentistes de France. En revanche, on peut, sans prendre de risques, estimer qu’il a suscité la colère et l’incompréhension d’un grand nombre de patientes et de patients.
Et vous, estimez-vous que ce procès (trop ?) médiatisé va nuire à l’image de la profession ? Ou estimez-vous au contraire que les chirurgiens-dentistes ont déjà suffisamment contribué à soigner leur réputation ?
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