La santé bucco-dentaire, une priorité nationale même si …

La santé bucco-dentaire, une priorité nationale même si …

En affichant son ambition de voir émerger la première génération sans caries,  le gouvernement a fait de la santé bucco-dentaire une priorité de santé publique. Pourtant, d’autres décisions jettent le trouble pour les chirurgiens-dentistes comme pour les patients. 

Les soins bucco-dentaires, une priorité pour la santé publique …

Les chirurgiens-dentistes ne peuvent que se féliciter des efforts, qui ont été engagés depuis plusieurs années pour faire de la santé bucco-dentaire une priorité de santé publique. Ainsi, le ministère de la santé a concrétisé l’ambition du gouvernement en s’attaquant aux refus de soins pour raisons économiques. Lors de l’adoption, en 2018, du dispositif 100 % Santé, l’ambition était bien de réduire et même de supprimer le reste à charge pour les patients en  ce qui concerne certains types de soins dispensés par les dentistes. Les patientes et patients étaient alors trop nombreux à renoncer à ce type de soins pour des raisons financières. Aujourd’hui, le 100 % Santé dentaire est connu de la quasi-totalité des Françaises et des Français, et les chirurgiens-dentistes sont salués par les autorités publiques pour avoir « joué le jeu » afin d’accompagner le déploiement de ces dispositifs. Les soins bucco-dentaires concernés par ces mesures ont été élargis.

En quelques années, le gouvernement a donc réussi à faire reculer le nombre de refus de soins pour raisons économiques. Dans le même état d’esprit, les autorités publiques se sont engagées à soutenir les chirurgiens-dentistes dans leurs efforts en matière de prévention. La nouvelle convention dentaire signée en juillet dernier entre les syndicats représentatifs de la profession d’une part et l’Assurance Maladie d’autre part  a officialisé cette nouvelle priorité. C’est ce qu’a souligné le directeur de l’union nationale des caisses d’Assurance Maladie, M Thomas Fatôme :  

« Avec cette nouvelle convention dentaire, nous nous fixons aujourd‘hui collectivement un objectif fort : celui de faire émerger une génération d’enfants et de jeunes sans carie. »

… malgré une baisse de l’engagement de l’Assurance Maladie ?

Pour la profession, ces engagements forts, traduits par des évolutions réglementaires déjà actées, constituent une réponse à leurs propres revendications. Pourtant, dans le même temps, les autorités publiques ont également officialisé une diminution des niveaux de remboursement de ces mêmes soins dispensés dans les cabinets et autres centres dentaires. Le ticket modérateur, ou reste à charge pour les patients, augmente donc à compter de ce 1er octobre, conformément au décret 2023-701  du 31 juillet 2023. La prise en charge des frais d’honoraires des chirurgiens-dentistes et les actes de soins dentaires est ainsi passé de 70 % à 65 ou 55 %. Si la grande majorité des patients ne constatera pas directement cette augmentation du reste à charge, augmentation prise en charge par les mutuelles et complémentaires santé, les patients devront cependant assumer une augmentation (prévisible) es cotisations de ces dernières.   Si la mesure devrait permettre une économie de 500 millions d’euros à l’Assurance Maladie, la même somme sera alors supportée par les organismes complémentaires, qui ont déjà fait connaitre leur hostilité face à cette mesure non concertée selon eux.  Pour les chirurgiens-dentistes en général, la mesure n’est pas neutre, puisqu’elle marque, selon eux, un désengagement de l’Assurance Maladie en  ce qui concerne la santé bucco-dentaire, qui est, dans le même temps, décrite comme une priorité nationale. Il reste à connaitre les conséquences de ces différentes mesures vis-à-vis des principaux concernés, les patients.

Comprenez-vous que ces différents dispositifs puissent semer le trouble chez les patientes et les patients ?  Estimez-vous que cette baisse de la prise en charge soit de nature à modifier les décisions des patients ?

Partager un commentaire

Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.