Les centres dentaires ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Si certains veulent y voir une solution pour lutter contre le manque de professionnels de santé, d’autres dénoncent les menaces, que ces centres dentaires font peser sur la profession.
Répondre à la pénurie de chirurgiens-dentistes, une priorité pour la Santé en France !
Comme toutes les autres professions de santé, les chirurgiens-dentistes sont impactés par les problématiques des déserts médicaux. La question occupe une grande partie des débats, qui ont lieu au ministère de la santé et même au niveau de la profession. Les articles de journaux locaux ne manquent pas pour souligner le désarroi de patientes et de patients de plus en plus nombreux. Ainsi, les journalistes de la Dépêche rapportent le témoignage d’un patient, résidant dans une commune du Lot, et ayant dû parcourir plus de 250 kilomètres pour un simple rendez-vous chez le dentiste.
Le constat n’est pas nouveau, mais les déserts bucco-dentaires constituent une angoisse pour les patientes et les patients depuis de nombreuses années. Les explications sont multiples, et les tentatives pour y apporter des solutions également. Les centres dentaires constituent une des solutions les plus efficaces trouvées jusqu’ici pour apaiser, autant que faire se peut, la situation extrêmement tendue. Cependant, si les centres dentaires répondent à une demande fréquente des patientes et des patients, ils ne contentent pas et ne suscitent pas l’unanimité au sein même de la profession.
Les centres dentaires, pilier de la lutte contre la désertification médicale ?
Les études chiffrées du ministère de la santé le soulignent. Les chirurgiens-dentistes apparaissent être une profession vieillissante, et les nouveaux chirurgiens-dentistes tardent çà être suffisamment nombreux pour répondre aux départs en retraite notamment. Sur un territoire, lorsqu’un chirurgien-dentiste prend sa retraite et qu’il n’est pas remplacé, la situation devient vite complexe pour les patientes et les patients. Combien de cabinets de chirurgiens-dentistes décident, à contre-cœur, de refuser les nouveaux patients faute de disponibilité dans des délais raisonnables ? Ces patients sont donc contraints de se tourner vers des centres dentaires, implantés le plus souvent dans des villes de taille moyenne ou de grande taille, et non dans des villages ou de petites communes. L’installation de ces centres dentaires ne seraient donc pas, selon la profession, la solution idéale pour contrecarrer les effets de cette désertification.
En outre, les chirurgiens-dentistes s’inquiètent de la dérive de certains centres dentaires, dérive qui fait souvent l’objet d’une très large couverture médiatique. Toutes ces raisons expliquent l’hostilité d’une partie des chirurgiens-dentistes libéraux à l’encontre des centres dentaires. La dernière convention nationale pour la période 2023-2028, signée en juillet 2023, a tenu compte de ces éléments. En effet, si des mesures restrictives sont désormais opposables aux chirurgiens-dentistes souhaitant exercer en libéral dans des zones considérées comme déjà bien dotées en professionnels de la santé bucco-dentaire, ces mêmes mesures s’appliquent également aux chirurgiens-dentistes salariés.
Pour Guy Benarroche, sénateur, « La nouvelle convention est une réponse indirecte à la concurrence déloyale et non-éthique entre les centres dentaires et les dentistes libéraux »
Cela apaisera-t-il les relations entre les différentes parties ? Il faudra attendre encore quelques mois pour pouvoir apporter une réponse.
Et vous, considérez-vous que les centres dentaires constituent une menace pour la profession ? Ou au contraire pensez-vous qu’ils peuvent participer à l’amélioration de la prise en charge des patients ?
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