Comme bien d’autres professions de santé, les chirurgiens-dentistes se sont « étonnés » des grandes orientations proposées par l’Assurance Maladie pour l’année prochaine.
Les orientations budgétaires, une inquiétude (déjà) vive pour les chirurgiens-dentistes
A l’instar de toutes les autres professions de santé, les chirurgiens-dentistes s’impatientent qu’un nouveau ministre de la Santé soit nommé pour qu’enfin des décisions soient prises. De nombreux dossiers sont en attente, et la dissolution de l’Assemblée nationale suscite depuis une vive inquiétude. Pourtant, certaines orientations inquiètent déjà les professionnels de santé, puisqu’elles confirment que la tendance pour les années à venir sera marquée par une extrême rigueur budgétaire, alors même que le système de soins nécessite de nombreux investissements.
Ainsi en est-il du rapport annuel édité par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM) et consacré aux charges et produits de 2025. Comme chaque année, ce rapport doit servir de base pour élaborer la proposition de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et donc orienter les grandes décisions en matière de financement de la santé. Si de nombreux syndicats, représentant différentes professions de santé, ont déjà exprimé leurs vives inquiétudes quand aux orientations définies, les professionnels de santé eux-mêmes, restent dubitatifs quant à la portée de certaines mesures.
Des économies à réaliser aux dépens des patients ou des chirurgiens-dentistes ?
Le rapport se conclut par la formulation de 30 propositions, chacune devant participer à la nécessité d’atteindre 1,56 milliard d’euros d’économies. Même si les comptes de l’Assurance Maladie connaissent un « net redressement » après cette période de crise sanitaire, les auteurs de l’étude soulignent que 2024 sera marqué par un déficit de 11,4 milliards d’euros. Aussi est-il nécessaire, selon les auteurs, d’adopter immédiatement des « mesures fortes » .Pour y parvenir, « (…) tout en garantissant l’accès aux droits et aux soins (…) », le rapport identifie ainsi 3 pistes principales :
- La prévention des maladies chroniques, qui doit, à terme permettre 80 millions d’euros déconomies
- L’optimisation du parcours de soins avec 1,06 milliard d’économies
- La lutte contre les fraudes et les abus avec 420 millions d’économies,
Naturellement, ces orientations doivent renforcer les différentes stratégies en matière de prévention, y compris dans le domaine bucco-dentaire (suivi bucco-dentaire des 3-24 ans notamment) alors que certaines mesures d’optimisation du parcours de soins sont également reçues positivement par les professionnels (Il en va ainsi de la volonté de rendre les arrêts de travail infalsifiables). En revanche, les chirurgiens-dentistes pointent également certaines menaces, que ces orientations font peser sur l’avenir du système de santé. C’est ce qu’a exprimé le syndicat Les chirurgiens-dentistes de France dans un communiqué. Il déplore ainsi que « la médecine bucco-dentaire ait été une variable d’ajustement budgétaire au dernier trimestre 2023 » et la « hausse de 10 points du ticket modérateur » ne devrait qu’accentuer cette tendance, qui priverait alors certaines populations de ces soins nécessaires. Le syndicat appelle enfin à une reconnaissance officielle de l’orthodontie, en soulignant que la situation actuelle pénalise les populations les plus fragiles.
Il ne reste désormais plus qu’à attendre, les décisions du prochain gouvernement pour savoir si ces propositions seront suivies ou non.
Et vous, comment jugez-vous ces premières orientations pour le financement de la sécurité sociale en 2025 ? Quelles devraient être selon vous les décisions prises ?
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