Un gel des revalorisations et une austérité accrue à venir : des temps difficiles en perspective !

Un gel des revalorisations et une austérité accrue à venir : des temps difficiles en perspective !

Pour les chirurgiens-dentistes et pour l’ensemble des soignants de ville mais aussi hospitaliers, les prochains mois seront difficiles. L’alerte lancée dès la fin du mois de mai par la Cour des Comptes a conduit à des réactions en chaine, conduisant notamment à un report de tous ls engagements déjà officialisés.

La politique de santé, une question économique avant tout ?

A l’instar de tous les professionnels de santé, les chirurgiens-dentistes sont pleinement conscients que la rigueur budgétaire, qui s’installe depuis plusieurs années, affecte les possibilités de satisfaire à des revendications légitimes et de longue date. En d’autres termes, le manque de moyens financiers de l’Etat rend les projections à long ou moyen terme plus pessimistes. Cependant, les professionnels libéraux de santé réussissaient jusque-là à se faire entendre, et chaque discussion entre l’Assurance Maladie et les professions de santé conduisait aux revalorisations tarifaires les plus urgentes. Certes, des arbitrages étaient faits, et toutes les organisations représentatives dénonçaient la faiblesse de ces augmentations. Mais elles avaient le mérite d’exister.

Cette prépondérance des aspects financiers avait même conduit, le 27 mai dernier, à un premier avertissement à tous les professionnels de santé. Dans son rapport officiel, la Cour des Comptes alertait sur des comptes « hors de contrôle » notamment pour la branche maladie de la Sécurité Sociale. Cette réalité risque, selon les hauts magistrats, de conduire à « un risque de plus en plus sérieux de crise de liquidité ». Le rapport estime même qu’en 2027, la menace du « défaut de paiement » serait bien réelle si rien n’est fait.

Une période difficile pour les chirurgiens-dentistes et les autres soignants

Les chirurgiens-dentistes, comme toutes les autres professions de santé, savent qu’un tel rapport va inéluctablement conduire à un durcissement des négociations avec les autorités publiques. Les efforts (en termes d’économies à réaliser) vont se multiplier, et chaque professionnel de santé sera mis à contribution. Mais les conséquences d’une telle situation ne se limitent pas à un avenir plus tendu, mais se traduisent également par une remise en cause des engagements déjà pris.

C’est ce qu’a fait le Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses de santé d’assurance maladie dans un avis publié le 18 juin dernier. Les auteurs soulignent le « risque sérieux » de dérapage des dépenses de santé, avec un dépassement qui devrait dépasser 0.5 %. A titre informatif, l’ONDAM pour cette année 2025 était fixé à 265.9 milliards d’euros. L’avis soulignait que la « hausse rapide du cout des arrêts de travail et des médicaments » expliquait cette mise en garde, jamais mise en œuvre depuis 2007. Automatiquement, aux termes de la loi, cette alerte du comité a entraîné le report de toutes les revalorisations prévues dans l’année au 1er janvier 2026. Toutes les revalorisations déjà officialisées pour le 1er juillet 2025 sont donc suspendues.

De leur côté, les professionnels de santé s’insurgent contre cette mesure, comme le rappellent l’association Les libéraux de Santé : « Tout se passe comme si la puissance publique, incapable de se réformer elle-même, préférait imposer l’austérité aux seuls professionnels responsables de la continuité des soins. »   Ce report des revalorisations, négociées de longue date, ne concerne que les médecins, les masseurs-kinésithérapeutes et les chirurgiens-dentistes. La colère des chirurgiens-dentistes s’est exprimée à travers les communiqués de presse des organisations représentatives. Dans celui des Chirurgiens-dentistes de France, on déplore ainsi : « Les professionnels de santé ne peuvent être les boucs émissaires d’une politique budgétaire déconnectée de la réalité. » Le syndicat condamne fermement cette « trahison des engagements pris, une remise en cause inacceptable de la valeur du dialogue social qui fonde notre système de santé »

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