Alors que les autorités publiques entendent gérer efficacement la sortie de crise sanitaire, les professionnels de santé, des chirurgiens-dentistes aux médecins en passant par les infirmières ou les sage-femmes, entendent peser de tout leur poids sur les prochaines élections présidentielles. Des objectifs parfois contradictoires relevant tous de la même finalité : préparer un système de santé plus efficient.
Tirer les enseignements d’une crise sanitaire pour transformer notre système de santé
Au cours d’un point presse, organisé le 3 novembre dernier, Olivier Véran, Ministre de la Santé, a expliqué vouloir renforcer la « bascule » de la vaccination des centres créés à cet effet vers la médecine de ville en affirmant vouloir tout faire pour “encourager au maximum la vaccination en ville pour effectuer les rappels maintenant qu’elle a tous les outils pour le faire, et notamment la capacité de commander des doses de tous les vaccins sans limite quantitative de volume chaque semaine”
Jugé nécessaire par la situation sanitaire et son évolution, ce transfert implique notamment la « baisse importante de la rémunération des professionnels de santé mobilisés dans les centres de vaccination ». Les autorités sanitaires ont, dès cette annonce, déclenché la colère des professionnels concernés, qui se sentent stigmatisés. En voulant que les dentistes libéraux comme les médecins, les étudiants en odontologie comme les futures infirmières ne soient plus fortement incités à participer à l’aventure de ces centres de vaccination, le gouvernement entend bien profiter de la proximité des soignants libéraux avec leurs patients pour poursuivre la campagne de vaccination. En d’autres termes, vacciner un patient dans un cabinet dentaire ou lors d’une visite chez son médecin traitant doit être plus rassurant et apaisant pour les patients, et cela doit également constituer une solution plus pratique. En revanche, les chirurgiens-dentistes et autres sages-femmes se mobiliseront-ils pour assurer cette continuité de la vaccination ? C’est la question à laquelle le ministère de la Santé veut apporter des réponses rassurantes. Plusieurs pistes sont à l’étude, que ce soit à travers un soutien organisationnel aux professionnels de santé (gestion des prises de rendez-vous, des commandes de vaccins, …) et/ou une aide matérielle et humaine (avec la possibilité de faire intervenir des retraités ou des étudiants pour épauler les professionnels de santé souhaitant s’engager dans cette stratégie de vaccination).
Quand les professionnels de santé veulent influer sur la campagne présidentielle !
Si le Ministère de la Santé entend faire de cette « gestion de l’après-Covid-19 » un atout pour la campagne des élections présidentielles qui s’annonce, les dentistes libéraux comme les soignants dits de ville entendent, eux-aussi, profiter de cette occasion pour faire entendre leurs revendications.
En effet, chaque candidat à cette élection suprême prend des engagements pour transformer le système de santé et le rendre plus efficient. Les chirurgiens-dentistes comme tous les autres professionnels de santé étudient chacune d’entre-elles mais souhaitent également faire entendre leurs propres revendications. C’est ainsi, que l’Union National des professionnels de Santé (UNPS) s’est associée à d’autres associations pour appeler les pouvoirs publics (et les candidats à l’élection suprême) à ouvrir rapidement une concertation sure « l’accès aux soins, partout et pour tous ».
Dans leur communiqué de presse commun, les dentistes libéraux et tous les autres acteurs concernés insistent sur cette inégalité, qui ne cesse de se renforcer depuis des années. Les professionnels de santé sont les premiers à en pâtir : « (…) tous font face à la même souffrance de ne pouvoir exercer correctement leurs métiers et apporter des solutions concrètes pour leurs concitoyens sur l’ensemble du territoire. ». Le collectif demande aux candidats à l’élection présidentielle de tout faire pour « (…) rétablir le droit universel à une santé égalitaire pour tous comme le prône la Constitution ». Seront-ils entendus ?
Entre la réalité de la situation sanitaire de notre pays et les revendications des dentistes et des soignants, la prochaine campagne électorale devrait multiplier les débats.
Et pour vous, quelle est la priorité actuelle pour faire évoluer notre système de santé ? Gérer cette sortie de crise ou lutter contre la désertification dentaire et médicale ? Estimez-vous que la campagne à venir permettra d’apporter des solutions pertinentes aux revendications portées notamment par les chirurgiens-dentistes ?
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