La rémunération du dentiste, un critère pour choisir son futur mode d’exercice ?

La rémunération du dentiste, un critère pour choisir son futur mode d’exercice ?

En obtenant leur diplôme, les étudiants en odontologie doivent alors faire un choix pour s’engager dans la vie active. Se diriger vers la forme libérale ou choisir de devenir dentiste salarié ? Chacun suivra ses propres aspirations en répondant à de multiples questions. Deux d’entre-elles reviennent quasi-systématiquement dans ce processus. Quelle sera ma rémunération en tant que chirurgien-dentiste ? Quel est mon projet de vie, le mode de vie que je veux privilégier ? Commençons aujourd’hui par tenter de répondre à la première de ces interrogations.

La rémunération des chirurgiens-dentistes, une réalité conforme à la variété de profils

Au cours de leurs études, les futurs chirurgiens-dentistes renforcent leur vocation et leur envie d’exercer leur art. C’est également durant cette période qu’ils réfléchissent à leur avenir professionnel, en imaginant les différents scénarios possibles. Car décrocher le diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire n’implique pas nécessairement de suivre une voie unique. Cette réflexion sur les manières d’exercer en tant que dentiste se pose aussi à certains professionnels déjà installés. Qu’il s’agisse de préparer « en douceur » sa retraite ou de concrétiser un choix de vie (déménagement, engagement humanitaire ou social réduisant le temps disponible à consacrer à l’exercice de son art, …), ce questionnement amène les dentistes concernés à se poser les mêmes questions que les étudiants préparant leur avenir.

Parmi les questions les plus récurrentes, celle liée à la rémunération met en évidence les différences entre les multiples modes d’exercice. Un chirurgien-dentiste hospitalier perçoit une rémunération, définie par les statuts de la fonction publique hospitalière, alors que la rémunération du dentiste libéral ou exerçant en centre dentaire sera fonction de son activité. Le niveau de rémunération de ces différentes formes d’exercice (dentiste libéral, dentiste en centre dentaire, hospitalier, chirurgien-dentiste des armées, …) représente avant tout la contrepartie d’un quotidien, qui peut être bien différent d’un exercice à l’autre. Et pour certains, l’exercice mixte peut être un choix, rendant la réponse à cette question encore plus complexe à obtenir.

La rémunération d’un dentiste, le reflet d’un mode de vie avant d’être un indicateur du niveau de vie

Il reste difficile d’obtenir des données chiffrées précises s’agissant du salaire d’un dentiste en fonction de son mode d’exercice. La grande majorité de la profession exerce en tant que dentiste libéral. Selon Unasa, la rémunération mensuelle d’un chirurgien-dentiste libéral en France en 2019 varie entre 4.101 € et 18.107 € avant charges. Attention, car le dentiste libéral doit s’acquitter de l’ensemble de ses charges, ce qui représente environ 60 % de cette rémunération.

Le salaire en tant que dentiste salarié avec une rémunération fixe pourra être compris entre 2.800 et 4.000 € (étude sur des données de 2016) en début de carrière. Pour sa part, le dentiste exerçant dans un centre dentaire percevra une rémunération mensuelle, comprise entre  4.000 € et 10.000 € nets de charges.

Mais ces moyennes masquent une réalité bien différente d’un professionnel à l’autre. Par exemple s’agissant des dentistes libéraux, ce niveau de rémunération va dépendre du temps passé, mais aussi de la localisation du cabinet dentaire et donc de sa patientèle. Les soins prodigués influent directement sur ce niveau de rémunération, entre les actes à honoraires libres et les actes à honoraires opposables, la diversité de ceux-ci expliquent cette grande disparité. Dans une étude portant sur les rémunérations perçues en 2013, la Caisse autonome de retraite des chirurgiens-dentistes et sages-femmes (CARCDSF) constatait que 16.5 % des dentistes avaient perçu moins de 38.040 € € quand 10.3 % percevaient plus de 190.200 €, soit un écart de 1 à 5.

Ces disparités peuvent se renforcer en fonction de la nature de la structure choisie pour exercer. Le chirurgien-dentiste a -t-il créé son cabinet ou a-t-il racheté la patientèle à un confrère ou une consœur ? Exerce-t-il de manière isolée ou a-t-il décidé de rejoindre un cabinet de groupe ou une maison de santé pluridisciplinaire, présentant l’avantage de mutualiser les coûts ? Exerce-t-il dans un centre dentaire qui le libère de toutes les tâches administratives et lui permet de se concentrer sur son Art ? La question est d’autant plus importante, que selon les spécialistes du secteur, les charges d’un cabinet dentaire représentent en moyenne 52 % des recettes de celui-ci.

Dans ces conditions, on comprend que bien qu’il soit utile de disposer d’un ordre de grandeur pour estimer ces différences de rémunération, le choix de l’étudiant ou du dentiste en préparation d’une reconversion ne peut pas s’appuyer exclusivement sur ces données purement économiques. La question du projet de vie sera alors prépondérante, comme nous le verrons dans notre prochain dossier.

Et vous, comment avez-vous choisi votre parcours professionnel ? Quelle place a tenu cette question de la rémunération ?

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3 Commentaires

  1. bonjour, je suis salariée , contractuelle de la ville de romainville en tant que chirurgien dentiste. mon statut est médecin deuxième classe !!? je travaille dans la même structure et le même employeur depuis 30 ans. nous avons demandé plusieurs fois que notre rémunération salariale soit à la même auteur que les médecins comme le font les CMS environnants.. pas de réponses et qui plus est, les assistantes dentaires au fur et à mesure de leur départ , ne sont plus remplacées… nous sommes totalement abandonnés. Il ne reste qu’une assistante pour notre service pour 3 dentistes. la motivation, pire, notre morale est au plus bas.

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