L’installation en tant que dentiste libéral, une aventure à anticiper !

L’installation en tant que dentiste libéral, une aventure à anticiper !

84.8 % de la profession de chirurgien-dentiste exercent en libéral. Les étudiants fraichement diplômés vont donc se lancer dans la création ou la reprise d’un cabinet dentaire à plus ou moins brève échéance. Un choix, qui va les amener à se confronter à une succession d’étapes à franchir.

Nous n’avons pas la prétention ni même la volonté de proposer ici un guide complet pour la création d’un cabinet dentaire. Non seulement, cela nécessiterait d’aborder d’innombrables aspects, mais cela nous obligerait à envisager d’innombrables situations. La reprise d’un cabinet dentaire déjà existant ne peut être comparé à la création d’un cabinet dentaire dans un « désert médical ». S’engager dans l’aventure en rejoignant un (ou plusieurs) dentiste(s) n’implique pas les mêmes démarches qu’un dentiste choisissant de s’installer au sein d’une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) ou de rejoindre un centre dentaire. Cependant, dans tous les cas, s’installer en tant que chirurgien-dentiste libéral impliquera toujours de respecter un certain formalisme et des règles strictes et bien définies. Cela supposera également de s’interroger et de boucler le financement de cette installation.

L’installation d’un chirurgien-dentiste libéral, des contraintes bien définies à respecter scrupuleusement

Quel que soit le choix du jeune chirurgien-dentiste souhaitant s’installer en tant que libéral, il devra se soumettre à une liste assez longue d’obligations, relevant du droit du travail mais aussi du code de la santé publique. Entre la souscription obligatoire d’une responsabilité civile professionnelle (RCP), l’enregistrement auprès de la CPAM et du conseil départemental de l’ordre et l’affiliation (obligatoire elle-aussi) à la caisse de retraite autonome CARCDSF, ces démarches chronophages ne représentent pas les tâches les plus complexes.

En effet, le professionnel de santé aura dû auparavant prendre conscience que son installation implique, pour lui, de devenir un véritable chef d’entreprise. Il devra ainsi prendre soin de définir son business plan, qui conditionnera le lieu d’implantation de son futur cabinet. Trouver un local et l’aménager pour en faire un cabinet dentaire. Choisir les équipements et le matériel, qui lui seront nécessaires au quotidien. Recruter une équipe, depuis l’assistante-dentaire jusqu’à la secrétaire médicale, en passant par le personnel d’entretien. Comme nous l’avons précisé en préambule, nous ne pouvons ici lister toutes ces obligations qui s’imposent au professionnel désireux de s’installer. Mais on constate que la tâche se révèle immense, nécessitant une mobilisation de tous les instants.

Et pourtant, le futur dentiste libéral doit encore faire face à un autre aspect essentiel de son aventure : le financement.

Le financement de l’installation d’un dentiste, un choix qui engage pour de longues années

Là encore, le montant de l’investissement à réaliser va dépendre de chaque situation. Le local, dans lequel sera aménagé le centre dentaire, sera-t-il loué ou acheté ? L’investissement sera-t-il supporté par le seul dentiste ou d’autres professionnels ? … Toujours est-il que cet investissement initial reste comme l’un des plus élevés de toutes les professions médicales. Non seulement, il va engager le professionnel de la santé bucco-dentaire sur de nombreuses années, mais le choix du financement peut aussi influer sur la forme juridique de son activité (une Société d’exercice Libéral (SEL), par exemple, pour pouvoir collaborer à plusieurs professionnels).

Bien que l’emprunt bancaire soit la solution utilisée dans la quasi-totalité des cas, certains choix peuvent aussi permettre au chirurgien-dentiste de finaliser son plan de financement. Il pourra, par exemple, s’agir de crédit-bail pour les équipements les plus coûteux.

 Outre les contrats incitatifs de la CPAM, destinés à attirer les dentistes dans des zones sous-dotées, les professionnels peuvent aussi s’être engagés avec une collectivité locale pour lutter contre la désertification médicale. En revanche, en contrepartie de l’aide octroyée, le dentiste s’engage à exercer pendant plusieurs années sur un territoire défini. Ce choix « économique » impacte donc directement le business plan élaboré.

Cet état des lieux (sommaire et général) souligne la complexité du processus pour créer un cabinet dentaire. Il met aussi en évidence le manque de formation des étudiants en la matière, puisque plus de 8 dentistes sur 10 (84.8 % précisément) exercent en libéral.

Et pour vous, quelles ont été les principales difficultés rencontrées au cours de votre installation ? Avez-vous fait des choix notamment en termes de financement, que vous avez regrettés par la suite ? Quels conseils donneriez-vous à un jeune diplômé souhaitant se lancer dans l’aventure ?  

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