Assistant en prophylaxie bucco-dentaire : une promesse ou une évolution à venir ?

Assistant en prophylaxie bucco-dentaire : une promesse ou une évolution à venir ?

La question des assistants dentaires revient régulièrement dans les débats liés à la profession. Les chirurgiens-dentistes ont souvent été déçus des promesses non tenues en la matière. Pourtant, cette année pourrait être celle officialisant l’émergence d’une nouvelle profession : assistant en prophylaxie bucco-dentaire.

Des assistants dentaires de niveau 2 renommés avant d’avoir intégré les cabinets et centres dentaires

Tous les chirurgiens-dentistes se sont enthousiasmés à un moment ou à un autre, lorsqu’ils entendaient parler de l’arrivée prochaine de nouveaux assistants dentaires de niveau 2. Et pourtant, en 2025, ces mêmes professionnels se désolent de ne toujours pas disposer de ces professionnels devant leur permettre de dégager du temps médical et donc de surmonter les difficultés liées à la démographie de la profession dans certains territoires. Il faut dire, que depuis que le sujet est au cœur des débats, les syndicats, les professionnels et l’ordre professionnel sont unanimes pour souligner l’intérêt et l’avancée que représenterait une telle évolution. Dans sa lettre de Juillet – Aout 2025, l’Ordre National des Chirurgiens-dentistes résume parfaitement ce sentiment majoritairement partagé :

« Son objectif majeur est connu : faire gagner du temps médical aux chirurgiens-dentistes (mais pas sans garde-fou) dans un contexte de tension dans certains territoires »

Pourtant, en 2023, la loi RIST avait officialisé la création de ce statut d’AD2 (Assistant Dentaire de niveau 2). Cependant, en l’absence des décrets d’application, cette évolution n’avait pu se traduire concrètement sur le terrain. C’est pourquoi, l’ensemble de la profession ne peut que se réjouir, que les discussions aient repris au Sénat, mais aussi au sein même du ministère de la Santé autour d’une proposition de loi datée de 2023 de Yannick Neuder, ministre actuel de la Santé et député à l’époque. Tous les signaux semblent désormais au vert pour que ces discussions aboutissent à une réelle évolution pour les cabinets et centres dentaires, avec, en prime, des évolutions majeures.

Une nouvelle profession au périmètre déjà bien identifié

Cette nouvelle ambition représenterait davantage, si la proposition était adoptée à ce stade des discussions, qu’une simple amélioration du statut créé par la loi Rist. L’assistant en prophylaxie bucco-dentaire impliquerait davantage que la création d’un nouveau titre, mais bien l’apparition d’une nouvelle profession. Il ne s’agirait plus, dans l’esprit du texte, d’une spécialisation de la profession d’assistant dentaire. Une ambition plus grande, qui se traduirait alors par une exigence plus forte, avec l’exigence d’un niveau V (BAC +2) et non plus d’un niveau IV comme avec l’assistant dentaire de niveau 2. Les conditions d’accès et le référentiel de cette nouvelle formation seraient à élaborer en concertation avec les académies de chirurgie dentaire et de médecine.  Enfin, l’exercice de ces nouveaux professionnels serait lui-aussi élargi, en le rendant possible dans les établissements scolaires et médico-sociaux notamment.

Au-delà de ces évolutions majeures (et attendues par la profession), le nouvel assistant en prophylaxie bucco-dentaire hériterait des discussions déjà menées pour l’adoption du statut créé par la loi Rist à savoir :

  • Ses missions consisteront à « réaliser ou participer à la réalisation […] des actes d’imagerie à visée diagnostique, des actes prophylactiques, orthodontiques et chirurgicaux » d’une part et à participer « aux actions de prévention et à l’éducation à la santé dans le domaine bucco-dentaire ».
  • L’assistant exercera strictement « sous la responsabilité et le contrôle effectif du chirurgien-dentiste ou du médecin exerçant dans le champ de la chirurgie dentaire ».
  • Enfin, un même chirurgien-dentiste ne pourra disposer que d’un seul assistant en prophylaxie bucco-dentaire.

Il faudra donc encore quelques semaines ou quelques mois de patience, pour connaître le sort réservé à cette proposition, même si tout pousse à croire, que cette fois-ci les nouveaux assistants dentaires feront bien leur apparition dans les cabinets dentaires.

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