Les chirurgiens-dentistes, comme tous les professionnels de santé, sont appelés à se mobiliser pour réduire la pression sur les urgences hospitalières. On demande à ces professionnels de poursuivre les efforts déjà entrepris pendant la crise sanitaire du Covid-19, afin d’imaginer le futur système de prise en charge des urgences dentaires.
Les soins bucco-dentaires d’urgence, une problématique pour les chirurgiens-dentaires ?
Les chirurgiens-dentistes sont tous concernés par la délicate question de la gestion des urgences. Alors que les agendas sont souvent surchargés, la prise en charge de ces urgences dentaires constitue un enjeu de santé publique. D’autant plus que la situation ne peut être décrite de manière uniforme, sans tenir compte des déserts dentaires ou encore des différences entre suractivité et sous-activité pour certains cabinets. Lorsque les patients ne parviennent pas à obtenir un rendez-vous chez leur chirurgien-dentiste, ou pendant les heures de fermeture de ces cabinets dentaires (nuit, dimanche, jour férié, …), l’alternative consiste donc à appeler les urgences voire à se déplacer à l’hôpital.
La régulation de ces urgences dentaires par les centres SAMU-15 ne peut être caractérisée comme étant toujours optimale. Dans certaines situations, le patient va être simplement redirigé vers un cabinet dentaire de garde. Il peut ainsi arriver qu’un patient se déplace auprès du chirurgien-dentiste de garde pour un simple conseil. Cela peut devenir rapidement une source de saturation mais aussi la cause d’une tension entre le chirurgien-dentiste et le patient.
Cette problématique des urgences dentaires et plus généralement des urgences médicales fait partie des thèmes pour lesquels les candidats à l’élection présidentielle se divisent. Parce que soulager les services d’urgences à l’hôpital est devenu une priorité absolue, certains préconisent donc d’imposer aux médecins, aux chirurgiens-dentistes et aux autres professionnels de santé de s’organiser pour gérer ces situations d’urgence. Pour d’autres, cette proposition est caduque, dès lors que l’on prend conscience de la réalité démographique de ces professions de santé en général et des chirurgiens-dentistes en particulier.
Des expérimentations pour garantir un accès rapide à tous les patients
Pourtant, des solutions existent el et bien, et la crise sanitaire du coronavirus a permis de le confirmer. Au moment du 1er confinement, puis des périodes de couvre-feu, les chirurgiens-dentistes se sont organisés, à l’instar de toutes les autres professions de santé, pour répondre à ces situations ne pouvant attendre. Certes, le caractère exceptionnel de la situation a conduit à multiplier les expérimentations sans vraiment poser de cadre légal et organisé. Cependant, après deux ans de crise, les autorités sanitaires elles-mêmes reconnaissent que cette adaptation a permis de répondre à la situation. En effet, dans de nombreuses régions de France, ce sont les chirurgiens-dentistes eux-mêmes qui assuraient la régulation des urgences dentaires en orientant les patients vers le parcours de soins le plus adapté.
C’est cette voie que plusieurs régions de France entendent explorer, par le biais du dispositif permis par l’Article 51 (dispositif permettant des expérimentations conduites pour l’efficience du système de santé en s’affranchissant des règles de droit commun pour le financement ou l’organisation). Inclure les chirurgiens-dentistes dans les centres du SAMU-15, afin qu’ils puissent optimiser la prise en charge des urgences dentaires. Justine Drencourt, présidente de l’Ordre des chirurgiens-dentistes de la Drôme, département dans lequel est expérimenté cette coordination, souligne ainsi qu’ « un tiers peut être redirigé sans consultation immédiate« , ce qui désengorge les services d’urgence mais aussi les cabinets dentaires de garde.
« Par les questions que le régulateur pose, on arrive à savoir de quelles pathologies souffre le patient. Pour un abcès dentaire par exemple, des antibiotiques par ordonnance suffisent. »
Et dans quelques semaines, un nouveau logiciel permettra au chirurgien-dentiste présent au centre du Samu de télé-prescrire directement, toujours dans le cadre de l’article 51. Il reste à savoir, si ces expérimentations multiples conduiront à terme de définir une nouvelle stratégie pour les urgences bucco-dentaires.
Et vous, comment jugez-vous la prise en charge des urgences dentaires dans votre département ? Quelles voies devraient être privilégiées, selon vous, pour rendre le dispositif plus efficient ?
Partager un commentaire
bonjour
je garde systématiquement un créneau de10mn le matin et un créneau de 10mn laprem pour les urgences des
patients ( les miens en priorité )
j’ai constaté bon nombre de fois que les praticiens ne prenaient pas leur propres patients en urgences / ce qui est absolument
anormal
commençons donc par cela
bonne journée