La rémunération des chirurgiens-dentistes au cœur des débats actuels

La rémunération des chirurgiens-dentistes au cœur des débats actuels

Le mécontentement de la profession, suite à l’annonce du gel des revalorisations, met en avant la rémunération des chirurgiens-dentistes, que ces mêmes professionnels estiment largement insuffisante.

Les chirurgiens-dentistes en colère après le gel des revalorisations prévues

Le 1er juillet, les professionnels libéraux de santé ont manifesté, et les chirurgiens-dentistes avaient décidé de se joindre à ce mouvement. Comme les médecins et kinés libéraux, ces professionnels de la santé bucco-dentaire entendaient contester la décision, prise de manière unilatérale, de geler toutes les revalorisations déjà officialisées. La raison avancée se concentre dans le dérapage des dépenses de santé. La décision (et les motivations de celle-ci), prise par  le Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses de santé d’assurance maladie, a vraiment du mal à passer chez les chirurgiens-dentistes.

En effet, ce gel des revalorisations excède les professionnels de santé pour deux raisons majeures :

  1. La première réside dans la rupture du pacte de confiance, qui existait entre l’Assurance Maladie et les autorités publiques d’une part et les organisations représentatives des organisations représentatives de chacune des professions concernées. Ces revalorisations avaient été discutées et officialisées après de nombreuses discussions. Revenir sur ces accords a de quoi ruiner, ou tout du moins réduire, la confiance que peuvent avoir les professionnels de santé dans la parole des pouvoirs publics,
  2. La seconde est plus économique, dans la mesure où ces revalorisations devaient compenser en partie seulement le niveau de rémunération, jugé insuffisant par tous les professionnels.

Le salaire des chirurgiens-dentistes salariés en 2025

Cette question du salaire du chirurgien-dentiste souligne les grandes disparités existantes dans la profession. Ces différences s’expliquent, en grande partie, par les différents statuts, que peut choisir le professionnel de santé pour exercer. Même si la grande majorité des chirurgiens-dentistes exercent sous la forme libérale, une part croissante de ces professionnels privilégient le salariat. Pour ces derniers, deux grandes options s’offrent à eux :

  • Ils peuvent décider de travailler à l’hôpital, dans une clinique privée ou dans un autre établissement de soins. Lorsqu’ils rejoignent l’hôpital, les chirurgiens-dentistes bénéficient de la rémunération du praticien hospitalier. Ce salaire mensuel est défini par une grille indiciaire permettant aux professionnels de connaître l’évolution de sa rémunération au fil des années. En début de carrière, le salaire mensuel brut du chirurgien-dentiste s’élève ainsi à 4.200 € et il pourra évoluer à 7.500 € en fin de carrière. Ces rémunérations sont sensiblement les mêmes pour ceux, préférant rejoindre une clinique privée.
  • Les professionnels peuvent également décider de travailler au sein d’un centre dentaire, dans la mesure où ces derniers se multiplient depuis le début des années 2000. Hors prime, le salaire mensuel brut d’un chirurgien-dentiste en centre dentaire sera compris entre 3.500 et 4.000 € en début de carrière.

La rémunération du chirurgien-dentiste libéral

 En 2025, 82.3 % des effectifs de la profession exerçaient sous un statut libéral. Cette prépondérance de l’exercice libéral masque cependant de grandes disparités, liées au lieu d’implantation des cabinets ou centres dentaires, aux éventuelles spécialités exercées par les professionnels concernés, à la charge de travail acceptée par ces mêmes professionnels, … Le niveau de rémunération varie également en fonction de la nature juridique de la structure crées. Ainsi, une société d’exercice libérale (SEL) n’est pas soumise aux mêmes règles fiscales qu’une Société Civile de Moyens(SCM), et ces différences fiscales peuvent, elles-aussi, entraîner des conséquences sur la rémunération du chirurgien-dentiste. Il est donc plus difficile d’établir une moyenne, même si la DREES l’a estimée pour l’année 2023 en s’appuyant sur l’analyse des déclarations officielles des dentistes libéraux. Il en résulte, que les recettes encaissées se situaient en moyenne entre 250.000 et 300.000 €, avec des charges comprises entre 100 et 120.000 € mensuels. Le revenu annuel moyen d’un chirurgien-dentiste libéral en 2023 était donc, avant impôt, compris entre 150.000 et 180.000 € (soit entre 12 et 18.000 € mensuels).

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