Difficile d’évaluer précisément l’évolution de l’activité des dentistes depuis un an. La crise sanitaire (et ses conséquences) a rendu l’année 2020 « inédite et exceptionnelle », et les premières tendances pour 2021 démontre bien que le retour à la normale n’est pas encore d’actualité.
Les cabinets dentaires toujours mobilisés dans la lutte contre la crise sanitaire
Depuis mars 2020 et l’apparition du coronavirus, les soignants dans leur ensemble et les chirurgiens-dentistes en particulier ont dû adapter leurs pratiques quotidiennes. Limiter la propagation du virus, participer aux différentes campagnes de dépistage et/ou de vaccination, faire appliquer les gestes barrières, … les mesures prises par les autorités sanitaires ne cessent de s’adapter à la situation sanitaire du pays. Et cela commence à peser non seulement sur le moral des soignants (mais aussi sur leur état de fatigue) ainsi que sur leur niveau d’actualité.
Alors que la campagne de vaccination pouvait laisser espérer une amélioration au cours de cet été 2021, le variant delta bouleverse ces prévisions optimistes, en laissant planer la menace d’un nouveau débordement des établissements hospitaliers. Le 23 juillet 2021, le conseil national de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes rappelait même à tous les professionnels de la santé bucco-dentaire la nécessité de rester mobilisés. Ainsi, tous les cabinets dentaires sont invités à respecter scrupuleusement les recommandations du Guide Soignant remis à jour (3ème version). Un an donc après la fermeture de ces centres dentaires (premier confinement), ces derniers sont toujours perturbés dans leur quotidien par ces mesures sanitaires, impactant leur activité.
Les conséquences du coronavirus sur l’activité des dentistes
Il suffit d’étudier les publications régulières de l’Assurance Maladie pour bien comprendre l’ampleur de ces conséquences. Chaque mois, l’Assurance Maladie publie en effet les études détaillées concernant les remboursements de soins, assurant ainsi d’analyser plus finement l’activité de chaque catégorie de soignants. Au printemps 2020, l’activité des centres dentaires a été stoppée brutalement pendant près de deux mois, de mi-mars à mi-mai. Naturellement, les comparaisons entre les mois de mars, avril et mai 2021 par rapport à ceux de 2020 soulignent l’anomalie de cette situation.
Pour le seul mois d’avril 2021, l’évolution de l’activité des centres dentaires a été calculée à … 1724.8 %
Un taux de croissance, qui ne signifie pas grand-chose, mais qui atteste de la volonté des patients et des soignants de vouloir « récupérer le temps perdu ». Et les analyses sur les mois de mars (+72.7 %) ou de mai (+75.2 %) renforcent encore ce constat. L’activité des centres dentaires (et plus généralement de tous les professionnels libéraux de santé) s’est intensifiée depuis juin 2020 et restent aujourd’hui très importante. Une analyse sur l’année 2020 dans son ensemble permet de comprendre le phénomène. En effet, l’Assurance Maladie évalue les soins bucco-dentaires pour 2020 à 2.9 milliards d’euros, soit une baisse de 7.7 % par rapport à 2019. Alors que les soins conservateurs avaient connu un net recul, entre mars et mai, de 72.5 %, la baisse annuelle n’est que de 11.5 %. La « récupération » pour les soins prothétiques est encore plus marquée, puisque si ces derniers ont reculé de 59 % entre mars et mai 2020, le recul annuel est contenu à 0.9 %.
Enfin, dans son rapport, l’Assurance Maladie souligne également un point supplémentaire, ayant contribué à cette situation, en avançant une autre explication pour les soins conservateurs : « Cette chute a été partiellement compensée par les revalorisations tarifaires accordées dans le cadre de la convention dentaire et de la réforme du 100 % santé »
On a donc bien du mal à évaluer la situation, tant les données chiffrées sont biaisées par la situation exceptionnelle, que nous avons connu. Il faudra patienter encore quelques mois avant de pouvoir dresser un bilan complet, même si on peut d’ores et déjà affirmer que 2021 ne sera pas une année normale pour les chirurgiens-dentistes.
Et vous, quel est votre niveau d’activité aujourd’hui par rapport à l’avant-crise ? Comment voyez-vous la situation évoluer dans les mois et les années qui viennent ? Quels enseignements tireriez-vous de cette crise sanitaire ?
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