Alors que les bilans et les études en tout genre permettent de mieux comprendre l’activité des chirurgiens-dentistes pour l’année 2022, il peut être nécessaire de relativiser ces données chiffrées, qui ne peuvent pas tout expliquer.
Une année 2022, le retour à la normale pour les chirurgiens-dentistes et le système de santé
Ces deux dernières années, la crise sanitaire a profondément perturbé l’activité des professionnels de santé en général et des chirurgiens-dentistes en particulier. En 2020, les confinements et les couvre-feux successifs avaient conduit à la fermeture des cabinets dentaires expliquant le recul de 9.4 % de l’activité de ces professionnels. Naturellement, l’année 2021 avait alors marqué un très net rebond puisque les remboursements de l’Assurance Maladie s’étaient envolés de + 20.3 %. L’année 2022 marque donc une première étape pour un retour à la normale pour l’ensemble des professionnels de santé. Les remboursements de l’Assurance Maladie ont progressé de 4.1 % en 2022. On ressent donc un tassement de l’évolution enregistrée entre 2019 et 2021 (+ 5.4 %) tout en restant supérieure à celle de l’avant-crise (+ 2.4 % en 2019).
Il peut être difficile d’analyser ou de tirer des enseignements de telles données chiffrées, surtout après une période si exceptionnelle. Pour mieux comprendre le redressement de l’activité des chirurgiens-dentistes, il faut souligner que pendant qu’ils voyaient leur activité progresser de 4.1 %, l’évolution se limitait à 3.9 % pour les spécialistes et de 3.1 % pour les médecins généralistes
Une diminution du reste à charge pour les patients
Si la profession peut se féliciter de ces évolutions, elle reste également attentive à la confirmation de ces tendances dans les mois et les années à venir. Comme chaque année, en pareille période, les bilans se multiplient pour analyser les chiffres de cette année passée. Ainsi, le baromètre 2022 de l’assureur Génération a confirmé cette évolution de l’activité des chirurgiens-dentistes tout en pointant également une autre tendance de fond : la baisse du reste à charge.
Cette baisse du reste à charge des patients résulte du déploiement progressif (tout au long de la crise sanitaire du coronavirus) de la réforme 100 % santé. Les effets de ce dispositif doivent donc pleinement se faire sentir depuis l’année dernière. Toujours est-il que selon l’assureur le RAC 0 représente la majorité des soins (43.5 %) largement devant les soins dispensés dans le cadre du panier libre (36 %) mais aussi du panier modéré (24.5 %).
Enfin, un autre bilan a été présenté le 23 février dernier non pas par le ministère de la santé mais par le ministère de l’Économie et des Finances : la lutte contre la fraude à l’Assurance Maladie en 2022. Le montant des fraudes détectées a été chiffré à 316 millions d’euros pour 19.000 dossiers. Les autorités publiques avaient fait connaitre leur ambition d’améliorer le système de contrôle des professionnels de santé. En ciblant spécifiquement les professionnels de santé, qui étaient présentés comme les principaux responsables de cette fraude, les autorités avaient suscité la colère des soignants. Cependant, la promesse d’être plus efficient a été tenue, avec une augmentation des fraudes détectées tant en valeur (+ 44 %) qu’en nombre de dossiers (+46 %) par rapport à 2021.
Et vous, que retiendrez-vous de ces bilans qui se multiplient ? Quel est selon vous l’événement le plus marquant de l’année 2021 ?
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