Après plus d’une année de crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus, les chirurgiens-dentistes ont-ils retrouvé une activité comparable à celle existante avant le début de la crise ?
Les cabinets dentaires peinent à retrouver une activité normale
Le 17 mars 2020 commençait le premier confinement en France, et tous les secteurs d’activité ou presque se retrouvaient à l’arrêt. Comme les autres soignants de ville, les chirurgiens-dentistes ne pouvaient plus donc accueillir leurs clients, et seules les urgences étaient prises en charge avec une organisation des professionnels. Depuis le printemps 2020, les mesures sanitaires ont permis de créer des protocoles, applicables dans tous les lieux accueillant du public. Le protocole sanitaire des chirurgiens-dentistes figure parmi les plus stricts et complexes, tant les risques de contamination au cabinet dentaire sont nombreux.
Entre les équipements de protection, l’aération des locaux, la gestion scrupuleuse des flux afin d’éviter tous les risques de contamination, la désinfection des outils et des accessoires entre deux patients… , le quotidien d’un chirurgien-dentiste s’est fortement dégradé, allongeant naturellement la durée de consultation moyenne et donc les délais pour obtenir un rendez-vous chez le dentiste. Depuis un an, les dentistes doivent non seulement faire face à cette réalité incontestable mais aussi récupérer le retard, accumulé tant pendant la première période de confinement, que par la « peur des patients » qui a conduit nombre d’entre eux à repousser des soins dentaires pourtant nécessaires. Les dentistes ne sont certes pas la seule profession médicale. Mais un peu plus d’un an après le début de cette crise sanitaire, les cabinets dentaires ont-ils retrouvé une activité comparable à celle d’avant ?
Les patients ont retrouvé le chemin des cabinets dentaires ….
Pour analyser l’activité des professionnels de santé en général et des chirurgiens-dentistes en particulier, les dépenses engagées par l’Assurance Maladie restent l’indicateur le plus fiable. Sans surprise, les dépenses de santé en mars 2021 ont bondi de 8.6 % par rapport à la même période en 2020. La fermeture des cabinets médicaux l’année dernière explique cette croissance importante, et les soins de ville eux enregistrent même une hausse de 16.7 %. Dans le détail, les dépenses dentaires progressent de 27 % pour ce mois de mars, alors qu’en janvier et février, la hausse n’était que de 2.4 %.
Pour autant, les observateurs du milieu de la santé avertissent, qu’il ne s’agit pas « encore » d’un rattrapage mais bien d’une réponse à une situation particulière. Car la Covid-19 a également eu des conséquences sur la santé bucco-dentaire des Françaises et des Français. La multiplication des cas de bruxisme n’est rien comparée aux situations où le report de soins (contraint ou volontaire) a aggravé l’état de certains patients avec des traitements plus longs, qui viennent surcharger un emploi du temps déjà bien rempli par ailleurs. La crise sanitaire ne doit pas faire oublier la pénurie de dentistes dans certains territoires de l’Hexagone, avec parfois des délais de plus de 5 semaines pour obtenir un rendez-vous.
Quelle perspective pour les chirurgiens-dentistes à moyen terme ?
Certains dentistes soulignent que plusieurs années seront nécessaires avant de retrouver une activité comparable à celle d’avant crise, même si la grande majorité de la profession reconnait une fatigue intense suite à ces mois difficiles et de suractivité. Cette crise sanitaire a occulté les conséquences de certaines réformes, à commencer par l’offre 100 % santé. Alors que l’optique et l’audiologie sont pointés du doigt par le ministère de la Santé, les dentistes, eux, semblent avoir joué le jeu (le recours aux soins 100 % santé représentait en 2020 35,31 % de l’activité (Source : Étude de Verspieren 2020 ). Mais cette réforme phare, portée par le gouvernement, devrait encore prendre de l’importance dans les années à venir, modifiant l’activité des dentistes. Dans quelle mesure ? Il faudra encore attendre quelques mois pour le savoir précisément.
Enfin, les chirurgiens-dentistes, eux-mêmes, se sont adaptés à cette crise sanitaire. Certains ont anticipé leur départ en retraite, d’autres ont pris conscience de l’intérêt de travailler en groupe et de ne pas rester isolé (une tendance forte déjà avant crise), alors que tous s’interrogent sur l’éventualité de voir certaines règles du protocole sanitaire s’ancrer durablement dans leur activité quotidienne. Il faudra donc patienter un peu avant de voir se dessiner un avenir plus lisible pour les cabinets dentaires.
Et vous, quel est votre niveau d’activité par rapport à 2020 ? Quand pensez-vous retrouver une activité comparable à celle préexistante à cette crise sanitaire ?
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