Comme toutes les professions, les chirurgiens-dentistes ont des propositions à faire entendre pour cette campagne électorale. Parce que chacun veut faire entendre sa voix, les messages deviennent peu à peu inaudibles tant ils sont nombreux. C’est pour cela, qu’une intersyndicale représentant 11 professions libérales de santé a décidé d’élaborer un ambitieux projet de loi, afin d’offrir aux candidats bien plus qu’une simple liste de propositions.
L’ordre national des chirurgiens-dentistes s’est déjà engagé en cosignant l’appel du 17 janvier 2022. A l’initiative de la Fédération Hospitalière de France, 55 organisations professionnelles avaient interpellé tous les candidats à l’élection présidentielle pour qu’ils fassent connaitre leur position sur la nécessaire transformation du Système de santé. Mais à l’instar de bien d’autres soignants, les chirurgiens-dentistes souhaitent bien plus qu’une simple interpellation des candidats, en entendant soumettre leurs propres propositions pour répondre aux difficultés actuelles, mises en lumière par la crise sanitaire du Covid-19.
Dans ce contexte, de nombreuses organisations représentatives des chirurgiens-dentistes et d’autres professionnels ont déjà fait connaître certaines de leurs revendications, en demandant aux candidats à la présidence de la République de s’en emparer. Les appels sont innombrables, et il apparait difficile de pouvoir dresser une liste exhaustive de ces contributions. En revanche, il faut souligner l’initiative portée par l’intersyndicale, créée en septembre dernier : Les libéraux de Santé. Regroupant 11 organisations représentant chacune une profession libérale de santé, cette intersyndicale a élaboré un ambitieux projet de réforme. « Les libéraux de Santé font la loi » constitue ainsi un « projet de loi de réforme des soins de ville ». Bien évidemment, le projet, porté notamment par Les Chirurgiens-Dentistes de France (CDF), n’occulte pas les évolutions à adopter en urgence quant à la situation de l’hôpital, mais préfère se concentrer sur les soins de ville.
Les libéraux de santé, le socle du système de santé de demain ?
Bien qu’il faille attendre le 30 mars prochain pour connaitre en détail les lignes de ce vaste projet, les grands axes ont déjà été dévoilés. Pour que les chirurgiens-dentistes et les autres professions de la santé dite de ville puissent occuper la place centrale, qui devrait être la leur, le projet repose sur une refonte de la prise en charge globale. Si depuis des années, la coordination entre les professionnels figure parmi les priorités des autorités sanitaires, les Libéraux de santé estiment que les dispositifs mis en place, qu’il s’agisse des maisons de santé (MSP) ou des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), sont trop lourds et complexes pour garantir une réelle efficacité. Selon eux, cette indispensable coordination doit avant tout se construire autour du patient. C’est pourquoi, le projet appelle à la reconnaissance officielle de Équipes de Soins coordonnés autour du patient (ESCAP). Cela permettrait à des chirurgiens-dentistes, des médecins, des infirmières, …, d’envisager ce travail coordonné sans nécessairement exercer au sein des mêmes structures.
Pour une efficience optimale des soins de ville
Cette ambition nécessitera de faciliter les communications entre les professionnels de santé entre-eux, et le texte de l’intersyndicale appelle ainsi à l’accélération et au renforcement des efforts pour le déploiement du numérique en Santé, de la communication à la téléconsultation. En ce sens, le projet de l’intersyndicale s’inscrit naturellement dans le lancement, en janvier dernier, de Mon Espace Santé.
Un autre axe, porté avec force par les Libéraux de Santé en général et les chirurgiens-dentistes en particulier, consiste à privilégier un système de prévention en santé, notamment en instaurant des rendez-vous à certaines périodes clés de la vie du patient.
D’autres dispositifs visent à développer l’attractivité des carrières, que ce soit d’un point de vue financier ou par rapport aux évolutions possibles.
Les détails de ce projet ambitieux seront détaillés au Conseil économique, social et environnemental (CESE), et il appartiendra alors à chaque candidate et à chaque candidat à l’élection suprême de s’en saisir ou pas.
Et vous, considérez-vous que cette médecine de ville doive se renforcer à l’avenir dans notre système de santé ? Que pensez-vous des grands axes de ce projet porté par Les libéraux de Santé ?
Partager un commentaire