Plus d’un an après le premier déconfinement, les chirurgiens-dentistes sont en passe de retrouver une situation semblable à celle préexistant à la crise sanitaire. Pourtant, la situation masque une réalité bien différente selon les régions de France.
Les cabinets dentaires désertés pendant la crise sanitaire, des conséquences à prendre en compte
En mars 2020, en décidant de confiner l’ensemble du pays pour limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement était conscient que cette mesure pèserait lourdement sur la santé des Françaises et des Français. Alors que les autorités sanitaires appelaient à l’époque tous les professionnels de santé à se mobiliser pour lutter contre l’épidémie, ces mêmes professionnels devaient le plus souvent arrêter leurs activités en fermant leur cabinet. Les chirurgiens-dentistes n’ont pas échappé à cette situation inédite, bien que tous les professionnels de santé n’aient pas été impactés de la même manière.
Les dentistes ont ainsi organisé un service permettant d’assurer les urgences dentaires, tout en fermant leur cabinet et en annulant donc toutes les interventions prévues. Le second trimestre 2020 a donc contribué à désorganiser le système de Santé Publique, puisque non seulement les professionnels ne pouvaient pas exercer leur art, mais les patients, eux, ne pouvaient pas se faire soigner. L’Assurance Maladie, en juillet 2020, ne pouvait que constater cette situation : « les mesures de confinement mises en place à partir du 17 mars ont perturbé considérablement le recours aux soins ». Et en se basant sur les remboursements de la sécurité sociale, les autorités sanitaires ont pu identifier les professions les plus impactées, et les chirurgiens-dentistes en font incontestablement partie. Ainsi durant les 6 premiers mois de l’année 2020, alors que les remboursements des généralistes soulignaient un recul de 9.9 %, l’effondrement pour les dentistes atteignait, sur la même période, 24.3 %.
La mobilisation des chirurgiens-dentistes pour répondre aux demandes des patients
A la sortie du confinement, en mai 2020, les chirurgiens-dentistes et plus généralement l’ensemble des soignants, ont dû accueillir les patients, qui avaient vu leur rendez-vous annulé suite à la crise sanitaire. En outre, tous les patients, ayant du renoncé à leurs soins pendant cette période, se sont également manifestés pour « récupérer le temps perdu ». Mais en matière de soins dentaires comme pour tous les soins médicaux, le report de soins conduit le plus souvent à une aggravation de la situation des patients avec des situations plus complexes à gérer. Cet afflux de patients dans les cabinets dentaires s’est fait sentir dès les premières semaines de juin 2020, alors même qu’un protocole sanitaire strict était alors en application dans tous les cabinets dentaires. Cette conjugaison de contraintes sanitaires (avec des durées de soin allongées et des limites du nombre de rendez-vous par chirurgien-dentiste) avec une forte demande de la patientèle conduisait les chirurgiens-dentistes à craindre un « retour à la normale » progressif et lent. Qu’en est-il un an après ?
Et demain, les dentistes pourront-ils satisfaire à toutes les demandes ?
Là encore, les chiffres dévoilés par l’Assurance Maladie sur les remboursements des soins rendent comptent d’une situation bien contrastée. Ainsi, ces remboursements progressent de 14.8 % sur les 5 premiers mois de l’année 2021 par rapport à la même période l’année précédente. Et les dentistes connaissent la plus forte progression avec une augmentation de 26.7 %. Même si les chirurgiens-dentistes reconnaissent que la situation n’est pas encore revenue à la normale, ils soulignent qu’elle est en passe de le revenir. En revanche, les patients dénoncent une réalité bien différente en fonction de leur lieu d’habitation. C’est la question des déserts dentaires, qui se renforce et qui devrait encore s’accentuer dans les mois et les années à venir. La crise sanitaire a donc relancé le débat sur la pénurie de chirurgiens-dentistes dans certaines régions de France, et c’est cette désertification qui poserait aujourd’hui plus de problèmes pour les patients que les retards accumulés pendant la crise sanitaire.
Et vous, avez-vous retrouvé une activité normale depuis le déconfinement ? Êtes-vous concerné par cette problématique des déserts dentaires ? Comment voyez-vous cette situation évoluer dans les années à venir ?
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