Alors que de nombreux dentistes sont, comme leurs concitoyens, en vacances, l’actualité reste dense pour la profession. La rentrée se prépare avec la menace d’une dégradation de la situation sanitaire et donc de nouvelles mesures à appliquer. Et la rentrée s’annonce tendue au vu des besoins en termes de formation de nouveaux chirurgiens-dentistes.
L’actualité concentrant l’attention des chirurgiens-dentistes n’est pas, contrairement à une grande partie de la population française, en vacances. Les professionnels de la santé bucco-dentaire peuvent ainsi se féliciter d’une récente décision de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En effet, l’OMS a fait droit à une demande de plusieurs institutions dont l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD), afin de renforcer sa stratégie en matière d’actions concrètes pour améliorer la santé bucco-dentaire des populations d’ici à 2030. A ce titre, l’OMS a accepté d’inscrire 3 produits dentaires dans la « liste des médicaments essentiels pour les enfants et les adultes », à savoir le dentifrice fluoré, le ciment verre ionomère et le fluorure de diamine d’argent.
En revanche, ce sont bien deux autres actualités, qui mobilisent les chirurgiens-dentistes de France, à savoir l’évolution des règles sanitaires dans le cadre de l’épidémie de Covid-19 d’une part, et les inquiétudes sur l’avenir même de la profession d’autre part.
Les dentistes, prêts à la vaccination et à l’évolution des règles sanitaires
Dans son allocution du 12 juillet dernier, M. Emmanuel Macron, Président de la République, a confirmé ce que beaucoup annonçaient déjà comme inéluctable : l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé. Se réservant la possibilité d’étendre cette obligation à l’ensemble de la profession, le gouvernement a donc fixé une date butoir, le 15 septembre. A partir de cette date, des contrôles et des sanctions pourraient alors être prises à l’encontre de celles et ceux, ne s’étant pas conformé à cette obligation vaccinale.
Comme tous les autres ordres professionnels, le conseil national de l’Ordre des Chirurgiens-dentistes s’était déjà mobilisé le 7 juillet dernier, à « l’engagement vers une vaccination obligatoire des professionnels de santé, du soin et de l’accompagnement. » La profession, qui défend donc cette obligation vaccinale, fait néanmoins entendre quelques réserves quant aux menaces de sanctions et de contrôles, qui devraient être instaurées à partir de la mi-septembre.
D’autres décisions ont été prises par le gouvernement, bien qu’elles ne concernent pas directement ni le chirurgien-dentiste, ni les patients se déplaçant dans un cabinet dentaire (instauration d’un Pass sanitaire, tests PCR payants).
La profession inquiète d’un avenir à plus long terme ?
Un autre sujet cristallise une grande partie des commentaires sur les forums ou les réseaux sociaux. Passé quelque peu sous silence, crise sanitaire oblige, la publication du rapport de l’ONDPS (Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé) le 20 avril dernier soulignait les objectifs nationaux pour la période comprise entre 2021 et 2025. Selon ce rapport, il faudrait que la France forme, au cours de ces 5 années, 20 % de chirurgiens-dentistes supplémentaires soit un total de 7265 professionnels. En revanche, au vu de la saturation des UFR d’odontologie, cette ambition parait d’ores et déjà difficilement atteignable, pour ne pas dire impossible. Si de nombreux syndicats et organisations représentatives ont déjà tiré la sonnette d’alarme, certains dentistes s’inquiètent des solutions qui seront prises en urgence pour pallier cette carence annoncée. Car ces 20 % de docteurs en chirurgie dentaire supplémentaires sont censés répondre à une hausse comparable de la demande de soins. Une équation, qui interroge et qui devrait rapidement revenir au cœur des discussions entre les dentistes et leurs autorités de tutelle.
Et vous, entre l’évolution de la situation sanitaire et la difficulté à former suffisamment de chirurgiens-dentistes, quelle actualité vous semble plus urgente à traiter ? Et comment envisagez-vous la rentrée de septembre, qui commence déjà à s’annoncer ?
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