2025 devrait être une année dense pour la profession, puisque les chirurgiens-dentistes se voient assignés des objectifs ambitieux en matière de santé publique, tant dans le domaine de la prévention que dans celui de l’implantologie.
Des objectifs ambitieux assignés aux chirurgiens-dentistes ?
A l’instar de toutes les autres professions de santé, les chirurgiens-dentistes ne savent plus trop quoi penser des messages (parfois contradictoires) distillés par le gouvernement. L’austérité budgétaire a conduit à des décisions, que tous les acteurs de santé en général et de la santé bucco-dentaire en particulier ont vivement critiquées.
Ainsi, dès le 1er janvier 2025, les chirurgiens-dentistes devront répondre aux nombreuses demandes concernant le bilan annuel des plus jeunes (3 – 24 ans), entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie. Ils participeront pleinement et de manière active à cette ambition de la première génération sans caries.
On connait l’engagement des chirurgiens-dentistes mais aussi les objectifs ambitieux qui leur sont assignés par le ministère de la Santé en matière de prévention. Mais la profession doit aussi se projeter dans l’avenir en se préparant à une évolution de la demande de certains soins, comme ceux relevant de l’implantologie. Dans ce contexte, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu public un rapport en ce début de mois de novembre 2024. « Prise en charge implanto-prothétique ». Ce rapport, dont les conclusions constituent une piste de travail pour le gouvernement, répond à une évidence, rappelée par les auteurs dès les premières lignes de l’étude : « Alors que le nombre de personnes concernées par la perte d’une voire de l’ensemble des dents est amené à croître, la pose d’implants n’est pas remboursée pour la majorité des patients »
Quand les dérives de certains centres dentaires conduit à envisager une meilleure prise en charge des soins bucco-dentaires !
L’étude souligne, que malgré les différents programmes de prévention, la perte d’une ou de plusieurs dents devrait concerner un nombre toujours croissant de patientes et de patients. Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé prévoit que édentement complet devrait concerner 30 % de la population mondiale d’ici 2030. Et ces pertes de dents constituent un véritable handicap pour les patients qui en sont victimes. « Un handicap fonctionnel, esthétique et social avec des conséquences sur la santé (des carences nutritionnelles par exemple). »
Si la pose d’implants (environ un millions d’implants sont posés chaque année par les chirurgiens-dentistes de France) n’est pas à ce jour remboursée par la Sécurité Sociale, la HAS préconise d’ouvrir prise en charge implanto-prothétique pour les édentements complets comme pour les édentements unitaires. Rédigée à la demande de l’Assurance Maladie et du Ministère de la Santé, l’étude de la HAS se veut enfin la « base à la réalisation d’un référentiel utilisable par les agences régionales de santé lors d’inspections-contrôles ». Cette ambition répond aux dérives constatées dans certains centres dentaires « à bas coûts » .
Généralement, les préconisations de la Haute Autorité de Santé sont prises en compte par les gouvernements successifs. La question se pose toutefois, dans ce cas précis, quant au financement de cette prise en charge, à un moment où le gouvernement cherche davantage des sources d’économies que de nouveaux postes de dépenses. Il faudra donc patienter quelques semaines ou quelques mois pour connaître le sort, qui sera réservé à cet avis de la HAS.
Et vous, estimez-vous que cette demande d’élargissement de la prise en charge soit nécessaire ? Et pensez-vous qu’elle soit possible dans le contexte difficile que nous connaissons aujourd’hui ?
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