Les futurs chirurgiens-dentistes courtisés et choyés, une réalité aux multiples aspects

Les futurs chirurgiens-dentistes courtisés et choyés, une réalité aux multiples aspects

Garantir l’installation d’un nombre suffisant de chirurgiens-dentistes pour faire face à la demande de soins, telle est l’ambition des autorités sanitaires. Pour lutter contre la désertification médicale et dentaire, les initiatives se multiplient et les évolutions s’accélèrent. Chaque décision doit à son niveau participer à cet objectif ambitieux.

Les praticiens associés, des dentistes en devenir ?

Parmi les évolutions législatives relatives à la profession de dentiste de ces premiers mois de l’année 2021, la création du statut de praticien associé était attendue depuis longtemps par un nombre important de professionnels. Le décret du 29 mars 2021 modifie en effet le code de la santé publique pour les médecins, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens. C’est désormais ce statut, qui sera délivré aux professionnels ayant obtenu leur diplôme dans un État non-membre de l’Union Européenne et qui ne sont pas inscrits à l’ordre professionnel. Ce statut s’adresse également aux dentistes, médecins et pharmaciens, ayant obtenu leur diplôme dans un pays membre de l’Union Européenne, mais dont la formation n’est pas « conforme à la reconnaissance des qualifications professionnelles ».

Ces praticiens associés sont tenus « d’accomplir un parcours de consolidation des compétences ou un stage d’adaptation (…) ». Enfin, ces futurs dentistes restent, durant cette période de formation/consolidation, sous la responsabilité des professionnels en charge de la structure où ils exercent. Ce décret, élargissant la possibilité d’exercer aux dentistes hors Union européenne , représente une voie privilégiée pour lutter contre les déserts dentaires, bien qu’elle ne soit pas la seule.

La lutte contre la désertification médicale passe aussi par l’adaptation de la formation des dentistes

Pour les odontologues, cette désertification devient problématique dans certaines régions de France, et dans un récent rapport, l’ordre identifie les causes de ce déficit de professionnels, notamment en soulignant que « les jeunes des régions sans facultés dentaires, telles la région Bourgogne-Franche-Comté, la Normandie ou le Centre-Val de Loire, contraints de se former dans des subdivisions d’accueil ne reviennent plus aussi souvent dans leur région d’origine que les générations précédentes« . Il faut donc rapprocher les offres de formation des régions, où l’offre de soins n’est pas satisfaisante au regard de la demande. C’est ce qu’a décidé la région du Centre-Val de Loire, un des principaux déserts médicaux en France.

Avec 45 chirurgiens-dentistes pour 100.000 habitants (la moyenne nationale est de 67), la situation de dégrade depuis des années. Les différentes politiques de régulation d’installation des chirurgiens-dentistes n’ont pas porté leurs fruits à ce jour. Aussi la région a-t-elle décidé de créer une faculté d’odontologie à Tours, qui ne possède à ce jour qu’une faculté de médecine. Le projet est en bonne voie et l’ouverture de cette nouvelle formation des dentistes tourangeaux de demain est prévue pour la rentrée 2022. Cette création sera-t-elle suffisante pour faire face aux besoins de la région, qui doit voir s’installer au moins 260 dentistes entre 2021 et 2027 ?

La réalité augmentée pour mieux former les chirurgiens-dentistes

Dans cette course à l’attractivité, les facultés d’odontologie rivalisent d’imagination. Dans celle de Lorraine, sur le campus Brabois-Santé (Vandoeuvre-lès-Nancy), les efforts se sont ainsi concentrés sur les conditions d’études. Ce sont deux cabinets dentaires qui ont été aménagés avec l’intégration des technologies les plus innovantes. L’objectif consiste à permettre aux étudiants de s’exercer à leur art en conditions réelles …ou presque. 

Outre la possibilité d’enregistrer les opérations d’un dentiste enseignant avec un système audio pour plus d’interactivité, la Faculté d’Odontologie a également investi dans des simulateurs numériques garantissant aux étudiants de ressentir pleinement les « sensations d’une opération chirurgicale ». De la réalité virtuelle à la réalité augmentée, l’évolution de la formation des futurs dentistes  participe, elle-aussi, à ces efforts d’attractivité.

Considérées de manière isolée, ces mesures ne sont certes pas suffisantes à solutionner la question de la désertification médicale. En revanche, ces évolutions, considérées dans leur globalité, doivent inverser cette tendance dans les prochaines années. Et nul doute, que le sujet fera encore couler beaucoup d’encre dans les mois et les années à venir.

Estimez-vous, que l’ensemble des mesures prises permettra d’augmenter significativement le nombre de chirurgiens-dentistes dans les années à venir ? Selon vous, quelle serait la solution la plus efficace et la plus rapide pour atteindre cet objectif ?

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2 Commentaires

  1. Augmenter significativement le nombre de chirurgiens-dentistes dans les années à venir? Mesure la plus efficace et la plus rapide?
    Raccourcir le nombre d’années d’étude sur un programme plus étendu, plus pratique.
    Exemple de l’expérience canadienne

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