Devenir chirurgien-dentiste : des menaces sur la formation ?

Devenir chirurgien-dentiste : des menaces sur la formation ?

Depuis des années, certains étudiants sont contraints de devoir étudier à l’étranger pour pouvoir exercer leur art en France dans quelques années. Des sociétés indélicates profitent de cette situation pour tromper les apprenants.

Quand obtenir le diplôme de dentiste devient un véritable parcours du combattant !

La Réforme des études de santé, déjà initiée depuis la rentrée 2020 et devant se poursuivre jusqu’en 2023, inquiète un nombre croissant d’étudiantes et d’étudiants, notamment pour ce qui concerne la profession de dentistes. En effet, même si la fin du numerus clausus a été annoncée pour toutes les filières de santé, la sélectivité de ces dernières reste de mise. De nombreux candidats à la profession de chirurgien-dentiste ne peuvent intégrer le cursus traditionnel ou surmonter la sélection draconienne à la fin de la première année. Pour certains, l’ambition peut ainsi être stoppée de manière définitive, alors que d’autres pourront redoubler d’efforts pour parvenir à leurs fins.

Les étudiants français, partant étudier dans un autre pays d’Europe, pour pouvoir revenir, une fois le diplôme obtenu, exercer en France sont nombreux. Les dentistes nouvellement inscrits à l’Ordre sont de plus en plus nombreux à présenter un diplôme étranger, et la création de praticien associé devrait renforcer encore cette évolution. Pour contourner le numerus clausus par le passé et pour pallier les carences du système actuel, les étudiants français sont donc de plus en plus nombreux à étudier en Espagne, en Hongrie ou au Portugal. Profitant de la situation, certains organismes trompent alors les futurs chirurgiens-dentistes, en jouant du flou de la législation européenne.

Devenir chirurgien-dentiste, une ambition sanctionnée par un diplôme

C’est cette menace pour les futurs dentistes, que les journalistes du Monde ont illustré dans un dossier récemment publié. Il est fait état d’une école située à Mouscron en Belgique, auprès de laquelle de nombreux étudiants français se sont inscrits. Obtenir un diplôme de l’Etat Belge peut permettre de venir travailler en France. Mais cette école privée propose un cursus quelque peu particulier. Si les deux premières années du cursus dentaire ont bien lieu en Belgique, les 3 suivantes, elles, sont suivies à Malte. Outre les frais de scolarité élevés, c’est donc un investissement conséquent pour les étudiants souhaitant concrétiser leur ambition de pouvoir s’installer comme chirurgien-dentiste. Et ce partenariat pose question. Car si le site de l’école belge se vante de son excellent taux de réussite, le ton est radicalement différent du côté de la société de médecine dentaire Belge. Son président, Michel Devriese, ne mâche pas ses mots : « La formation des professionnels de santé exige de la qualité. Ici, on fait de la marchandisation des études avec l’idée d’une réussite sans effort, sans contrôle ». Car l’école belge a noué un partenariat avec une toute nouvelle faculté maltaise, à propos de laquelle les autorités ont souligné que les cours dispensés et le diplôme proposé ne permettaient pas « de pratiquer la profession de chirurgien-dentiste à Malte ou dans l’Union européenne ». Par conséquent, les étudiants français ne pourraient donc pas venir s’installer en Métropole après leurs études. On peut alors comprendre l’inquiétude de certains, d’autant plus qu’ils sont 80 français à être aujourd’hui en première année dans cette école belge.

C’est donc bien une véritable menace pour les apprenants, et le dossier des journalistes soulignent que ces « fraudes » ou «tromperies » ne sont pas nouvelles, puisque le directeur de cette même école privée belge est tristement connu par l’Ordre national des Chirurgiens-dentistes. Il avait déjà été condamné, il y a quelques années, pour une histoire similaire. Cela met surtout en évidence la fragilité de certains étudiants, qui veulent à tout prix obtenir le diplôme de chirurgien-dentiste, quitte à prendre des risques. Car contrairement à ce que le site Internet de l’école promet à savoir « la garantie d’obtenir en fin de parcours un diplôme européen reconnu en France », les étudiants restent à ce jour dans l’expectative et le doute.

Avez-vous eu connaissance d’autres problèmes en matière de formation des jeunes chirurgiens-dentistes ? Pensez-vous que la législation actuelle est suffisante s’agissant de l’encadrement de ces formations ?

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2 Commentaires

  1. Ceux qui confisquent ce domaine n’ont pas de vrais formation de dentiste car c’est une profession difficile à estimer et contrôler le vrais niveau du pratiquant ,,,, tout comme le métier d’avocat
    et c’est l’ordre des médecins que j’appelle plutôt le désordre des médecins à l’origine de touts les trafiques liés à ces études

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