On s’est interrogé, dans un précédent billet, sur l’importance que pouvait revêtir la rémunération dans le choix du mode d’exercice pour les dentistes. Mais ces derniers appuient également cette décision sur bien d’autres critères, qui ont tendance à évoluer en profondeur depuis plusieurs années. En d’autres termes, devenir dentiste libéral n’apparait plus comme la voie tracée et idéale pour toutes et tous. Alors quels sont ces aspects influant le choix des chirurgiens-dentistes ?

Devenir chirurgien-dentiste, une vocation et un choix de vie !

Pourquoi devient-on chirurgien-dentiste ? la question révèle la diversité des profils des étudiants se préparant à obtenir ce diplôme de docteur en chirurgie dentaire. Nous avons déjà souligné, dans notre précédent billet, que la rémunération pouvait entrer en ligne de compte, quand le nouveau diplômé devait choisir son mode d’exercice. Mais comme nous l’indiquions alors, cette prise en compte du volet économique ne représente qu’un des aspects de la carrière d’un chirurgien-dentiste. Une grande majorité des dentistes déjà installés mais aussi des étudiants des Facultés dentaires choisissent leur orientation par rapport à une véritable vocation. Devenir soignant reste une ambition, partagée par de nombreux professionnels de santé. En revanche, si devenir dentiste permet alors de concrétiser ses ambitions et se envies, pourquoi et comment alors choisir entre le statut de chirurgien-dentiste salarié ou celui de dentiste libéral. Tout ne se résume pas ensuite qu’à une question de rémunération, mais renvoie à un véritable « choix de vie ». Dans tous les cas, le professionnel va pouvoir exercer son art, alors quels sont les autres critères entrant en ligne de compte ?

Travailler seul ou faire partie d’un groupe, une première indication pour s’orienter

Par le passé, devenir dentiste passait presque exclusivement par l’ouverture ou la reprise d’un cabinet dentaire. La voie libérale s’imposait naturellement comme pour bien d’autres professions de santé. Avant d’être un choix purement personnel, cette prise de décision résulte aussi de l’environnement et de l’état d’esprit de chaque période. Depuis plusieurs années, les autorités sanitaires privilégient le travail collaboratif et incite les professionnels de santé à collaborer entre eux. Le chirurgien-dentiste peut aujourd’hui être tenté de rejoindre une maison de santé pluridisciplinaire (MSP).

Dans ces critères liés à l’environnement professionnel, il faut aussi noter que les chirurgiens-dentistes libéraux apparaissent comme les professionnels de santé devant investir le plus. Les équipements innovants sont coûteux et indispensables à la pratique du quotidien. Ces investissements conditionnent un exercice professionnel soutenu pendant de nombreuses années. Ils expliquent aussi, en grande partie, que de nombreux professionnels se soient regroupés en un seul et même cabinet afin de mutualiser les coûts.

Concilier exercice professionnel et qualité de vie, une aspiration de plus en plus présente

Enfin, une autre explication peut être avancée pour justifier l’augmentation conséquente de la part de dentistes salariés. En effet, la qualité ou tout du moins l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée devient une motivation de plus en plus fréquente chez les étudiants en santé et notamment les futurs dentistes. L’abnégation et le sacrifice de toute une vie au service des autres ne font plus partie des rêves et des ambitions des nouvelles générations. Si tous les chirurgiens-dentistes et plus généralement tous les soignants sont conscients des contraintes importantes de leur engagement, ils ne veulent plus être contraints de devoir travailler toujours plus.

Et en cela, les étudiants dentistes ne se distinguent par des autres jeunes de leur génération, comme le confirme le sondage Bva-Orange, réalisé en octobre 2020. La première motivation des professionnels de demain consiste à rechercher une « bonne ambiance dans leur travail au quotidien ». 40 % des étudiants considèrent que leurs conditions de travail sont plus importantes que leur niveau de rémunération (39 %). Et de nouvelles aspirations se font également sentir, puisque plus de 1 étudiant sur 10 (11 %) affirme privilégier un avenir, qui sera en mesure de lui apporter plus de …temps libre.

Et vous, quel est votre statut actuel ? Pourquoi avoir choisi cette voie ? Votre choix serait-il différent aujourd’hui ? Et quels sont selon vous les priorités à prendre en compte ?