Les étudiants souhaitant devenir chirurgien-dentiste vont rentrer dans quelques jours pour suivre un cursus profondément remanié. Les inquiétudes et la colère montent au sein des étudiants dentistes, et la rentrée de septembre 2021 ne devrait pas être plus apaisée qu’en 2020.
Une nouvelle rentrée sous tension pour les études en odontologie
Si l’année universitaire 2020-2021 restera marquée dans les annales comme inédite à cause de la crise sanitaire du coronavirus, elle le sera aussi pour une autre raison en ce qui concerne les études de santé. Les étudiantes et étudiants souhaitant devenir chirurgien-dentiste ont connu une année hybride, avec l’introduction des nouveaux dispositifs de formation (PASS et LAS) qui ont cohabité avec la dernière édition de la tant redoutée PACES. La réforme des études de santé aura fait couler beaucoup d’encre, et initié beaucoup de colère, de désarroi et d’incompréhension.
Et l’année 2021-2022 devrait s’inscrire dans cette droite ligne du temps d’adaptation nécessaire. Des ajustements ont déjà été opérés depuis un an, mais à en croire les enseignants et les étudiants, de nombreuses évolutions sont attendues pour rendre le système plus compréhensible et plus facile à assimiler. Il faut dire, que la suppression du numerus clausus au profit du numerus apertus (détermination du nombre de places disponibles pour la seconde année) est à l’origine d’une vaste incompréhension des étudiants. En effet, bien que la France ait besoin de former plus de chirurgiens-dentistes pour pouvoir répondre à la demande de soins d’une part et lutter efficacement contre les déserts médicaux d’autre part, ce numerus apertus a été dénoncé comme nettement insuffisant (et une récente procédure judiciaire a contraint les Universités à revoir à la hausse ces prévisions d’effectif).
Toujours est-il, que pour devenir chirurgien-dentiste, kiné ou même médecin, il faut continuer à franchir un parcours très sélectif. Cette sélectivité (qualifiée d’outrancière par certains) pousse de nombreux étudiants à franchir les frontières pour partir étudier dans un autre pays de l’Union Européenne, dont les diplômes de chirurgien-dentiste sont reconnus dans l’Hexagone.
Des règles à définir précisément pour apaiser les tensions naissantes
Ainsi, si l’Ordre des chirurgiens-dentistes enregistre chaque année entre 2.000 et 2.100 nouveaux professionnels de santé, seuls 1200 environ ont obtenu leur diplôme dans une université française. Cela révèle l’ampleur de ce déficit. Mais une autre question revient régulièrement sur les forums fréquentés par les étudiants en odontologie : l’organisation même des études. On ne reviendra pas sur l’incompréhension de certains de devoir choisir une matière en dehors du champ de la Santé, choix impliquant des efforts supplémentaires tout au long de l’année. On n’évoquera pas à nouveau la problématique du coût des études, souvent dénoncé comme une véritable barrière à la formation égalitaire souhaitée par les autorités publiques.
La question, mobilisant tous les étudiants et inquiétant les nouveaux entrants, se concentre sur les examens de fin de première année. La suppression de la PACES a permis d’éliminer ces QCM redoutés, qui avaient fait la triste réputation de cette première année. En revanche, les règles ont été définies de manière générale, laissant chaque université adopter les conditions précises de ces examens. Aux épreuves écrites est venu s’ajouter un oral de motivation. Les futurs chirurgiens-dentistes ont eu la désagréable surprise de constater que chaque université avait choisi une forme différente pour cette épreuve sélective mais aussi des coefficients différents. Dans certaines universités, les écrits représentent plus de 70 % de la notation des étudiants quand d’autres ils dépassent à peine les 30 %. Les étudiants se plaignent aussi du manque de préparation à ce nouveau type d’épreuves, qui doit leur permettre de concrétiser leurs rêves. Une contestation, qui semble avoir été entendue, puisque les autorités publiques ont déjà laissé entendre qu’une harmonisation serait prochainement étudiée.
Et vous, que pensez-vous de ces nouvelles études de santé pour devenir chirurgien-dentiste ? Ces différences entre universités vous choquent-elles ? Pourquoi ? Quelles seraient selon vous les principales évolutions à adopter en urgence ?
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