Comme toutes les professions, les dentistes ont besoin d’être représentés par des organisations pour pouvoir faire entendre leurs revendications. En revanche, la multiplication des syndicats de chirurgiens-dentistes tend à rendre ce message plus confus et plus difficilement audible. Et la tendance ne semble pas être à la clarification et à la simplification.
Des syndicats pour représenter les chirurgiens-dentistes
Les dentistes libéraux notamment doivent pouvoir se faire entendre et être représentés, d’autant plus en cette période de profonde transformation de notre système de santé. Les syndicats participent à cette mission de représentativité et de défense des intérêts de leurs membres, alors que de son côté, l’Ordre des Chirurgiens-dentistes défend la profession en elle-même et accompagne ses nécessaires transformations. Plusieurs syndicats d’importance sont ainsi à l’œuvre, et il est toujours difficile de définir l’importance de chacun. Pourtant, les dernières élections pour désigner les membres des URPS (Union Régionale des Professionnels de santé) en cette année 2021 indiquent l’audience de chacun d’entre-eux d’une manière incontestable. Ce sont ces résultats, qui permettent également aux autorités publiques de connaître la représentativité de chacune de ces organisations.
- La Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL), qui a recueilli 45.06 % des suffrages (vs 39.15 % en 2015)
- Les Chirurgiens-Dentistes de France (CDF) avec 41.44 % (37.56 % en 2015)
- L’Union dentaire (UD) avec 8.71 % (vs 23.28 %)
- Le syndicat des femmes chirurgiens-dentistes (SFCD) avec 4.77 % des voix.
Si toutes ces organisations peuvent se targuer d’une approche spécifique, d’un historique qui leur est propre, elles se destinent néanmoins au même objectif, puisque représentant une même profession.
Quelles différences entre les organisations représentatives des dentistes ?
Nous ne prétendons pas, en quelques lignes, différencier chacune de ces organisations. En revanche, nous préférons souligner comment ces organisations s’efforcent d’attirer les chirurgiens-dentistes, quitte à devoir critiquer, plus ou moins directement, leurs rivales. Et pour bien le comprendre, le plus simple consiste encore à prendre un exemple concret. A l’unanimité, ces syndicats dénoncent l’attitude du gouvernement, qui a appelé une grande partie des dentistes à rembourser une partie des aides perçues pendant la crise sanitaire (Pour mieux comprendre, consultez notre dossier consacré à ce remboursement DIPA).
Cette position commune masque néanmoins une réalité bien plus nuancée, et pour s’en convaincre il suffit de lire la position de la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL) dans un texte au titre évocateur : Ubuesque. Cette analyse cherche à comprendre les causes de ce désastre, et met ouvertement en cause « le deuxième syndicat représentatif de la profession ». La FSDL dénonce la « naïveté » de ce syndicat, que nous ne nommerons pas. L’attaque est virulente, puisqu’elle se conclut par un « Que dire devant tant d’amateurisme…. ». Il ne convient pas ici de savoir qui a raison ou qui a tort, mais de souligner que ces hostilités peuvent plonger les chirurgiens-dentistes dans le désarroi quand il s’agit de choisir une organisation pour les représenter.
Une surreprésentation des chirurgiens-dentistes, nuisible à l’image de la profession ?
Et cette confusion se renforce avec la création, de plusieurs années, d’intersyndicales, englobant d’autres professions de santé. Ainsi, alors qu’on connaissait déjà le Centre national des professions libérales de santé (CNPS) et la Fédération française des praticiens de santé (FFPS), cette rentrée 2021 est marquée par la création d’une nouvelle intersyndicale : Les Libéraux de Santé. Les CDF sont signataires de cette création. Cette dernière s’est donnée pour objectif la défense de l’exercice libéral (comme toutes les autres organisations représentatives). Dans le communiqué de presse, Les Libéraux de Santé contestent également la « reconnaissance de syndicats disposant d’une faible structuration et d’un socle d’adhérents insuffisant ». Cette dénonciation entraîne un constat exprimé dans un vocabulaire imagé, et interrogeant sur les actions qui seront conduites.
Cette situation provoque une balkanisation de la représentation des professions et dessert les métiers.
Dans tous les cas, la création de cette intersyndicale n’est pas de nature à simplifier le choix des dentistes, cherchant à se faire représenter.
Et vous, êtes-vous membre d’une organisation représentative ou d’un syndicat ? Comment avez-vous fait votre choix ? Estimez-vous que ces syndicats représentent les attentes de la profession ?
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