Les chirurgiens-dentistes comme l’ensemble des professions de santé sont mis à contribution quand il s’agit d’améliorer la prise en charge des patients ou de renforcer l’accès aux soins. En revanche, les patients doivent eux-aussi contribuer à cet effort national pour rendre notre système de santé plus efficace.
Améliorer l’accès aux soins, une priorité pour les soignants et les patients
Le ministère de la santé multiplie les propositions pour garantir l’égalité de l’accès aux soins à tous les citoyens. Et après trois années fortement impactées par la crise sanitaire du coronavirus, la question de la pénurie de soignants en général et de chirurgiens-dentistes en particulier fait partie des enjeux les plus importants à relever. Ces sujets expliquent les tensions pouvant apparaître entre ces professionnels de santé d’une part et les autorités publiques d’autre part. En proposant des mesures incitatives et parfois coercitives pour favoriser l’installation des jeunes diplômés dans des déserts médicaux, les autorités publiques s’attaquent au sacrosaint principe de liberté d’installation, si cher aux chirurgiens-dentistes comme à tant d’autres professions de santé. Les pistes se multiplient, et on attend les résultats du débat qu’a initié le ministère de la santé avec le CNR Santé (Conseil National de la Refondation).
Mais si les efforts pour lutter contre la désertification médicale soient continuer à mobiliser tous les acteurs concernés, il faut également envisager d’autres pistes, cherchant à optimiser et rationnaliser les parcours de soins des patients. La question de la télémédecine figure ainsi comme un des sujets à creuser, de même que les incitations faites aux soignants de privilégier l’exercice en groupe plutôt que le travail isolé. Enfin, les patients eux-mêmes sont appelés à se mobiliser pour contribuer à ces efforts, et en la matière, le manque de civisme de certains est pointé du doigt.
Quand les lapins perturbent l’organisation des cabinets dentaires et autres centres de santé
En début d’année, le Conseil de l’Ordre des Médecins du Nord alertaient ainsi sur l’incivilité de certains patients en notant que 7.6 % des rendez-vous n’étaient pas honorés. Les médecins expliquaient la perte de temps que cela pouvait représenter mais aussi la désorganisation, qui en découlait. Cela conduisait aussi Doctolib, principale plateforme de prises de rendez-vous en ligne, à conduire le même type d’enquêtes pour tous les soignants. Et les résultats de cette dernière soulignent que 4.1 % des rendez-vous, toutes spécialités confondues, ne sont pas honorés par les patients. Dans le détail, la profession la plus impactée par ce phénomène reste celle des …chirurgiens-dentistes. 6.2 % des rendez-vous auprès d’un chirurgien-dentiste ne sont pas respectés. On ne peut expliquer ce constat par la simple peur du dentiste, cette stomatophobie, mais on doit au contraire rechercher les raisons de tels comportements dans le ressenti même de ces patients indélicats. Prendre rendez-vous chez un chirurgien-dentiste peut se révéler problématique dans certaines régions de France, avec des délais très longs voire dans certains territoires l’impossibilité de trouver un chirurgien-dentiste. Or, les auteurs de l’étude expliquent, que plus le rendez-vous est pris en avance, et plus le taux de non-respect s’accroit. Le manque de professionnels de santé serait donc ainsi une explication de ce manque de délicatesse de certains patients. Certains professionnels soulignent également une second raison plus profonde à ce phénomène. Les plus jeunes générations considèrent les soins bucco-dentaires et la santé en général comme relevant d’un « acte de consommation ». A l’aise avec les outils numériques, ces jeunes adultes n’hésitent plus à multiplier les rendez-vous auprès de multiples centres dentaires, pour finalement n’en respecter qu’un seul (sans bien évidemment prendre le temps de prévenir les autres). Une question d’éducation ou d’information sera-t-elle suffisante à responsabiliser davantage les patients ? Ou faudra-t-il recourir à un système de sanctions pour faire reculer ce phénomène, qui peut mettre à mal l’organisation de certains cabinets dentaires ?
Quelle est la moyenne de ces rendez-vous non honorés pour ce qui vous concerne ? Selon vous, quelle serait la solution la plus efficace pour lutter contre ce phénomène ?
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