Les déserts dentaires vont-ils disparaître ?

Les déserts dentaires vont-ils disparaître ?

C’est la volonté affichée du gouvernement. En restreignant la liberté d’installation des chirurgiens-dentistes, les autorités publiques entendent assurer une meilleure répartition des professionnels sur l’ensemble du territoire. Est-ce suffisant ?

Vers une meilleure répartition des chirurgiens-dentistes en France !

Après d’autres professionnels de santé, dont les masseurs – kinésithérapeutes ou encore les infirmières libérales, les chirurgiens-dentistes voient donc également la traditionnelle liberté d’installation remise en cause. Le nouvel avenant de la profession définit ainsi, que pour être conventionné dans une zone bien-dotée, un chirurgien-dentiste devra nécessairement attendre qu’un confrère quitte le territoire (départ en retraite, déménagement, …). Cette mesure doit conduire à une optimisation de la régulation des professionnels de la santé bucco-dentaire sur l’ensemble du territoire. Les Françaises et les Français doivent pouvoir obtenir un rendez-vous avec un dentiste dans des délais raisonnables quel que soit leur territoire d’origine. Mais restreindre la liberté d’installation des professionnels de santé participe-t-il à cette ambition de garantir l’accès aux soins pour tous ?

Si la question se pose avec autant d’insistance, c’est qu’elle constitue une des priorités en matière de santé publique. Les réponses, elles, soulignent la division de la profession quant à cette décision.  Le président du syndicat des chirurgiens-dentistes de France, Pierre-Olivier Donnat, reconnait l’utilité d’une telle mesure au vu des inégalités incontestables entre les différentes régions de France : Il y a sept fois plus de dentistes dans Paris intramuros par nombre qu’il n’y en a en Corrèze. On peut imaginer les difficultés que cela représente en termes d’accès aux soins.

S’installer dans un désert dentaire, un obstacle supplémentaire pour les professionnels ?

Mais si les deux principaux syndicats des chirurgiens-dentistes libéraux – – la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL) et Les Chirurgiens-dentistes de France (CDF) – ont signé l’accord avec l’Assurance Maladie, cela ne signifie aucunement que la mesure suscite l’unanimité parmi les professionnels concernés. Pour certains professionnels, l’urgence serait de revoir rapidement le zonage tout en s’assurant que ce dernier soit mis à jour en temps réel. Pour un jeune chirurgien-dentiste souhaitant s’installer, des aides financières doivent accompagner le choix d’une installation dans un « désert dentaire ». Mais là encore, tous les déserts ne sont pas à considérer sous le même prisme. Il sera difficile d’attirer des professionnels dans certains territoires. C’est ce que confirme un étudiant en odontologie aux journalistes de RMC. Prochainement diplômé, cet étudiant ne pourra donc pas s’installer dans la ville où il a étudié, Bordeaux, cette dernière faisant partie des zones déjà bien dotées en chirurgiens-dentistes. Mais pour lui, il n’est pas envisageable de se lancer dans un désert dentaire pour commencer sa carrière : “Il y a beaucoup d’investissements. On parle de 200.000 ou 300.000 euros, rien que pour le matériel”. Il rejoindra donc un cabinet dentaire déjà existant. Cette nouvelle convention de la profession permettra-t-elle réellement de voir les chirurgiens-dentistes s’installer sur des territoires, qu’ils avaient jusque-là délaissés ? C’est l’objectif affiché, et il faudra attendre plusieurs années pour vérifier s’il sera atteint.

Et vous, pensez-vous que ces nouvelles dispositions vont permettre d’atteindre cette répartition plus homogène des chirurgiens-dentistes sur l’ensemble du territoire ? Quelle devrait être selon vous les autres pistes à envisager pour faire reculer les déserts dentaires ?

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