La consultation blanche pour garantir l’égalité d’accès aux soins

La consultation blanche pour garantir l’égalité d’accès aux soins

Depuis février 2024, les chirurgiens-dentistes sont autorisés à facturer des consultations blanches pour la prise en charge des patients souffrant de handicap.

Pour un chirurgien-dentiste, la prise en charge de certains patients se révèle plus complexe que pour d’autres. Pourtant, les professionnels de santé doivent s’efforcer de garantir l’égalité d’accès aux soins pour tous. C’est un des principes de leur déontologie et un des socles du code de la santé publique. La situation des patients en situation de handicap apparait être un de ces cas.

Pouvoir répondre aux attentes et besoins de tous les patients

On évoque souvent, s’agissant de l’accès aux soins bucco-dentaires des patientes et des patients, les problèmes liés à la désertification médicale en général. Sur certains territoires, les patients ne peuvent plus trouver de centres dentaires, acceptant de nouveaux patients. Et ce manque de chirurgiens-dentistes pose davantage de problèmes encore lorsqu’il s’agit de répondre à une urgence dentaire. Mais cette problématique de l’accès aux soins bucco-dentaires ne peut pas être limitée à la seule démographie de ces professionnels de santé. En effet, un chirurgien-dentiste libéral doit, pour répondre aux exigences du Code de la Santé Publique (CSP) mais aussi aux impératifs de la déontologie de la profession, pouvoir satisfaire à tous les besoins et à toutes les attentes.

Chaque centre dentaire, chaque cabinet de chirurgien-dentiste doit s’organiser pour répondre à cette obligation autant déontologique que morale. On pense bien évidemment aux urgences dentaires, qui peuvent, en cas d’absence d’organisation spécifique, conduire à la désorganisation d’emplois du temps déjà très surchargés. Mais on pourrait également évoquer la prise en charge de patients « stressés » par la simple consultation auprès d’un dentiste. La stomatophobie implique en effet une prise en charge particulière, prenant compte des conséquences (parfois lourdes) de cette peur panique. Que dire encore de la prise en charge des plus jeunes, qui exige, elle-aussi, des protocoles particuliers ? On peut souligner, à cet égard, que les évolutions réglementaires impliquent la multiplication des prises en charge de ces jeunes patients.

La consultation blanche pour garantir une meilleure prise en charge des patients

Parmi ces patients nécessitant une prise en charge particulière, ceux souffrant d’un handicap occupent une place à part. Toutes les études récentes soulignent que ces patients handicapés souffrent d’un accès aux soins dégradé et ce pour de multiples raisons. Les professionnels de santé – cela ne concerne pas uniquement les chirurgiens-dentistes – peuvent eux-aussi ressentir des difficultés pour mettre en place une prise en charge complexe et difficile. C’est à l’ensemble de ces problèmes, que répond la « consultation blanche ». Depuis février 2024, les chirurgiens-dentistes peuvent, à la suite des médecins généralistes et des spécialistes, bénéficier de ces consultations, qui n’incluent aucun soin.

Ces consultations blanches chez le dentiste répondent à des situations clairement identifiées, principalement :

  • Une séance d’habituation pour « familiariser » le patient concerné aux soins dentaires,
  • Une séance de soins n’ayant pas pu aller à son terme en raison de l’agitation ou du comportement du patient lui-même.

Ces consultations blanches, facturées par le chirurgien-dentiste et remboursées par l’Assurance Maladie dans les mêmes conditions que des soins ordinaires, complètent les autres dispositifs existants pour ces prises en charges particulières (consultation complexe, supplément pour certains actes techniques, …). Il convient alors pour le chirurgien-dentiste d’informer l’Assurance Maladie de la situation en transmettant une attestation de la nécessité d’une prise en charge spécifique pour le patient concerné.

Si cela représente une charge de travail supplémentaire pour le chirurgien-dentiste, cela constitue un atout pour garantir l’égalité d’accès aux soins de tous les patients.

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