Comment les dentistes appliquent le reste à charge zéro ?

Comment les dentistes appliquent le reste à charge zéro ?

Promesse électorale du candidat Macron, l’offre « 100 % santé » est désormais une réalité. Le président Emmanuel Macron a concrétisé cette ambition d’un reste à charge zéro, et les dentistes peuvent aujourd’hui tirer les premiers enseignements de cette évolution.

Les prothèses dentaires, auditives et les lunettes plus accessibles avec le 100 % Santé

 

Au cours de la campagne pour les élections présidentielles de 2017, le domaine de la santé était au cœur des préoccupations et donc des promesses des différents candidats. Emmanuel Macron précisait ses ambitions en la matière, en souhaitant renforcer l’efficience du système hospitalier, tout en luttant plus activement contre les déserts médicaux, avec notamment la volonté de doubler les maisons de santé et généraliser l’offre de soins à domicile. Mais une autre promesse électorale concernait plus directement les chirurgiens-dentistes. En effet, il résumait sa proposition baptisée « 100 % santé » en déclarant :

« Nous mettrons en place la prise en charge à 100 % des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d’ici à 2022, en lien avec les mutuelles et l’ensemble des professionnels de santé (…).

Bien que la mesure ait soulevé de nombreuses interrogations de la part des dentistes, des opticiens et audio-prothésistes, elle a été rapidement mise en œuvre, puisque depuis le 1er janvier 2019, elle est devenue progressivement réalité avec une dernière évolution en janvier dernier pour la prise en charge à 100 % des prothèses auditives. Aussi était-il temps pour les autorités publiques de tirer un premier bilan de cette concrétisation de la promesse d’un reste à charge zéro notamment pour certains soins dentaires.

Lutter contre le renoncement aux soins dentaires, une ambition atteinte ?

 

Couplée à un ambitieux programme de prévention, cette offre «  100% Santé : des soins pour tous, 100% pris en charge » vise à lutter contre le renoncement aux soins dentaires notamment. Ainsi en 2018, plus d’un français sur deux (55 %) n’avait pas consulté de dentiste au cours de l’année, ils étaient 45 % à avouer avoir « renoncé à un soin dentaire pour des raisons financières ». Pour les dentistes comme pour les autres professions concernées, le déploiement de ces mesures participe à transformer le modèle économique de leur cabinet dentaire.

Proposer des tarifs plus accessibles et plafonner certains actes prothétiques a été compensé, selon l’Assurance Maladie, par l’augmentation (entre 20 et 144 %) des soins conservateurs (détartrage, traitement de caries, ….), même si de nombreux chirurgiens-dentistes soulignent que ces dispositions ne sont aucunement en rapport avec le « manque à gagner », induit par cette réforme. Une réforme, dont le coût total a été estimé entre 3 et 4 milliards d’euros. Certains autres dentistes et professionnels de santé s’inquiètent sur les conséquences, que pourraient avoir ces nouvelles règles de remboursement sur les tarifs des complémentaires santé, ces dernières devant supporter un surcoût estimé à 266 millions d’euros d’ici 2023.

Comment les chirurgiens-dentistes ont appliqué le reste à charge zéro ?

 

Bien qu’il soit encore trop tôt pour tirer des enseignements généraux sur cette nouvelle offre « 100 % Santé » (les prothèses auditives ne sont intégrées à ce dispositif que depuis quelques semaines), les autorités publiques se sont déjà félicitées de la mobilisation des dentistes de France. En effet, la gratuité est effective pour 53 % des prothèses dentaires, quand les opticiens ne peuvent que déplorer que seuls 12 à 14 % des lunettes ne sont concernés. Dans le domaine dentaire, le rapport de l’Assurance Maladie souligne aussi que 21 % des prothèses dentaires sont proposées avec un « reste à charge modéré ». Pour Julie Pougheon, responsable de l’accès aux soins à la Caisse nationale d’assurance-maladie, ces chiffres soulignent les efforts consentis par les chirurgiens-dentistes.

 

« En dentaire, la pénétration est alignée sur nos prévisions, ce qui signifie que les professionnels jouent le jeu »

 

Reste qu’il faudra attendre 2022, pour qu’une étude nationale d’ampleur recense les impacts de la réforme tant au niveau de l’accès aux soins des Françaises et des Français, que des conséquences sur le business-model du cabinet dentaire.

 

Et vous, quelles conséquences identifiez-vous à la suite de l’adoption de cette réforme « 100 % Santé » ? Estimez-vous que ces conséquences sont durables et conduiront à une évolution de l’activité de votre cabinet ?

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