La rémunération des dentistes libéraux, une période d’incertitude ?

La rémunération des dentistes libéraux, une période d’incertitude ?

Le revenu d’activité des dentistes libéraux a connu un léger recul en 2019. Depuis, la crise sanitaire a bouleversé l’économie en général et l’activité des soignants en particulier. Quelles conséquences cette période engendrera-t-elle sur le long terme ? Une question à laquelle il faudra tenter de répondre à plus ou moins brève échéance.

La rémunération des chirurgiens-dentistes, une disparité comparable à la diversité des statuts

La question de la rémunération des chirurgiens-dentistes reste une problématique complexe, ne pouvant se solder par une réponse simple et précise. En effet, à l’instar de bien des soignants, les chirurgiens-dentistes voient leur rémunération directement liée à leur mode d’exercice. La comparaison entre les revenus d’un dentiste libéral et la rémunération d’un chirurgien-dentiste hospitalier révèle notamment cette disparité. Le dentiste salarié d’un centre dentaire ne connait pas les mêmes charges et les mêmes recettes qu’un confrère, ayant décidé de s’installer dans une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP).

Ainsi, le site du ministère des solidarités et de la santé souligne que le revenu mensuel moyen pour un dentiste libéral s’établit à 7.700 euros. Pour le professionnel en milieu hospitalier, la rémunération variera entre 4.200 € bruts (début de carrière) et 7.500 € (fin de carrière).  D’autres sources indiquent des moyennes, pour la pratique libérale, bien différentes. Une récente étude de l’INSEE nous dévoile ainsi une réalité plus contrastée. Il s’agissait, pour l’organisme public, de s’intéresser au revenu moyen des professionnels non-salariés.

Les dentistes libéraux, une baisse limitée de leur rémunération

Cette étude portait sur les revenus de 2019, comparés à ceux de 2018. Ainsi, les conséquences de la crise sanitaire, que nous avons déjà évoqué par ailleurs, n’influent pas sur ce panorama de ces rémunérations. De manière générale, le revenu d’activité moyen de ces non-salariés a diminué entre 2018 et 2019 de 4.9 % avec une moyenne de 2560 € mensuels. Cela ne reflète pas la réalité de tous les professionnels, tant les professions et les formes d’exercice sont nombreuses et variées.

Les chirurgiens-dentistes appartiennent avec les médecins à la première catégorie de ces rémunérations avec une moyenne mensuelle de 9180 €. En comparaison du reste du panel, les dentistes parviennent à limiter le recul de leur rémunération. Cette dernière a ainsi baissé de 1.6 % entre 2018 et 2019. Chirurgiens-dentistes et médecins font donc mieux que les juristes et comptables, la deuxième catégorie du classement, qui voient leur revenu reculer de 6.2 % (8290 €).

Cette tendance devrait être profondément bouleversée en 2021 et en 2022.

L’avenir des rémunérations des dentistes libéraux en question ?

En effet, l’apparition du Covid-19 a durablement impacté l’activité des cabinets dentaires, même si ces derniers retrouvent un niveau d’activité important depuis plusieurs mois. Outre les conséquences directes sur un plan économique (baisse ou arrêt de l’activité, contraintes liées au protocole sanitaire impliquant une baisse du nombre de patients, …), cette période ne permet pas non plus d’étudier l’impact réel qu’a pu avoir la mise en œuvre du panier 100 % santé.

La rémunération des dentistes libéraux, comme celle de tous les autres professionnels indépendants, a connu une profonde évolution en 2020 et 2021.  Il faudra patienter quelques mois pour prendre l’ampleur des conséquences durables que cette crise pourrait avoir sur les revenus des dentistes libéraux.

Et vous, quelle a été l’évolution de votre revenu d’activité depuis quelques années ? Cette évolution a-t-elle été impactée, et dans quelle mesure, par la crise sanitaire du Covid-19 ?

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1 Commentaire

  1. J’ai 41 ans d’exercice libéral derrière moi et je n’ai cessé de voir d’année en année nos conditions d’exercice se détériorer.J’en veux énormément aux universitaires qui n’ont jamais eu le courage de dire publiquement que ce qu’ils enseignent,à savoir une technique d’excellence,ne peut en aucun cas s’appliquer en pratique libérale,à moins d’accepter une rémunération minable au regard des efforts,du temps passé et du matériel mis en oeuvre!Tous les confrères consciencieux ne bénéficient pas du droit au dépassement permanent…Petit à petit,on nous a rajouté de nombreuses obligations matérielles et administratives en matière d’utilisation des matériels radiologiques (celà fait pourtant partie de l’enseignement de base des étudiants et nos générateurs ont des puissances très limitées),en matière d’EPU (parfois très couteux),en équipement informatique (ce qui nous transforme en auxilliaires gratuits des services sociaux),en paperasserie imbécile et humiliante concernant les devis (les dentistes auraient ils tendance à se comporter majoritairement en escrocs?).Le summum est aujourd’hui atteint avec le plafonnement insensé de la majorité des actes prothétiques,faussement contrebalancé par une trop maigre revalorisation de quelques soins.Je souhaitais continuer à exercer jusqu’à 70 ans parce que j’aime pratiquer la chirurgie dentaire de qualité mais j’ai vraiment le sentiment d’être exploité par une sécurité sociale hostile à notre profession et prête à sacrifier la qualité des soins sur l’hôtel de l’ignorance et de la médiocrité.J’avais écrit un courrier dans ce sens au président de notre conseil national de l’ordre,il y a quatre ou cinq ans,resté sans réponse.Je veux alerter ici les jeunes confrères.Réagissez,sinon vous deviendrez rapidement aux yeux des instances dirigeantes françaises de vulgaires boucheurs de trous dans les dents,ne méritant qu’une rémunération très moyenne et un titre de docteur surfait.Personnellement,je refuse de choisir entre pratiquer une dentisterie commerciale (en multipliant les prothèses inutiles et les surtraitements) et une dentisterie stakanoviste (en augmentant le nombre d’actes pour maintenir un bénéfice constant,au détriment de la qualité) et je prendrai donc ma retraite courant 2022 en fermant définitivement mon cabinet.Bon courage à tous.

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