L’année 2022 commence malheureusement dans un climat qui évoque les premiers jours de 2021. Et pourtant, les chirurgiens-dentistes entendent bien ne pas vivre une nouvelle année si difficile et éprouvante.
Une année 2021 noire pour les chirurgiens-dentistes ?
Pour les chirurgiens-dentistes comme pour toutes les autres professions, cette période est marquée par la période des bilans en tous genres. Et quelle que soit l’approche envisagée, une telle rétrospective ne peut ignorer le fait essentiel, qui nous aura accompagné tout au long de l’année : la crise sanitaire du coronavirus. Et avant le printemps, la profession s’alarmait déjà en imaginant que 2021 pourrait ressembler à 2020, année déjà très sombre pour la profession. L’étude sur le moral des professionnels de santé publiée en décembre 2020 par CMV Mediforce mettait déjà en avant ces difficultés : « L’impact de la Covid-19 a été plutôt négatif pour les chirurgiens-dentistes : leur chiffre d’affaires et leur moral ont été largement touchés ».
Les couvre-feux ont certes remplacé les confinements, mais les mesures strictes du protocole sanitaire sont toujours à ce jour d’actualité, et les cabinets dentaires commencent, à l’instar de la quasi-totalité des soignants de ville, à s’user, se fatiguer. Bien évidemment, les autorités publiques se sont portées au secours de la profession, en leur accordant des aides pour qu’ils puissent surmonter ces périodes exceptionnelles (Fonds de solidarité, prêt garant par l’Etat, …). Ces aides sont à l’origine de la colère des chirurgiens-dentistes. En effet, au printemps 2020, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie avait versé aux soignants le Dispositif d’Indemnisation pour la perte d’activité (DIPA). Et au début de l’été 2021, la même CNAM demandait à certains chirurgiens-dentistes de rembourser un trop-perçu de ces aides, alors même que les cabinets dentaires souffraient de difficultés financières. Les organisations syndicales de la profession avaient tenté, en vain, de faire annuler cette demande de remboursement, arguant que les sommes reçues au titre du DIPA avaient déjà été dépensées.
Les centres dentaires déjà tournés vers 2022 et les années à venir
Mais 2021 n’aura pas été qu’une année de crise sanitaire, puisqu’elle aura permis à la profession de s’interroger et de préparer son avenir. La profession a ainsi dû, en 2021, accompagner la poursuite du déploiement du 100 % santé, destiné à garantir l’accessibilité des soins dentaires pour tous. Et la profession s’interroge sur la légitimité et la pertinence de cette mesure, alors qu’une discussion est en cours pour imaginer la « Grande Sécu ».
Enfin 2021 restera aussi dans les mémoires comme le début d’une profonde et durable transformation du système de santé publique en France. Initié par cette même crise sanitaire, le Ségur de la Santé (été 2020) a introduit cette ambition de réforme concernant l’hôpital d’abord mais aussi la médecine de ville. Et deux sujets ont particulièrement secoué la profession à cette occasion :
- La problématique des déserts dentaires, dénoncés par les patients, condamnés par les chirurgiens-dentistes eux-mêmes et considérés comme une priorité par les pouvoirs publics. L’ambition de former davantage de chirurgiens-dentistes dans les années à venir, la question de la place des dentistes étrangers, l’évolution de la fonction des assistantes dentaires pour faire gagner du temps médical, … voilà autant de questions qui ont animé les dernières semaines de l’année.
- La résurgence de la querelle entre les cabinets de dentistes libéraux et les centres dentaires après plusieurs faits d’actualité a conduit, outre la proposition de loi, à des débats vifs au sein même de la profession.
C’est donc bien une année éprouvante, que les chirurgiens-dentistes ont traversé en 2021, avec l’espoir que 2022 sera une année plus apaisée.
Et vous, que retiendrez-vous de cette année 2021 ? Et quel est votre sentiment sur cette année 2022 qui commence ?
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