L’année 2020 est et restera comme une année exceptionnelle et inédite pour toutes et tous. Chacun a dû s’adapter à une crise sanitaire, que nul n’avait prévu. Comme toutes les autres professions, les chirurgiens-dentistes ont fait face et se sont organisés pour surmonter cette épreuve. Bien que l’heure du bilan ne soit pas encore venue, il est déjà temps de tirer quelques enseignements de cette année 2020 et de se projeter dans le monde d’après.
Les dentistes contraints à fermer leur cabinet en mars 2020
Il y a un an, presque jour pour jour, la décision d’un confinement général en France mettait à l’arrêt une grande partie de l’économie française. Les professionnels de santé étaient eux-aussi concernés par cette nécessité d’endiguer la progression de l’épidémie de coronavirus. A l’instar de bien d’autres, les chirurgiens-dentistes devaient alors fermer leur cabinet. Toute la profession resta néanmoins mobilisée, notamment pour organiser les urgences en soins bucco-dentaires, afin de pas faire peser plus d’activité sur les urgences hospitalières, déjà fortement occupées par la Covid-19.
Cette première période de confinement eut des conséquences importantes sur les cabinets des dentistes comme sur ceux de tous les autres professionnels libéraux de santé. Du 16 mars au 10 mai 2020, les cabinets dentaires sont donc restés fermés, pour la très grande majorité d’entre-eux, et les différents dispositifs d’aide (Report de charges, prêts garantis par l’Etat (PGE), Chômage partiel, …) ont contribué à aider la profession à surmonter ce cap difficile. De nombreux dentistes soulignent cependant, que contrairement à bien d’autres professionnels de santé, leur activité connait une spécificité importante, nécessitant un plateau technique de pointe, qui implique des investissements financiers conséquents.
Du déconfinement au couvre-feu, une adaptation aux nouvelles règles sanitaires
Selon une enquête de l’Union Dentaire, réalisée à la fin du mois de juillet dernier, 58 % des dentistes interrogés déclaraient s’être sentis seul durant ce confinement. Aussi, quand ces cabinets ont pu rouvrir, les professionnels étaient prêts à accueillir leurs patients, en respectant toutes les règles sanitaires imposées par la situation. La reprise n’a été que progressive, puisque 41.2 % de chirurgiens-dentistes admettaient une baisse d’activité comprise entre 30 et 50 % au moment de cette reprise. C’est le même constat que dresse Luc Peyrat, président de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes du département de la Drôme :
« Quand un cabinet voyait 30 patients par jour avant la crise, maintenant il en voit 15 à 18, ça a beaucoup diminué à cause des mesures sanitaires à appliquer dans les cabinets ».
La situation ne se ressent pas de la même manière sur tout le territoire, soulignant ainsi la grande disparité de la répartition des dentistes en France Hexagonale. Et la crise sanitaire a pu aggraver une situation déjà bien complexe. Les chiffres de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) soulignent une baisse du nombre de soins conservateurs (- 6%) entre juin 2019 et juin 2020, avec un recul de 20 % du nombre de détartrages notamment.
Les chirurgiens-dentistes et leur vision de l’avenir après un an de crise
Aujourd’hui, les chirurgiens-dentistes continuent de soigner leur patientèle dans le strict respect du protocole sanitaire. Il s’agit désormais pour la profession de se préparer à l’issue de cette crise sanitaire. Au début de décembre 2020, CMV Médiforce a publié son traditionnel baromètre annuel, qui ne peut que constater : « L’impact de la Covid-19 a été plutôt négatif pour les chirurgiens-dentistes : leur chiffre d’affaires et leur moral ont été largement touchés ». Et en la matière, les dentistes sont plus pessimistes que les autres libéraux de santé interrogés. Ces derniers sont 61 % à croire que leur activité va être durablement impactée, alors qu’ils sont près de 8 dentistes sur 10 (76 %) à partager ce sentiment.
Le pessimisme est bien présent quant à la rapidité à retrouver une activité comparable d’avant crise, expliquant que plus d’un dentiste sur deux (56 %) a connu une baisse de son moral « professionnel » en cette année 2020. Les incertitudes sanitaires et économiques exacerbent enfin certaines dérives et travers de la profession
73 % des professionnels interrogés « n’ont plus l’impression de faire vraiment leur métier » à cause des lourdeurs administratives et financières.
Et vous, comment avez-vous vécu cette année 2020 ? Quelle est votre vision de votre activité à court, moyen et long terme ?
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Très intéressant…
L’habitude de travailler avec masque FFP2 ou 3, visière complète et air frais renouvelé en permanence…
Je n’ai pas compris la fermeture de mon cabinet dentaire. Mais j’ai eu coeur à dépanner du personnel hospitalier gratuitement et assurer une permanence téléphonique.
A ce jour ma vision de mon activité reste la même: de grands rendez-vous espacés « relaxant » où l’on prend le temps!
Je ne pense pas à la rentabilité de mon cabinet dentaire. Rendre service est ma préoccupation principale.
Je suis en semi-retraite.
[…] menaçante que bien d’autres sur le plan de la contamination. On l’a déjà soulignée, mais 2020 restera une année noire pour la profession, et 2021 menace fort de lui […]
[…] avant le printemps, la profession s’alarmait déjà en imaginant que 2021 pourrait ressembler à 2020, année déjà très sombre pour la profession. L’étude sur le moral des professionnels de santé publiée en décembre 2020 par CMV Mediforce […]