Bus dentaire ou dentiste à domicile, une alternative au désert médical ?

Bus dentaire ou dentiste à domicile, une alternative au désert médical ?

Il existe en France de multiples bus aménagés en véritables cabinets dentaires ambulants. Chaque expérimentation répond à une problématique bien définie, et certains veulent voir dans ces bus dentaires une réponse à la question du manque de dentistes en France.

Comment faire face au manque chronique de chirurgiens-dentistes ?

Est-il nécessaire de revenir sur la problématique des déserts dentaires en France ? Le ministère de la Santé en a pleinement conscience, et les décisions prises notamment pour augmenter le nombre d’étudiants en odontologie en est une preuve intangible. Mais les patients sont eux confrontés plus directement à cette réalité, et en fonction du territoire où ils résident, certains renoncent aux soins face à l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous. Le manque de chirurgiens-dentistes pénalise aussi les professionnels eux-mêmes. Refuser des soins à un patient est traumatisant pour des professionnels de santé, cherchant avant tout à s’inscrire dans le respect de leur déontologie.

Est-ce à dire qu’il va falloir attendre de longues années avant de pouvoir retrouver un certain équilibre ? Ou faut-il trouver des alternatives, satisfaisantes pour les patients comme pour les dentistes eux-mêmes ? Des idées ont déjà été concrétisées depuis de nombreuses années, et parmi celles-ci, le cabinet dentaire mobile figure parmi celles, qui se développe le plus rapidement.

Le bus dentaire, quand le dentiste va à la rencontre des patientes et des patients

A l’origine, ces cabinets dentaires mobiles, les bus dentaires, ont été imaginées pour répondre aux besoins des patients les plus défavorisés. Ainsi, depuis 1996, le bus social dentaire sillonne les routes de Paris, des Hauts de Seine et de la Seine Saint Denis pour aller à la rencontre des personnes en situation d’exclusion. Les chirurgiens-dentistes accueillent et soignent ces patients, et peuvent les orienter vers les structures adéquates en cas de besoins. La mission d’intérêt social a également séduit les professionnels en charge d’un autre type de patientèle : les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite.

Ces dernières éprouvent de grandes difficultés à se déplacer dans les cabinets dentaires, et pourtant elles ont tout autant besoin que le reste de la population à des soins bucco-dentaires. Ainsi, depuis ce mois d’octobre 2021, le bucco bus parcourt les routes du département du Finistère pour stationner sur le parking des EHPAD et autres structures d’accueil partenaires.  Outre les soins prodigués, le bucco bus ambitionne aussi de former des référents en santé bucco-dentaire dans chacun des établissements visités. A ce jour, 91 référents ont déjà été formés, et le projet, porté notamment par le Conseil Régional de l’ordre et le CHU de Brest, entend poursuivre ses efforts avec une soixantaine de nouveaux référents chaque année. Pour Sandrine Honnorat, responsable du déploiement du projet et directrice de l’EHPAD de Brest, les avantages sont nombreux : «  Amélioration de la santé bucco-dentaire, de la qualité de vie pour manger, une meilleure accessibilité au soin, diminution du nombre d’urgences et des coûts de transport et d’hospitalisation, (…) »

Le bus dentaire, une alternative au manque de chirurgien-dentiste ?

Les innovations techniques de ces dernières années ont permis d’équiper ces bucco-bus et autres bus dentaires pour garantir la qualité et l’efficacité des soins prodigués. Et cela a naturellement attiré certaines collectivités locales, souhaitant lutter contre la désertification médicale et dentaire de leur territoire. Ainsi, dans le département de Seine-Saint-Denis, le président du conseil départemental, M Stéphane Troussel, ne pouvait que dresser le terrible constat. « (…)il n’y a que 3 dentistes libéraux pour 10 000 habitants quand la moyenne nationale est de 5 (…) ». Pour réagir, les collectivités locales ont dont lancé sur les routes du département, en mars 2020, un bus dentaire principalement pour des dépistages et de la prévention.

Ici et là, les expérimentations de ce type se multiplient, et l’idée de généraliser les bus dentaires et médicaux avait émergé lors des dernières élections présidentielles. Pour certains, la création d’unités de soins mobiles serait plus efficace que les incitations financières existantes pour lutter contre les déserts médicaux. Pour d’autres, les cabinets dentaires installés dans des bus peuvent être une réponse ponctuelle à certaines problématiques mais ne peuvent masquer l’origine de cette situation : le manque de dentistes. D’autant plus, que ces bus dentaires ne doivent pas venir « concurrencer » les cabinets dentaires traditionnels, et sur ce point, les responsables des différents projets sont unanimes et partagent les convictions de Mme Sandrine Honnorat : « L’idée n’est pas de remplacer les libéraux mais de compléter l’offre. Le bus n’intervient que pour les personnes qui n’ont pas de solution en libéral. »

Et vous, pensez-vous que ces bus dentaires puissent constituer une alternative satisfaisante à cette problématique de désertification médicale ?

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2 Commentaires

  1. Bonjour
    Je pense cela est très bien ,moi même je suis une femme handicapée agoraphobe et impossible pour moi de me soigner, j aimerai avoir ce genre d initiative à Vernon 27200 où je réside, malheureusement pas encore d actualité,alors qui sais mon Vœu pour 2023,
    Cordialement

  2. Mon Père qui est âgé de 103 ans ne peux plus aller chez le dentiste car on ne peut pas le mettre dans le fauteuil de soins étant donné qu’il n’a plus l’usage de ses jambes.
    Ce serait super qu’il existe dans TOUS les départements au moins un ou deux cabinets dentaires ambulants qui pourraient aller chez les personnes handicapées mais aussi dans les EHPAD.
    Une rage de dent arrive à n’importe quel age et c’est horrible de se dire que personne ne peut les soigner.
    Ce n’est pas une alternative, c’est une nécessité.

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