Les chirurgiens-dentistes partagent-ils les revendications des autres ordres de santé ? Et ces derniers partagent-ils la même vision que les chirurgiens-dentistes en ce qui concerne l’avenir de la question de santé ? Des divergences existent, principalement dues aux spécificités de chacune de ces professions.
Les enjeux pour les chirurgiens-dentistes identiques à celles des autres professions de santé ?
Les chirurgiens-dentistes partagent-ils les mêmes aspirations, les mêmes visions de l’avenir du système de santé que les médecins, les infirmiers ou les autres soignants ? La question, bien qu’elle soit à contre-courant de la tendance visant à réunir tous les soignants, est sur le devant de la scène avec les débats initiés par le CNR Santé. M François Braun, ministre de la Santé et de la prévention, en lançant cette vaste concertation sur les soins en France, ambitionnait de souligner les éventuelles transformations à adopter pour répondre à TOUTES les revendications.
Cependant, on comprend rapidement que les questions liées à la santé bucco-dentaire ne sont pas applicables à celles liées à la périnatalité par exemple, ou que les défis posées par la télémédecine ne peuvent être simplement transposés aux professionnels de la santé bucco-dentaire. Sans relever du corporatisme pur et dur, ces différences sont intimement liées aux spécificités mêmes de chaque profession.
Ainsi lorsque les autorités sanitaires insistent sur la nécessité de lutter contre les inégalités existantes quant à l’accès aux soins, les décisions prises commencent toujours par accroître les capacités d’accueil dans chacune des filières de santé pour pouvoir former plus de professionnels de santé. Ainsi en 2021, l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) proposait de former 20 % de chirurgiens-dentistes de plus pour la période 2021 – 2025. Si l’objectif est partagé par tous les professionnels de santé, les résultats divergent en raison même de ces spécificités. Alors que l’ambition de former plus de chirurgiens-dentistes dans les années à venir en France semble être un objectif pouvant être atteint, il n’en va pas de même s’agissant des sages-femmes ou des pharmaciens. Dans ces deux filières, les associations étudiantes s’alarment du nombre croissant d’arrêt des études mais aussi du nombre important de places vacantes dans les cursus (20 % des places pour la 2ème année d’études en maïeutique sont vacantes en 2022).
Quand tous les professionnels libéraux de santé se projettent dans l’avenir !
Les spécificités de chacune des professions de santé conduisent donc à devoir adopter des mesures ciblées pour telle ou telle catégorie de professionnels. En revanche, quand il s’agit de se projeter dans l’avenir en élaborant l’avenir de notre système de soins, les lignes directrices doivent être communes et partagées. C’est également la conviction des chirurgiens-dentistes lorsqu’ils se sont réunis avec 6 autres professions de santé (médecins, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, kinés et podologues) dans un comité de liaison (CLIO). Ce dernier a publié un avis à destination du ministre de la santé et à la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Plutôt que de subit des décisions prises au sommet de l’Etat, les professionnels libéraux de santé souhaitaient ainsi s’accorder sur des évolutions à adopter pour plus d’efficience et d’efficacité. Les 7 professions concernées ont ainsi proposé de « développer dans chaque territoire les partages d’actes et d’activités des médecins vers les professionnels de santé exerçant au sein d’équipes de soins primaires et de proximité pour dégager du temps supplémentaire au médecin traitant ». Si des décisions concrètes sont immédiatement envisageables pour ce qui concerne les infirmières libérales notamment, la question apparaît cependant plus complexe s’agissant des chirurgiens-dentistes. Le constat et l’objectif général sont partagés par tous, en revanche les moyens de le déployer à chacune des professions concernées ne semblent pas les mêmes pour chacune de ces dernières.
Et vous, estimez-vous que les revendications des chirurgiens-dentistes puissent être « partagées » et « portées » par les autres professions de santé ? A l’inverse, estimez-vous que la profession doive s’engager plus activement pour soutenir les aspirations d’autres professions de santé ?
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