Faire payer les rendez-vous non honorés, une solution envisageable ?

Faire payer les rendez-vous non honorés, une solution envisageable ?

C’est une demande récurrente des chirurgiens-dentistes mais aussi de bien d’autres professionnels de santé. Parce que ces lapins constituent un véritable fléau pour les soignants, il serait nécessaire de responsabiliser les patients en les facturant. Cette demande déjà ancienne pourrait cependant être enfin entendue aujourd’hui …

Quand les soignants identifient des voies d’amélioration pour garantir l’accès aux soins

Depuis quelques semaines, tous les soignants se sont assis autour de la table des négociations à l’occasion du Conseil National de la Refondation. L’objectif est connu : élaborer un vaste plan de réforme pour l’organisation du soin en France et garantir l’accès aux soins à tous les patients. Si les chirurgiens-dentistes libéraux ont, comme chaque autre professionnel de santé, des revendications spécifiques à porter, tous les acteurs s’accordent sur certains constats. Ainsi en-est-il des rendez-vous non honorés par les patients, ces « lapins » comme ils sont plus communément désignés. L’Union Française pour une médecine Libre (UFML) a notamment mis en ligne, il y a quelques jours, une pétition pour demander à ce que ces rendez-vous non honorés par les patients leur soient facturés. Une demande, qui a été faite à de multiples reprises par des médecins, des chirurgiens-dentistes et d’autres soignants ces dernières années. Une demande, qui n’a jamais été entendu par le ministère de la santé alors que ce dernier est pleinement conscient de la réalité du phénomène. Peut-être que le moment est venu pour s’emparer de ce sujet, tant la pénurie de soignants se fait sentir sur certains territoires.

Les « lapins » des patients, un fléau pour les chirurgiens-dentistes et l’organisation du système de santé

Année après année, les études attestent de l’ampleur du phénomène, et elles estiment toutes à environ 28 millions le nombre de rendez-vous non honorés par les patients. On ne peut que regretter ce constat, quand on sait que chaque année 21 millions de passage aux urgences hospitalières paralysent l’hôpital. On ne peut corréler ces deux constats, mais quand même …Si tous les soignants, et bien évidemment les chirurgiens-dentistes, se déclarent victimes de ce fléau, ils sont 7 sur 10 (70 %) à souligner que « ces défections ont des conséquences lourdes sur leur organisation quotidienne ». (Baromètre Odoxa 2022 Carnet de Santé des Françaises et des Français)

En 2022, les soignants estiment qu’il n’est plus possible de devoir gérer ces « lapins » et consacrer du temps à cette rationalisation de l’emploi du temps, alors même que des patients n’arrivent pas à obtenir un rendez-vous chez un chirurgien-dentiste, ni même, pour certains, à trouver un médecin traitant. Pour une majorité de soignants, il faut responsabiliser les patients et sortir de cette « dérive consumériste du soin ». Des raisons valables peuvent en effet expliquer les rendez-vous non honorés, mais les soignants dénoncent surtout ces « lapins » quand ceux-ci ne peuvent être justifiés encore moins excusés. Selon le dernier baromètre Odoxa cité ci-dessus, un « lapin » sur deux s »’explique par le simple fait que le patient l’avait …oublié (48 %). Et quand on interroge les chirurgiens-dentistes et les soignants, ils sont 8 sur 10 à estimer que les raisons ne sont pas des impondérables mais bien des oublis.

Pour se projeter dans l’avenir, les soignants soulignent donc qu’il faut optimiser leur gestion au quotidien et donc lutter contre ce phénomène. Un constat, qui est partagé par les patients eux-mêmes, qui sont conscients (84 %) que ces rendez-vous « oubliés » constituent une gêne importante et une désorganisation des soignants. La facturation de ceux-ci sera-t-elle une piste envisagée à l’issue du CNR Santé ?

Et vous, que représentent ces rendez-vous non honorés au quotidien ? Comment avez-vous intégré cette réalité dans votre gestion courante ? Pensez-vous que la facturation soit la voie à suivre pour faire reculer ce phénomène ?

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3 Commentaires

  1. Oui je penses que responsabiliser les patients en leurs faisant payer le rdv même s’il ne c’est pas présenté au rdv va changer les choses. Les oubliés ne sont pas justifiables en plus avec les téléphones on peut toujours noter et être averti des rdv. Ce n’est que des excuses dure que c’est un oublie je penses plutôt que les patients ont une facilité de changer de dentiste que s’ils ne vont pas à celui là il y’a un autre à côté. Mais quand
    C’est une urgence et il n’y a pas de place ils finissent même par harceler les secrétaires médicales quand il fallait pas oublier son rdv qui l’aurait évité une urgence.

  2. Techniquement, pour pouvoir faire payer un rendez-vous non honoré, il faudrait passer par le tiers-payant (surtout si c’est un patient qui a définitivement fait faux-bond et que le praticien ne reverra plus). A charge pour l’assurance maladie de comptabiliser sur les remboursements futurs du patient un reste à charge correspondant à l’honoraire du rendez-vous raté tel que déclaré (en confiance) par le praticien. Or le tiers payant, la profession dentaire n’y goute pas trop !

    Reste à savoir à quel montant ? Car même à supposer que ce soit l’honoraire d’une consultation (23 €) qui soit compté, ce n’est pas ça qui changera le modèle économique du cabinet. La désorganisation et le temps perdu resteront les mêmes.

    Mieux vaut peut-être travailler davantage sur l’organisation. Pour un séance longue, insister auprès du patient que c’est programmé spécialement pour lui.

    Et pour la consultation ou la séance de soins courante, faire en sorte que le patient soit convoqué (et donc présent) un quart d’heure avant l’heure du rendez-vous (au passage c’est contraire aux instructions Covid mais bon…) . Ainsi si un patient n’est pas venu, le suivant est déjà-là dans un court délai. Et s’il ne s’agit que d’un retard de quelques minutes, le suivant est pris en charge, le retardataire attend et la programmation du jour se rétablit.

    Il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions !

    Sur le fond, si la revendication existe depuis longtemps et qu’elle n’avance pas c’est sans doute qu’elle est mal posée. La faute à qui ?

  3. Doctolib c’ pas que bon. Un conseil ne pas prendre les urgences, la plupart de ces patients sont négligents et vous mettent leur négligence sur le dos.

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