Prendre un rendez-vous chez le dentiste peut être très complexe et surtout très long dans certaines régions de France. Alors dans ces mêmes territoires, la prise en charge des urgences dentaires pose un véritable problème tant pour les patients que pour les chirurgiens-dentistes. La prise en charge de ces urgences dentaires par le Samu Centre 15 pourrait être une des solutions, et son expérimentation semble le confirmer.

Prendre en charge les urgences, le casse-tête des chirurgiens-dentistes au quotidien

C’est un sujet, qui revient régulièrement sur le devant des discussions dans le domaine des soins dentaires. La pénurie de dentistes dans certaines régions de France rend non seulement la prise de rendez-vous difficile voire impossible, mais elle pose en outre le délicat problème des « urgences dentaires ». Souvent, les patients excédés témoignent de leur expérience, comme l’a fait une jeune patiente aux journalistes de France Bleu : « Mon dentiste régulier est en congé jusqu’à fin août, et tous les autres me disent qu’ils ne prennent pas d’autres patients. ». Souffrant d’une inflammation gingivale, la patiente doit appeler son médecin généraliste après avoir essayé de joindre en vain une trentaine de dentistes.

Pourtant, les dentistes essaient au quotidien de répondre à ces urgences dentaires, mais tous avouent qu’ils ne peuvent plus faire face à la demande. Chirurgien-dentiste et représentant de la FSDL, Marc Barthélemy explique que la situation de dégrade depuis une année environ. « Depuis quelques mois, c’est très violent. Mes plannings sont complets jusqu’en novembre, et je refuse 15 patients par jour. »

Au moment de la crise sanitaire, les chirurgiens-dentistes, qui avaient dû fermer leur cabinet, s’étaient organisés pour pouvoir prendre en charge ces urgences.  Et aujourd’hui, plusieurs expérimentations doivent permettre d’apporter des solutions efficaces et adaptées pour la prise en charge de ces urgences dentaires.

Les chirurgiens-dentistes au Samu, une autre façon d’aborder les urgences dentaires

Depuis le 21 juillet dernier, l’expérimentation des soins dentaires d’urgence est testée dans différents départements, dont celui de l’Isère (38). Un chirurgien-dentiste régulateur est donc présent au Samu Centre 15 pour prendre en charge les urgences dentaires, et ce afin d’éviter l’afflux de patients dans les services d’urgence mais aussi pour améliorer la prise en charge des patients.

Si l’expérimentation permet de répondre à un véritable besoin, elle souligne également que le dispositif doit être renforcé, tant la demande est grande. C’est ce que résume parfaitement la présidente du conseil départemental de l’Ordre des chirurgiens-dentistes de l’Isère, Mme Nathalie Uzan :

« En Isère, nous demandons la rémunération de deux régulateurs, parce qu’un seul ne suffit pas : en ce moment, il y a un régulateur rémunéré par l’ARS et un régulateur bénévole. Une trentaine de régulateurs vont être formés au fur et à mesure pour l’expérimentation »

Les dimanches (et les jours fériés), les dentistes régulateurs reçoivent entre 120 et 130 appels, et leur présence rassure en premier lieu les patients, satisfaits de pouvoir bénéficier des conseils d’un professionnel qualifié. L’intervention du chirurgien-dentiste régulateur apparait donc comme une véritable pré-téléconsultation, garantissant de pouvoir orienter les patients vers un cabinet dentaire de garde en cas de véritable urgence. Cela permet donc aussi à la profession de s’organiser face à ces urgences dentaires. Ainsi dans le département de l’Isère, cette expérimentation a permis le passage de 5 à 4 secteurs de garde, des découpages pensés pour une meilleure organisation et une meilleure prise en charge du patient.

Cette expérimentation avait déjà été testée en 2016 dans le département, mais ce premier essai avait du être arrêté l’année suivante, faute de moyens financiers suffisants. La crise sanitaire du coronavirus avait amené les autorités à réactiver cette présence d’un chirurgien-dentiste aux urgences, et la mesure est donc aujourd’hui en attente d’une pérennisation. Car les chirurgiens-dentistes régulateurs sont rémunérés aujourd’hui par l’Agence Régionale de Santé, et le financement d’une généralisation d’un tel dispositif est toujours à l’étude.

Et vous, dans votre cabinet, comment vous organisez-vous pour prendre en charge ces urgences dentaires ? Quelles seraient selon vous les mesures à prendre pour mieux prendre en charge ces urgences dentaires ?

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