Les urgences dentaires, la responsabilité du cabinet dentaire ?

Les urgences dentaires, la responsabilité du cabinet dentaire ?

Comment gérer les urgences dentaires au quotidien ? Cela doit-il passer par une nouvelle organisation, décidée par le ministère de la santé ? Ou cela doit-il passer par de nouvelles missions attribuées aux cabinets dentaires ? La question se pose.

Les urgences dentaires, une situation tendue et problématique pour les patients

En moyenne, les patientes ou les patients obtiennent un rendez-vous chez un chirurgien-dentiste en un mois. Les résultats de l’enquête de la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) masquent cependant de grandes disparités selon les régions. Sur certains territoires, les patients doivent attendre plusieurs mois, quand sur d’autres, il est presque impossible de trouver un cabinet dentaire acceptant de prendre de nouveaux patients. La situation est connue, et cette désertification dentaire constitue la priorité absolue du ministre de la santé et de la prévention. Prendre un rendez-vous chez un chirurgien-dentiste devient donc de plus en plus difficile. Si cela pose des problèmes quand il s’agit de soins courants ou de soins programmés (soins prothétiques, …), le problème devient bien plus crucial et délicat s’agissant des urgences dentaires. Vers quel professionnel de santé se tourner lorsque l’on est victime d’un abcès dentaire, de douleurs dentaires, … ?

Rappelons déjà que cette absence de réponse efficace aux urgences dentaires affecte autant les patients que les chirurgiens-dentistes, qui ne sont pas préparés ni formés à cette incapacité à traiter les demandes de soins des patients.

Mieux gérer les urgences dentaires, une priorité pour la profession

Renforcer l’accès aux soins de tous les patients figure parmi les objectifs principaux du gouvernement actuel, et cela passe également par une meilleure gestion de ces urgences dentaires. De nombreuses expérimentations sont actuellement menées dans différentes régions de France, visant à intégrer un chirurgien-dentiste dans les équipes du SAMU. Ce chirurgien-dentiste régulateur doit permettre de mieux orienter les patients dans leur parcours de soins. Mais cela ne peut pas constituer la seule réponse, et les cabinets dentaires, eux-mêmes, doivent adopter de nouvelles règles d’organisation afin de pouvoir satisfaire à ces demandes de soins non programmés. Si tous les cabinets dentaires adoptent des règles spécifiques en la matière, l’Union Régionale des professionnels de Santé (URPS)  Chirurgien-Dentiste de Nouvelle Aquitaine a souhaité étudier cette adaptabilité en interrogeant les professionnels concernés. La très grande majorité des chirurgiens-dentistes interrogés (80 %) reconnaissent être sollicités par des patients pour de tels soins non programmés. Dans 8 cas sur 10, les cabinets dentaires réussissent à trouver des créneaux horaires pour recevoir ses patients en urgence dans les 36 heures suivant le premier appel. Si certains (40 % des professionnels interrogés) reconnaissent réserver certains créneaux horaires à ces soins d’urgence, tous reconnaissent la nécessité d’améliorer cette prise en charge, et certains soulignent les atouts de la création d’un centre de soins d’urgences dentaires. Pour l’URPS Chirurgien-Dentiste de Nouvelle Aquitaine, cette étude a mis en lumière les carences de l’organisation actuelle tout en faisant émerger certaines pistes de réflexion. Parmi celles-ci, les auteurs de l’étude déclarent réfléchir à comment  « sortir les praticiens de leur isolement, en trouvant des solutions, des innovations, pour créer plus de lien entre les chirurgiens-dentistes eux-mêmes et décloisonner l’exercice ». Sans surprise, la très grande majorité des chirurgiens-dentistes exerçant en territoire sous-doté (75 %) affirme être débordé et ne pas pouvoir intégrer ces soins non programmés dans leur emploi du temps.

Et vous, comment gérez-vous les urgences dentaires au quotidien ? Avez-vous adopté une organisation spécifique pour anticiper ces urgences ? Ou vous organisez-vous au cas par cas ? Quelles seraient, selon vous, les solutions pour améliorer la prise en charge de ces soins non programmés ?  

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