La Grande Sécu, une nouvelle inquiétude pour la profession

La Grande Sécu, une nouvelle inquiétude pour la profession

Alors que les chirurgiens-dentistes ont accompagné la mise en place du 100 % Santé, la profession s’interroge à nouveau sur une nouvelle évolution possible. En effet, le projet d’une Grande Sécu fait aujourd’hui l’objet de bien des négociations et de bien des débats.

De la crise sanitaire à l’application du 100 % santé dentaire

Alors que le début de l’année 2020 voyait le début d’une crise sanitaire, dont on ne voit toujours pas la fin, les 24 derniers mois ont également été marqués par la montée en puissance d’une décision forte des autorités publiques : le 100 % Santé. Destiné à réduire voire à supprimer le reste à charge des patients notamment pour les soins dentaires, ce dispositif devait également permettre de lutter contre le renoncement aux soins (pour des raisons économiques). Si certaines professions ont été invitées à renforcer leur mobilisation et leur participation, le ministère de la Santé a rapidement souligné les résultats satisfaisants s’agissant des soins dentaires.

Alors que l’application de ce dispositif 100 % Santé reposait en partie sur une contribution des complémentaires de santé, ces mutuelles ont également été mises à contribution pour surmonter le coût de la crise sanitaire, que nous traversons. La « taxe Covid », comme elle a été surnommée, a aggravé la situation financière de ces complémentaires, qui ont, pour une bonne partie d’entre-elles, annoncé une hausse des cotisations pour les assurés, une hausse estimée entre 5 et 10 %. Et ces annonces d’augmentation (alors que l’ambition du gouvernement reste de réduire le coût économique de la santé pour les patients) ont relancé un débat récurrent dans le domaine de la santé : l’idée d’une Grande Sécu.

La « Grande Sécu », une avancée ou un danger pour les chirurgiens-dentistes ?

C’est en pleine crise sanitaire, au mois de juin 2021, que la Cour des Comptes a publié un premier rapport sur l’avenir de la protection sociale en France, soulignant la nécessité de faire évoluer le dispositif existant. Le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) devrait quant à lui publier un rapport et des pistes d’études dans le courant du mois de janvier 2022. Le HCAAM a ainsi entendu les acteurs concernés, des professionnels de santé (chirurgiens-dentistes, médecins, …) aux spécialistes de l’économie de la santé et plusieurs pistes sont d’ores et déjà connues, comme celle d’une Grande Sécu. Sans évoquer la suppression totale des mutuelles complémentaires, l’idée directrice serait néanmoins d’octroyer une plus grande responsabilité à la Sécurité Sociale, qui devrait alors se réformer. A ce stade, de nombreuses questions demeurent tant pour les patients que pour les centres dentaires et autres professionnels de santé.

Si le projet d’une Assurance Maladie Obligatoire (AMO) renforcée, impliquant une baisse significative de la place des mutuelles santé, n’est pas le seul à être détaillé, il inquiète déjà certains professionnels de santé. Ainsi, les chirurgiens-dentistes veulent connaître précisément les détails d’un tel projet, dans la mesure où les complémentaires santé participent en grande partie au remboursement des soins (40 % pour les soins dentaires, 73 % pour l’optique, …). Il reste donc à savoir, quelle piste sera privilégiée, mais aussi et surtout à découvrir les modalités d’application de cette évolution. Les chirurgiens-dentistes, comme bien d’autres professionnels, s’impatientent de les connaître.

Et vous, pensez-vous que le projet d’une Grande Sécu puisse se concrétiser à moyen terme ? Quels sont selon vous les principaux points de vigilance ?

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