La sécurité au cabinet dentaire, un enjeu essentiel pour la profession

La sécurité au cabinet dentaire, un enjeu essentiel pour la profession

Les chirurgiens-dentistes ont décidé de réagir face à la hausse des incivilités de leurs patientes et patients au sein de leur cabinet. Une réaction qui fait écho au projet interministériel pour la sécurité de tous les professionnels de santé en général et des chirurgiens-dentistes en particulier.

Les chirurgiens-dentistes, les premières victimes de la pénurie de … chirurgiens-dentistes

Les professionnels de la santé bucco-dentaire restent le plus souvent les premières victimes de cette tendance, devenue depuis des années un enjeu majeur de santé publique : la désertification médicale. D’un côté, de nombreux cabinets dentaires déplorent de devoir refuser tout nouveau patient, faute de disponibilité ou de ne pouvoir proposer des rendez-vous qu’avec plusieurs mois de délais. Un récent drame a mis en évidence cette souffrance des chirurgiens-dentistes, contraints d’oublier leur engagement et leur déontologie. D’un autre côté, ce manque de chirurgiens-dentistes conduit un nombre toujours croissant de patientes et de patients à exprimer leur colère ou leur désarroi. Et qui sont les premiers destinataires de cette colère ? Les secrétaires médicales des centres dentaires et les chirurgiens-dentistes eux-mêmes.

Aussi n’est-il pas surprenant de voir les incivilités et les actes de violence se multiplier dans les centres dentaires. Une raison de plus pour ces professionnels de santé de déplorer une dégradation lente mais continue de leurs conditions de travail. Le syndicat, l’Union Dentaire, a même décidé de lancer une campagne nationale d’information à destination des patientes et des patients. L’objectif principal de cette campagne vise à faire prendre conscience à ces derniers que ces violences verbales ou physiques ne constituent en rien une réponse à cette situation tendue bien au contraire. Le directeur général de l’Union Dentaire, Clément Neveu, justifie cette décision : « Le but c’est de leur dire ‘attention, il y a des lignes à ne pas franchir parce que là des menaces verbales voire physiques, ce n’est pas acceptable ou tolérable et vous pourrez en assumer les conséquences »

La sécurité de tous les soignants, un objectif prioritaire d’intérêt général !

Cependant, l’augmentation de ces incivilités ou de ces actes de violence à l’encontre des chirurgiens-dentistes et plus généralement de tous les soignants n’est pas nouvelle. Le gouvernement s’est déjà emparé du sujet, il y a plusieurs mois. Pour le ministère de la santé, garantir la sécurité des soignants constitue en effet une priorité à un moment, où il cherche à recruter massivement et donc à améliorer les conditions de travail de ces professionnels de santé. C’est ce qui a conduit le gouvernement à présenter à la fin du mois de septembre le projet interministériel pour la sécurité des professionnels de santé.

Le constat est donc partagé entre les professionnels de santé et les autorités publiques, ces dernières s’appuyant sur les études régulières publiées par l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS). Bien que ces études se concentrent principalement sur le vécu à l’hôpital, les constats dressés concernent également la médecine de ville. En effet, plus d’un acte de violence sur deux (53 %) est lié à la prise en charge des patients (délais, lenteur, …) et 17,1 % au refus de soins. Le gouvernement a donc décidé de faire de ce sujet une priorité absolue pour l’avenir de noter avenir de santé, en listant 42 mesures concrètes (dont le déploiement s’étirera sur les prochains mois) réparties en 3 axes principaux :

  1. Sensibiliser le public et former les soignants
  2. Prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels
  3. Déclarer les violences et accompagner les victimes.

Cela sera-t-il suffisant pour endiguer un phénomène qui inquiète les professionnels de santé ? Il faudra attendre quelques mois pour le savoir.

Et vous, avez-vous déjà été victimes de tels comportements coupables ? Quelle a été votre réaction ? Estimez-vous que les mesures prises par ce plan interministériel soient à la hauteur du problème ?

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