Le sujet fait débat depuis des mois voire des années. Une récente étude de l’Institut Xerfi Precepta souligne que la période de croissance importante des centers dentaire arrive à son terme, et que l’on se dirige vers un point d’équilibre. Mais les promesses de ces centres dentaires ont-elles été tenues ?
Les centres dentaires, une réponse adaptée pour faire face au manque de chirurgiens-dentistes
Depuis plusieurs années, le ministère de la santé multiplie les décisions, destinées à assurer l’égalité d’accès aux soins à tous les Français. La lutte contre les déserts médicaux en général et les déserts dentaires en particulier apparait être l’une des principales priorités. Parmi toutes les décisions prises, la volonté d’inciter et de favoriser les créations de centres de santé et celles de centres dentaires a été considérée comme une voie séduisante et pertinente. Mais la situation pourrait changer selon une étude récente de l’Institut d’études Xerfi Precepta : « LES CENTRES DE SANTÉ FACE AU DURCISSEMENT RÉGLEMENTAIRE Prévisions exclusives sur le parc de centres de santé et son potentiel de développement par territoire d’ici 2025 »
L’étude souligne, qu’après la crise sanitaire du coronavirus, la création des centres de santé et des centres dentaires a retrouvé un niveau supérieur à celui d’avant-crise. Ainsi, si l’année 2021 avait été une année record en la matière avec 363 créations, 2022 l’a détrôné puisque l’année dernière, la France a enregistré 377 ouvertures de ces pôles de santé innovants. Avec 3.120 centres recensés à la fin de l’année 2022, les spécialistes du secteur de la santé ont déjà pu tirer les premiers enseignements des forces et des faiblesses de ces structures pour répondre à l’ambition nationale.
Vers la fin d’une croissance importante des centres dentaires et autres maisons de santé ?
En effet, l’étude souligne qu’une grande partie des établissements ciblés par l’étude concernent des centres spécialisés dans les activités dentaires et / ou ophtalmologiques. Et les effets de cette multiplication des ouvertures sur le manque de chirurgiens-dentistes sur certains territoires ne sont ni suffisants ni probants. L’étude pointe en effet plusieurs effets pervers de la législation, ayant notamment conduit à une concentration des ouvertures dans des territoires déjà suffisamment dotés en professionnels de santé. Ainsi, depuis 2018, 40 % des créations de ces centres ont été localisés dans la région Ile-de-France. Mais l’étude rappelle aussi les comportements coupables de certains de ces établissements. Des actes délictueux, qui ont marqué l’opinion publique et conduit les autorités publiques à adopter des mesures plus contraignantes concernant l’organisation et le développement de ces structures de santé. Ainsi, la loi du 19 mai 2023 doit conduire ces établissements à se recentrer sur leur objectif prioritaire, qui relève du domaine de la santé. Selon les prévisions de Xerfi Precepta, si 2023 devrait permettre de voir la création de 300 centres de santé environ, les années suivantes marqueront un net ralentissement de ces ouvertures. Sur la période 2023-2025, l’étude ne prévoit l’ouverture que de 700 centres de santé et souligne que le nombre de ces établissements devrait par la suite se stabiliser à 3.800 environ. Cela aura-t-il permis de rétablir l’égalité d’accès aux soins sur l’ensemble du territoire ? La réponse (négative) s’impose d’elle-même et il faudra donc imaginer de nouvelles mesures pour réussir à accroitre le nombre de chirurgiens-dentistes dans les territoires les plus isolés…
Comment jugez-vous cette multiplication des centres de santé et des centres dentaires ? Selon vous, quels auront été les principaux avantages de ces structures ? Comprenez-vous que les autorités publiques souhaitent désormais mieux les encadrer ? Pourquoi ?
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