Tous les acteurs de la santé bucco-dentaire s’accordent à souligner qu’il faut amplifier les efforts en matière de prévention. Pourtant, les chirurgiens-dentistes sont pleinement mobilisés au quotidien en la matière. Alors que fait-il faire de plus ou de mieux ?
Une prise en compte de la santé bucco-dentaire insatisfaisante en France : Pourquoi ?
En adjoignant la prévention dans le libellé même du ministère de la santé, le gouvernement a concrétisé cette nouvelle ambition, visant à faire de la prévention un axe majeur de la politique de santé publique en France. On se souvient que les soignants en général et les chirurgiens-dentistes en particulier s’étaient félicités de cet affichage au printemps 2022, d’autant plus qu’ils la réclamaient depuis longtemps. Pourtant, toutes les études tendent à démontrer que la prévention en matière de santé bucco-dentaire est largement insuffisante. Si l’on se base sur les chiffres communiqués par l’Assurance Maladie pour l’année 2019, plus de 17 millions de personnes n’avaient pas consulté de chirurgien-dentiste dans les 12 mois précédents. Et ce malgré les nombreuses campagnes d’information insistant sur la nécessité de visiter régulièrement son dentiste pour identifier les éventuels risques et pathologies (caries, maladies parodontales, …). Ces carences ont des conséquences concrètes sur l’état de santé des patients, puisqu’une autre étude de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) constate que près de 4 Français sur 10 (40 %) auraient au moins une carie non soignée. (Une autre étude conduite par Santé publique France en 2015 avait conduit à un résultat de 10 % en ce qui concerne les enfants de moins de 6 ANS).
Les chirurgiens-dentistes, des acteurs engagés dans la prévention mais isolés ?
Pourtant, on connait l’importance de veiller à sa santé bucco-dentaire. Les campagnes d’information existent pour souligner les complications que peuvent engendrer une carie non soignée, une maladie parodontale non traitée, …. Les chirurgiens-dentistes informent eux-aussi régulièrement leurs patientes et patients, en leur délivrant les conseils pour qu’ils adoptent les bonnes habitudes (hygiène dentaire, visite régulière du dentiste, traitement en cas de pathologies, ….). Il faut souligner cependant, que l’étude de la DREES évalue à un Français sur 10, le nombre de patients ne consultant jamais un chirurgien-dentiste.
A l’occasion de la publication de la stratégie nationale de santé pour la décennie à venir (2023 – 2033), les organismes représentant la profession comme ls associations d’usagers du système de santé ont tous insisté sur les efforts à faire en la matière. La prévention doit venir une réelle priorité, d’autant plus qu’à terme, elle serait source d’économies. On connait l’importance du retour à l’équilibre des comptes de l’Assurance Maladie aux yeux du gouvernement. Les chirurgiens-dentistes informent leurs patients de l’importance de cette santé bucco-dentaire et des conséquences que cette dernière peut avoir sur l’état de santé en général. Les pathologies bucco-dentaires peuvent être à l’origine de problèmes de malnutrition, d’élocution et donc nuire au bien-être et à l’épanouissement des patients. Sans parler des effets néfastes sur certaines pathologies (diabète, maladie cardiovasculaire, ….). La prévention est donc bien assurée par les chirurgiens-dentistes, qui manquent néanmoins de relais au niveau national pour que l’information soit accessible à tous les publics, en particulier les plus éloignés du système de santé. Le message sera-t-il enfin entendu ?
Et vous, pensez-vous en faire suffisamment pour la prévention ? Que manque-t-il pour que ces actions de prévention soient plus efficaces ? quelle serait la stratégie à déployer selon vous ?
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