Les universités d’odontologie, une réponse à la pénurie de chirurgiens-dentistes ?

Les universités d’odontologie, une réponse à la pénurie de chirurgiens-dentistes ?

En décidant de créer de nouvelles universités d’odontologie, le gouvernement avait deux objectifs principaux : former davantage de chirurgiens-dentistes dans les années à venir d’une part et lutter contre la pénurie de ces professionnels de la santé bucco-dentaire d’autre part.

Former les chirurgiens-dentistes de demain, une réponse aux attentes des patientes et des patients avant tout !

Pour les professionnels de santé, la priorité actuelle reste, depuis des années, de lutter contre la pénurie de personnel soignant. Les chirurgiens-dentistes sont pleinement concernés par cette problématique, puisque la profession est fortement impactée par cette question de la désertification médicale. C’est également un des sujets prioritaires des autorités publiques en général et du ministère de la santé en particulier. Les territoires, concernés par ce manque de chirurgiens-dentistes, rivalisent d’imagination pour inciter à l’installation de jeunes chirurgiens-dentistes. C’est également ce que souhaitait le premier ministre de l’époque, M Jean Castex, lorsqu’il annonçait la création de 8 nouvelles universités en odontologie. Toutes ces créations étaient prévues sur des territoires directement concernés par ce problème. Accueillant des étudiants ambitieux de devenir chirurgien-dentiste depuis la rentrée de 2022, la faculté d’odontologie de Dijon a été officiellement inauguré en ce mois d’octobre 2023. Avec 55 chirurgiens-dentistes pour 100,000 habitant, le département de la Côte d’Or (21) peut être considéré comme un désert bucco-dentaire, et les attentes sont donc immenses pour les collectivités locales comme pour les habitants et habitants. Il suffit pour en prendre conscience de lire la réaction de la mairie de Dijon se félicitant de cette inauguration en se projetant déjà dans l’avenir : « On va pouvoir remonter notre taux de chirurgiens-dentistes par rapport à la population »

Créer une université d’odontologie permet-il de lutter efficacement contre les déserts dentaires ?

Toute la question est là. Les étudiants formés à Dijon s’installeront-ils dans la région, dans laquelle ils se sont formés ? A Dijon, la création de cette nouvelle université a représenté un défi important relevé par l’ensemble des acteurs concernés. Cette nouvelle faculté offre les conditions idéales pour étudier (matériel pédagogique innovant, encadrement suffisant, ….). A terme, ce sont bien 250 chirurgiens-dentistes qui seront donc formés à Dijon. Pour les autorités locales, l’essentiel consiste à répondre aux demandes de formation des étudiants de Bourgogne d’une part et d’attirer des étudiants d’autres régions d’autre part. Le pari est donc réussi, à en croire les premiers étudiants de cette promotion de Bourgogne, qui témoignaient devant les micros de France 3 Bourgogne : « On fait notre première année à Dijon et on se construit un peu ici. Si on avait dû partir, on aurait perdu nos repères. C’est super d’avoir une faculté d’odontologie à Dijon« . Mais cet enthousiasme sera-t-il le même après l’obtention du précieux diplôme ? Ces étudiants vont-ils s’installer dans la région ? Car selon l’Autorité Régionale de Santé, un chirurgien-dentiste qui s’installe, c’est environ 1.000 patients qui sont traités chaque année. Et la région en a besoin. Présidente de la région Bourgogne Franche Comté, Mme Marie-Guite Duffay en est parfaitement consciente en expliquant : « L’enjeu est imminent, et j’espère que tous ces jeunes vont rester ici. La sixième année de leurs études va pouvoir se faire au CHU de Dijon et dans des hôpitaux périphériques. C’est peut-être le prélude de nombreuses installations dans des territoires qui en ont besoin« . Il faudra donc attendre quelques années pour vérifier si la création d’une université d’odontologie a un impact significatif sur les déserts dentaires. En revanche, les autorités publiques sont conscientes, qu’il ne sera pas possible d’installer une nouvelle université sur chacun des déserts médicaux identifiés !

Pensez-vous que la création d’une université en odontologie dans une région soit suffisante pour inverser une situation qui perdure depuis des années ? Quelles devraient être selon vous les autres pistes à envisager ?

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