La lutte contre le tabagisme est un enjeu majeur de santé publique, et les chirurgiens-dentistes seront pleinement mobilisés pour le « Mois sans tabac ». A cette occasion, d’autres problématiques se posent, notamment en ce qui concerne la e-cigarette.
Les dentistes de France associés à l’opération le « Mois sans tabac »
C’est devenu une date incontournable en quelques années, et cette année encore, Novembre marquera le retour du « Mois sans tabac ». Pour la 5ème année consécutive, les professionnels de santé, dont les chirurgiens-dentistes, sont appelés à se mobiliser pour accompagner les fumeurs et les fumeuses à arrêter de fumer. Si de multiples outils sont mis à la disposition des personnes inscrites à l’opération (consultation de tabacologue, application mobile avec des conseils et des astuces, coaching personnalisé pour arrêter de fumer, …), le site officiel de l’opération invite les participants à se faire aider, conseiller et accompagner par leur médecin, dentiste, infirmière, kiné, …
Un site Internet a même été créé à destination exclusive de ces professionnels de santé. Les chirurgiens-dentistes peuvent y retrouver des conseils, des MOOC pour mieux accompagner les patients souhaitant se sevrer du tabac mais aussi pour commander les affiches d’information à disposer dans leur cabinet dentaire. Et les dentistes n’attendent pas le mois de novembre pour sensibiliser leurs patientes et patients aux méfaits du tabagisme, notamment en ce qui concerne la santé bucco-dentaire. Depuis 2016, la profession est autorisée à prescrire les traitements de substitution nicotinique (TNS), ancrant un peu plus les dentistes dans cette politique de prévention. Selon la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, plus de 5.300 TNS ont été prescrits par les dentistes pour la seule année 2019.
E-cigarette et tabagisme, des conséquences qu’il reste à évaluer
Cependant, les chirurgiens-dentistes doivent pouvoir répondre aux nombreuses interrogations de leurs patients tout au long de l’année. Les conséquences du tabagisme classique sont désormais bien connues, et une visite de contrôle permettra à chaque patient de comprendre comment la nicotine notamment peut aggraver ou même causer une inflammation des gencives, une parodontite, …. Cependant depuis plusieurs années, les vapoteurs se multiplient avec de nouvelles interrogations. Depuis que la cigarette électronique est apparue en France, les professionnels de santé sont réservés et divisés quant à ses bénéfices et ses risques. On retrouve cette même division chez les dentistes.
Lorsque l’e-cigarette est utilisée en tant que moyen de sevrage tabagique, elle ne peut être que bénéfique. En revanche, les questions apparaissent dès lors que certains vapoteurs vont utiliser cette e-cigarette bien après la fin du sevrage tabagique (et de manière indéfinie), alors que d’autres succomberont au vapotage alors même qu’ils n’avaient jamais fumé. Et souvent, les patients interrogent les dentistes sur la potentielle nocivité des e-liquides. Et les dentistes, comme tous les autres professionnels de santé, manquent alors de recul pour pouvoir dispenser une information claire et vérifiée. Des études sont certes en cours de réalisation, mais à ce jour, aucune ne permet de garantir une analyse globale de la situation. C’est notamment en raison de la composition (parfois obscure) de ces e-liquides. Outre la nicotine, ils peuvent contenir du propylène glycol, de la glycérine végétale, du glycérol, des arômes, …. Ces arômes aussi sont dénoncés, puisque présentés comme incitant les plus jeunes à « se faire plaisir » en vapotant. De récentes études, qu’il reste à confirmer, souligne que ces arômes sont plus néfastes à l’émail dentaire que les autres composants.
Et le vapotage implique l’inhalation de cet aérosol, dans lequel on retrouve des particules de ces produits chimiques. Dans quelle proportion ? Pour quels risques sur la santé bucco-dentaire et la santé en général ? ….
C’est un des sujets, sur lesquels les chirurgiens-dentistes comme les autorités de santé devront être à l’avenir mieux armés pour conseiller utilement les patients.
Et vous, quelle est votre position sur la e-cigarette et la nocivité des e-liquides ? Quels conseils donnez-vous à vos patients ?
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