C’est une enquête des journalistes de Ouest-France, qui a semé le vent de la discorde dans le département des Deux-Sèvres. Alors que le département manque cruellement de chirurgiens-dentistes, une professionnelle diplômée au Venezuela se voit interdite d’exercer, et l’histoire depuis plus de 10 ans. Une incompréhension totale quand on connait les efforts déployés pour lutter contre la désertification médicale…
Des pistes connues pour lutter contre la pénurie de chirurgiens-dentistes
Si la désertification médicale pose de graves problèmes à une partie de la population, qui se retrouve privée de soins, les déserts dentaires n’en sont pas moins dramatiques pour les patientes et les patients concernés. Conscientes de la situation, les autorités publiques ont déjà adopté de mesures, dont les effets ne se feront sentir que dans plusieurs années. En attendant, des alternatives sont étudiées pour pallier cette situation délicate, et la possibilité donnée aux chirurgiens-dentistes, diplômés à l’étranger, d’exercer en France constitue une de ces solutions.
Pourtant, des dysfonctionnements sont constatés ici ou là, comme dans le département des Deux-Sèvres (79). Le département ne compte que 134 chirurgiens-dentistes, soit 3.5 pour 10.000 habitants avec des délais de plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous dans un cabinet dentaire. Pourtant, Mme Carly Barroso, qui a obtenu son diplôme de chirurgien-dentiste au Venezuela, est empêchée d’exercer depuis plus de 10 ans. Une situation, que tous les acteurs (patients et les professionnels du département) condamnent sévèrement.
Un appel au bon sens pour lutter efficacement contre les déserts dentaires
Lorsqu’elle arrive en France, Mme Barroso obtient en quelques mois une homologation de son diplôme pour exercer en Espagne, alors qu’en France on lui refuse ce droit d’exercice en raison de son « défaut de nationalité française ». La chirurgien-dentiste patiente donc jusque 2015, date de cette obtention, et profite de cette attente pour suivre de multiples formations à l’Université de Nantes.
Pourtant lorsqu’elle dépose sa seconde demande de droit d’exercice, Mme Barroso doit essuyer un second refus catégorique. Ce n’est plus la nationalité qui est invoquée pour justifier cette décision mais un « manque d’exercice récent ». Les autorités publiques ont donc interdit à cette femme chirurgien-dentiste d’exercer, pour finalement lui reprocher ce manque d’activité. La situation peut apparaître comme ubuesque, d’autant plus que Mme Barroso travaille régulièrement en tant …qu’assistante dentaire. La principale concernée reconnait auprès des journalistes d’Ouest France son désarroi et son incompréhension.
« Les cabinets ne prennent plus de nouveaux patients ou alors pas avant six mois ou un an… Et moi, je ne peux pas exercer, ça me révolte, parce que je veux aider, soigner et ici dans les Deux-Sèvres parce qu’il n’y a pas assez de dentistes »
Président du syndicat des chirurgiens-dentistes de France dans le département, M Jean Demaison déplore cette situation ne cessant de rappeler « On manque tellement de chirurgiens-dentistes dans le département ! ». Ayant suivi le dossier de près, il apporte un soutien plein et entier à Mme Barroso : « Nous la soutenons largement et le conseil de l’Ordre des dentistes aussi. ». Cette médiatisation sera-t-elle suffisante pour solutionner une situation que beaucoup juge incompréhensible ? Combien de cas similaires existe-t-il en France à cette date ?
Comment jugez-vous ce récit de Mme Barroso et l’incapacité des autorités publiques à accélérer cette reconnaissance ? Êtes-vous au courant de cas similaires ou tout du moins de situations contraires à cette lutte d’intérêt général contre les déserts dentaires ?