A l’instar de toutes les autres professions de santé, le chirurgien-dentiste doit s’adapter aux évolutions de notre époque. Et un récent rapport insiste sur la nécessité de mieux accompagner les chirurgiens-dentistes, en leur permettant notamment de dégager du temps médical. La proposition de créer un nouveau statut d’assistant dentaire de niveau 2 a été soumise au ministère de la Santé.
Qui sont les chirurgiens-dentistes en 2021 ?
La démographie des professionnels de santé est un sujet d’étude mais aussi d’inquiétude pour les autorités sanitaires. Pouvoir anticiper l’évolution de la demande de soins et garantir l’égalité d’accès à tous les Français et Françaises implique des projections détaillées tant pour la médecine générale que pour les soins bucco-dentaires. Et cette problématique ne concerne pas uniquement l’avenir de chacune des professions, puisqu’il faut également déployer des stratégies pour lutter contre la désertification médicale. La « pénurie » de dentistes est souvent évoquée dans certaines régions de France et les récentes publications dressent un état des lieux très précis, que chacun peut consulter.
Les publications de la DREES (Direction de la Recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) soulignent ainsi qu’au 1er janvier 2021, sur les 43.134 chirurgiens-dentistes recensés, 34.010 exerçaient sous statut libéral exclusivement, soit 78.84 %. Si la profession de chirurgien-dentiste est une des professions de santé les plus paritaires (47 % de femmes), l’âge moyen (49 ans) pousse les autorités sanitaires à se projeter plus fortement encore dans les années qui viennent afin d’éviter une dégradation de la situation. C’est ce travail de projection qu’a présenté le député Cyrille Isaac-Sibille le 07 juillet dernier : « L’organisation des professions de santé : quelle vision dans dix ans et comment y parvenir ? »
Les dentistes dans 10 ans : quelle place et quelle organisation ?
Ce rapport insiste sur les efforts des autorités publiques pour transformer le système de santé actuel et l’adapter aux évolutions de notre société. Pour l’auteur, les pratiques avancées, ouvertes aujourd’hui aux seules infirmières mais prévues pour d’autres professions, l’incitation à l’exercice coordonné (Maisons de Santé pluriprofessionnelles, CPTS, …), et bien d’autres évolutions ont montré leur efficacité, et il faut aller encore plus loin pour réussir à rendre le système de soins encore plus efficient. Les conclusions de ce rapport sont sans appel et fixent 3 objectifs prioritaires pour la décennie à venir :
- « Libérer du temps médical »
- « Faciliter l’accès aux soins »
- Permettre à toutes les professions médicales et paramédicales de valoriser leurs compétences propres et leur rôle spécifique.
Il serait fastidieux de détailler l’ensemble des préconisations du rapport, d’autant plus qu’une bonne partie est attachée à certaines professions uniquement. Toujours est-il, que la décision d’imposer la certification périodique obligatoire à toutes les professions de santé s’inscrit parfaitement dans ce renforcement des compétences, présenté comme essentiel et indispensable.
Vers l’évolution et le renforcement du statut d’assistant dentaire ?
Le rapport consacre ainsi une partie de son étude à la filière bucco-dentaire, constatant les problèmes démographiques évoqués ci-dessus. La création du statut d ’assistant dentaire a permis aux dentistes de pouvoir se concentrer sur leur art, même si aujourd’hui ce statut doit évoluer. Le rapport préconise donc un statut d’assistant dentaire de niveau 2, préconisation soutenue par l’ensemble des professionnels de la filière. Cela permettrait alors une large « délégation des tâches » avec une réorganisation possible de toute la filière pouvant mettre « l’accent sur la prévention, l’éducation à la santé et la valorisation des soins précoces «. Bien qu’il reste à définir les modalités précises de ce nouveau statut d’assistant dentaire, le rapport préconise également une incitation financière à la formation de ces nouveaux professionnels au sein des zones sous-denses.
Ces préconisations font actuellement l’objet d’études de la part du Ministère de la Santé, même si M Cyrille Isaac-Sibille propose d’expérimenter ce statut « à très court terme » dans ces déserts bucco-dentaires.
Que pensez-vous de cette création d’un nouveau statut d’assistant dentaire ? Estimez-vous que cette délégation des tâches élargie est de nature à vous faciliter le quotidien ? Pensez-vous que d’autres solutions sont envisageables pour la profession à court terme ?
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Il serait temps de mettre en place ce statut !
Il est de temp d’évoluer et de pouvoir enfin intégrer les hygiénistes dans nos cabinets pour rattraper un peu le retard que nous avons en France par rapport à l’Europe. Le Chirurgien Dentiste peut se libérer de cette manière du temps pour les soins et déléguer cette tache pour laquelle il est surqualifié à des assistantes ayant acquises les compétences nécessaires.
on en peu plus de ces pertes de temps sur des actes qui ne demandent pas une formation de 6 ans post bac et qui pourrait valoriser nos assistantes en les promouvant à des postes d’hygiénistes: elles seraient mieux payées, les patients mieux soignés et nous libérés des contraintes de temps afin de nous consacrer a notre job correctement.
Il est temps que le statut d’assistante dentaire évolue.
En tant qu’assistante dentaire cela nous permettrait de s’investir d’avancer dans ce métier, de prendre plus de responsabilités et de libérer du temps pour des praticiens qui sont aujourd’hui débordés .