Le 21 juillet dernier, les organisations représentatives de la profession ont signé avec l’Assurance Maladie un accord définissant les grandes lignes pour l’avenir de ma profession. Si cet accord apporte des réponses à des problèmes majeurs, il ne règle pas toutes les attentes des chirurgiens-dentistes.
Les chirurgiens-dentistes signent un nouvel accord avec l’assurance-maladie
Depuis des semaines, les chirurgiens-dentistes étaient en négociation avec l’Assurance Maladie pour s’accorder sur leur nouvelle convention. Si les sujets à évoquer et à solutionner étaient nombreux, c’est désormais chose faite, puisque les deux syndicats représentatifs de la profession ont signé cet accord avec l’Assurance Maladie ce vendredi 21 juillet. L’accord officialise l’ambition du gouvernement de voir émerger une « génération sans caries ». Pour y parvenir et ainsi consacrer la nouvelle place essentielle conférée à la prévention, les autorités publiques ont donc proposé de multiples mesures pour inciter les dentistes à développer les soins préventifs.
Mais l’accord définit également et surtout un dispositif visant à lutter contre la pénurie de chirurgiens-dentistes en France, en rappelant ainsi son objectif prioritaire : renforcer et garantir l’accès aux soins à toutes les Françaises et à tous les Français. C’est ce qu’a rappelé le directeur de la Cnam, M Thierry Fatôme, à cette occasion, en rappelant que la démographie des chirurgiens-dentistes « « est à peu près stable, là où elle baisse fortement pour les médecins et elle augmente fortement pour les paramédicaux« . Force est de constater, chiffres à l’appui, que 9 % des chirurgiens-dentistes exercent actuellement dans des zones où se concentrent seulement 5 % de la population. Pour l’Assurance Maladie, il était nécessaire d’intervenir et donc de réguler l’installation des nouveaux professionnels.
La régulation à l’installation, une décision prise pour mieux répartir les chirurgiens-dentistes sur le territoire
Dans ces zones, désormais qualifiées de zones très sur dotées, l’Assurance Maladie ne conventionnera un nouveau chirurgien-dentiste qu’en cas de départ d’un professionnel (départ en retraite, déménagement, …). A la demande des organisations représentatives de la profession, cette mesure s’appliquera également aux centres dentaires, qui s’installent prioritairement dans les grandes villes et qui emploient des chirurgiens-dentistes salariés. Les chirurgiens-dentistes rejoignent donc les masseurs-kinésithérapeutes, les infirmiers, dans la liste des professions de santé à l’installation régulée. Dans le même esprit, l’accord prévoit également un renforcement des aides pour les professionnels décidant d’exercer dans des zones, où le manque de professionnels est avéré.
Bien que les chirurgiens-dentistes aient pendant longtemps exprimé leur hostilité face à une telle régulation à l’installation, les représentants de la profession estiment que le dispositif a été adapté face à leurs revendications.
Si les chirurgiens-dentistes ont donc dû consentir à cette entorse faite à leur liberté d’installation, ils peuvent cependant se réjouir de l’augmentation de leur rémunération, actée par cet accord. Ainsi, l’Assurance Maladie augmentera le remboursement de certains soins conservateurs de 4 % dès 2025, une augmentation jugée insuffisante par certains professionnels qui soulignent qu’elle ne compense pas l’inflation. L’accord prévoit également que les plafonds des prix des prothèses et autres appareils entrant dans le cadre du 100 % Santé augmenteront de 3 % en 2026.
Même si toutes les demandes des chirurgiens-dentistes n’ont pas été entendues, les organisations représentatives ont accepté d’entériner cet accord, après avoir « pris acte de la volonté du gouvernement de poursuivre les travaux sur de nombreux dossiers non aboutis ». Ils attendent désormais d’être reçus par le nouveau ministre de la Santé, M Aurélien Rousseau.
Et vous, que pensez-vous de cet accord signé le 21 juillet ? Comment jugez-vous cette entorse faite à la liberté d’installation des chirurgiens-dentistes ? Estimez-vous que la revalorisation des soins et des prothèses est à la hauteur des attentes ?
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[…] leur déclaration. Pourtant les chirurgiens-dentistes peuvent légitimement en douter. Alors que la nouvelle convention de la profession a été signée et qu’elle suscite autant de critiques que de félicitations, les professionnels […]
[…] Le 21 juillet, les chirurgiens-dentistes s’accordaient avec l’Assurance Maladie. Si cette dernière acceptait certaines revalorisations et acceptaient certaines revendications de ces professionnels, elle réussissait à imposer une régulation de l’installation des nouveaux chirurgiens-dentistes (pas d’installation dans des zones déjà sur-dotées sans le départ d’un confrère). Les professionnels de santé s’agaçaient de cette décision, tout en doutant que cette dernière puisse permettre d’atteindre l’objectif ultime assigné : faire disparaitre les déserts bucco-dentaires. […]