Exerçant en libéral, rattaché à un hôpital ou salarié dans un centre dentaire, les chirurgiens-dentistes doivent effectuer un choix quant à leur mode d’exercice. Une proposition vise à en faire émerger un nouveau : chirurgien-dentiste dans un hôpital de proximité.
Quand les chirurgiens-dentistes plébiscitent l’activité à… l’hôpital
La réalité est incontestable, même si une évolution de celle-ci se fait sentir depuis plusieurs années : les chirurgiens-dentistes exercent de façon majoritaire en libéral. Pourtant, lorsque l’on écoute ces professionnels de la santé bucco-dentaire, force est de constater qu’ils sont conscients et même demandeurs d’une inversion de cette suprématie du chirurgien-dentiste libéral. Si on constate depuis plusieurs années, une augmentation continue du nombre de chirurgiens-dentistes salariés, c’est principalement en raison de l’augmentation significative du nombre de centres dentaires. Ces derniers ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Toujours est-il qu’ils proposent aux nouveaux diplômés des universités d’odontologie et aux praticiens déjà en activité un nouveau choix de vie.
Exercer en libéral ou accepter de travailler en tant que chirurgien-dentiste salarié, un véritable choix s’offre désormais à ces professionnels de santé. Ces derniers envisagent même d’intensifier leur présence en milieu hospitalier. C’est ce qu’explique, de manière détaillée, un dossier publié dans la lettre n° 214 de l’ONCD (Ordre National des Chirurgiens-dentistes).
Après les centres dentaires, les hôpitaux de proximité pour améliorer les soins bucco-dentaires ?
Ambitionnant d’améliorer la santé bucco-dentaire pour tous, l’ordre des chirurgiens-dentistes a « activement soutenu et accompagné la création de services d’odontologie dans les hôpitaux qui en étaient dépourvus. » et ce depuis le début des années 2010. L’ordre ne peut donc que se féliciter de la création de nouvelles UFR, créations pensées au départ pour participer à la lutte contre la désertification médicale. Mais l’implantation d’universités d’odontologie devrait aussi permettre de nouer des partenariats avec les établissements hospitaliers (via les ARS) et ainsi multiplier les services odontologiques dans ces derniers.
Mais l’ordre veut aller encore plus loin, en incitant à la création de « services odontologiques » ou au moins de « fauteuils pour soins dentaires » dans les hôpitaux de proximité, défendus par le ministère de la Santé. Le président du conseil national, Philippe Pommarède, a expliqué cette ambition à la Fédération hospitalière de France (FHF) en soulignant deux objectifs essentiels :
- Essayer de répondre à la demande de soins d’urgence ;
- Soulager la pression ressentie par les centres dentaires et autres cabinets dentaires dans les zones sous-dotées.
M. Pommarède a ainsi expliqué que, sur un plan purement légal, un chirurgien-dentiste pouvait exercer, à titre occasionnel, sur un site distinct de son lieu d’exercice habituel. Il s’agirait donc, selon lui, d’accepter la mutualisation d’un plateau technique, sur lequel plusieurs chirurgiens-dentistes pourraient se succéder. Cela aurait enfin le mérite de multiplier les terrains de stage pour les étudiants en odontologie, qui pourraient donc se confronter à la réalité de cette pénurie de chirurgiens-dentistes dans certains territoires. Bien que cette proposition ne vise pas à résoudre tous les problèmes rencontrés actuellement par la profession, l’ordre estime cependant que « c’est une vraie carte à jouer pour resserrer d’une manière concrète le maillage territorial des soins bucco-dentaires. »
Et vous, comment jugez-vous cette idée d’implanter des chirurgiens-dentistes dans les hôpitaux de proximité ? Seriez-vous prêts à vous engager pour répondre à cette mission ?
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