Pourquoi manque-t-on de chirurgiens-dentistes en France ?

Pourquoi manque-t-on de chirurgiens-dentistes en France ?

Si on évoque fréquemment, depuis plusieurs mois, le manque de chirurgiens-dentistes, on peine à voir la multiplication des causes pouvant l’expliquer. Et pourtant pour se projeter dans un avenir plus serein, il est essentiel d’aborder cette problématique de manière globale.

La pénurie de chirurgiens-dentistes, un problème de formation ou une question d’attractivité ?

C’est une des problématiques récurrentes, ces dernières années, quand on évoque la santé bucco-dentaire :  la pénurie de chirurgiens-dentistes. On retrouve ces mêmes évocations et ces mêmes questionnements quant on s’attache à observer la situation du système de santé en général. Comment et pourquoi ne peut-on que déplorer ce manque de professionnels de santé en général et de dentistes en particulier ? ce n’est qu’en connaissant précisément la réponse, que des solutions adaptées et efficaces pourront donc être trouvées et déployées à grande échelle.

Pourquoi la France ne compte-t-elle pas assez de chirurgiens-dentistes ? Deux hypothèses principales peuvent alors être émises :

  1. Ou alors la France ne forme pas assez d’étudiantes et d’étudiants en odontologie. La demande (de soins et donc de professionnels) est alors plus forte que l’offre, aggravant, chaque année, un peu plus la situation. Cette réalité est aggravée en raison de données purement démographiques. Les chirurgiens-dentistes se préparant à leur départ en retraite dans les années à venir sont de plus en plus nombreux, augmentant d’autant le besoin de jeunes diplômés.
  2. Ou alors le nombre d’étudiants formés est suffisant, mais c’est alors le manque d’attractivité de la profession qui écarte ces derniers du marché de l’emploi. Depuis le début des années 2010, les centres dentaires se multiplient, et à eux-seuls, ils emploient 80 % des chirurgiens-dentistes salariés. Peut-être que les jeunes diplômés préfèrent ces conditions de travail avantageuses (salariat, contrat de travail, …) aux aléas plus incertains du statut d’indépendant.

Des solutions efficaces pour lutter contre les déserts dentaires ?

Comme toujours, la réponse n’est pas aussi tranchée qu’elle devrait l’être. Certes, la France n’a pas formé, ces dernières années, suffisamment de professionnels de santé et notamment de chirurgiens-dentistes. Cependant, des efforts ont été déployés avec une augmentation de la capacité d’accueil des universités d’odontologie. En outre, certains centres de formation ont été créés dans des déserts dentaires afin de répondre à des situations problématiques. Enfin, cette inadéquation entre l’offre et la demande a également poussé certains étudiants à partir étudier dans des pays européens, avant de revenir, une fois le diplôme obtenu, exercer en France.

Cependant, la question de la formation n’explique pas tout. Les chirurgiens-dentistes, issus du Baby-boom, exercent pour la très grande majorité d’entre-eux en libéral. Leur départ en retraite conduit le plus souvent, lorsqu’ils ne trouvent pas de successeur, à fermer ce dernier. Aujourd’hui, les jeunes diplômés ont d’autres choix, notamment avec les contrats de travail proposés par les centres dentaires. En acceptant d’intégrer ces centres dentaires, ils exercent leur art mais ne répondent pas nécessairement à la demande la plus urgente.

On pourrait alors évoquer le stress voire le burn-out des chirurgiens-dentistes libéraux, expliquant que les plus jeunes générations aspirent à d’autres formes d’exercice.

A l’évocation de ces problématiques, on comprend aisément que la question de la désertification dentaire ne dépend pas que d’une seule cause, mais qu’elle doit être analysée de manière globale. Ce n’est qu’à cette condition qu’une solution efficace et pertinente pourra être trouvée.

Et vous, comment expliquez-vous le manque de chirurgiens-dentistes en 2024 ? Comment pourrait-on lutter efficacement contre cette problématique selon vous ?

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