Lutter contre les violences, une autre mission des chirurgiens-dentistes

Lutter contre les violences, une autre mission des chirurgiens-dentistes

Au quotidien, les chirurgiens-dentistes doivent gérer leur relation avec leurs patients. Depuis quelques années, ces relations se tendent pour de multiples raisons. Aujourd’hui, les chirurgiens-dentistes libéraux et/ou salariés doivent se prémunir de toutes ces formes de violences.

La relation patient / soignant, des tensions perceptibles par les chirurgiens-dentistes

Prendre rendez-vous chez son chirurgien-dentiste constitue, pour une part non négligeable de la population, une source de peur ou d’angoisse. La stomatophobie (ou « peur du dentiste ») reste un phénomène bien marqué parmi les patientes et les patients. Une étude de 2016 réalisée par OpinionWay pour le compte de Doctolib souligne que près d’un Français sur deux (48 % exactement) « a encore peur d’aller chez le dentiste ». Cette crainte, qui peut prendre la forme d’une véritable angoisse chez certains, rend plus difficile une relation soignant / patient apaisée et sereine.

D’un autre côté, la douleur peut également expliquer les tensions, qui peuvent apparaitre et se développer dans la relation entre un chirurgien-dentiste et ses patients. En effet, considérée comme difficilement supportable, la douleur dentaire influe sur le comportement des patientes et des patients, qui ne peuvent exprimer leur mécontentement ou leur colère qu’à un seul interlocuteur : le chirurgien-dentiste ou l’assistante dentaire, devant lesquels ils se retrouvent.

Ces deux causes, la peur d’un côté et la douleur de l’autre, expliquent en grande partie les relations difficiles, que peuvent avoir à gérer les chirurgiens-dentistes. D’autant plus que ces ressentis de peur ou de colère rendent plus difficiles l’acceptation d’un discours logique et raisonné.

 Prévenir la violence en cabinet, une obligation quotidienne pour les chirurgiens-dentistes

L’Observatoire National des Violences en milieu de santé publiait son rapport 2020, en analysant les données de l’année 2019. Force est de constater, que les violences (verbales ou physiques) des patients à l’égard des chirurgiens-dentistes étaient courantes. Ces tensions perceptibles se sont encore aggravées depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus. La fermeture des cabinets dentaires (avec le report des soins à dispenser), les règles du protocole sanitaire à respecter, …, ont généré de la peur et du stress, impliquant de nouvelles tensions vis-à-vis des professionnels de santé en général et des chirurgiens-dentistes en particulier.

Ces tendances n’ont pas disparu avec la levée de certaines des restrictions liées à la gestion de la crise sanitaire. Au contraire, la pénurie de chirurgiens-dentistes dans certains territoires a aggravé un peu plus la situation. Dans le département de l’Aveyron, le syndicat des chirurgiens-dentistes a même tiré la sonnette d’alarme après 6 agressions depuis le mois de juin dernier. Si le vice-président du syndicat, M Pascal Bru, a souligné « être « conscient de la souffrance [des] patients », tout en expliquant que le manque de chirurgiens-dentistes expliquait en partie cette montée de la violence.

Il apparait, dans ces conditions, de plus en plus difficile de tisser cette relation de confiance entre le professionnel de santé et le patient. C’et pour enrayer ces phénomènes de violence, que l’Observatoire National des Violences en Milieu de Santé (ONVS) a transposé le protocole national pour le rendre applicable et adapté aux professions libérales de santé. Quelle que soit la forme et la gravité de ces violences, les chirurgiens-dentistes libéraux, comme tous les autres soignants, sont, depuis la fin de l’année 2020, invités à déclarer tous les faits de violence sur un portail unique. Les déclarations peuvent se faire de manière anonymes, et à terme, ces informations devraient être transmises à l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes afin que ce dernier puisse les analyser.

Et vous, avez-vous remarqué une augmentation des faits de violence au sein de votre cabinet ? Comment gérez-vous ces violences verbales ou physiques ? Quelles seraient selon vous les décisions à prendre pour apporter des réponses adaptées et efficaces ?

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1 Commentaire

  1. Grâce à Richard Ferrand nous sommes dans devenus un produit de consommation et des patients qui savent comment les soigner sur internet.Un patient m’a dit que nous nous bâfrons sur la prothèse. Je lui ai répondu que les soins étaient au tarif du Bengladesh.

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