Le chirurgien-dentiste doit-il créer un site Internet ?

Le chirurgien-dentiste doit-il créer un site Internet ?

Alors que la transformation numérique concerne tous les aspects de notre quotidien, les chirurgiens-dentistes et les soignants en règle générale doivent répondre aux nouvelles attentes et habitudes des patientes et des patients. Il leur faut donc assurer de leur visibilité en ligne. Faut-il alors créer un site Internet et/ou alors s’inscrire sur une des nombreuses plateformes de prises de rendez-vous en ligne ?

Un chirurgien-dentiste doit-il avoir nécessairement un site Internet pour exercer ?

La question peut surprendre, et pourtant elle répond aux nouvelles habitudes des patientes et des patients. Dans un monde ultra-connecté, tout doit pouvoir s’effectuer en quelques clics, et la recherche d’un rendez-vous auprès d’un professionnel de santé ne se fait plus comme traditionnellement par téléphone mais bien par Internet. Difficile donc, en apparence, de ne pas créer un site Internet quand un chirurgien-dentiste crée son cabinet dentaire. Bien que la création d’un site Internet ne soit pas une obligation, les chirurgiens-dentistes doivent donc s’assurer de leur présence sur la Toile. Les plateformes de prise de rendez-vous en ligne peuvent donc apparaitre comme une alternative efficace en la matière, puisque sans se lancer dans la mise en ligne de son propre site Internet, chaque cabinet dentaire peut ainsi s’assurer de sa présence sur la Toile.

Ce type de questionnement fait apparaitre d’autres problématiques, notamment en ce qui concerne la confidentialité des données recueillies par ces plateformes mais aussi par la dépendance que ces dernières peuvent induire. D’autant plus que ces plateformes, dont le marché est ultra dominé par Doctolib, s’efforcent de diversifier leurs prestations, promettant même de faire gagner du temps aux chirurgiens-dentistes.

Quand la communication des chirurgiens-dentistes se fait plus personnalisable ….

Le 24 mars dernier, le leader des plateformes de prises de rendez-vous en ligne a publié une étude, regroupant un sondage effectué auprès d’Internautes et agrégeant des informations recueillies auprès de Google et de l’Union Française de la Santé Bucco-dentaire (UFSBD). Et certains chiffres sont ainsi sans appel. L’étude s’attache à recenser les recherches effectuées par les Françaises et les Français s’agissant des professionnels de santé. Ainsi, on apprend qu’en février 2022, 6.5 millions de recherches ont été effectuées pour trouver un dermatologue. L’étude nous apprend surtout, que la profession de santé la plus recherchée est celle de chirurgien-dentiste :

« Chaque mois, de 5,5 à 7,5 millions de recherches associant « chirurgien-dentiste + le nom d’une ville »

La question posée pour commencer (« Faut-il disposer d’un site Internet en tant que chirurgien-dentiste ? ») appelle alors une réponse qui ne peut ignorer cette réalité. Le chirurgien-dentiste, refusant toute forme de communication digitale, ne pourra pas répondre aux attentes de ces si nombreux patients. D’autant que dans la même étude, les équipes de Doctolib soulignent qu’en moyenne, ces innombrables recherches permettent à chaque chirurgien-dentiste inscrit sur la plateforme d’enregistrer 174 rendez-vous chaque mois.

L’inscription à ces plateformes apparait donc être une évidence voire une « obligation », et peut donc conduire à une certaine forme de dépendance selon des professionnels de santé, de plus en plus nombreux à s’inquiéter de cette problématique. Car si la communication des chirurgiens-dentistes et plus généralement des professionnels libéraux de santé a été assouplie pour s’adapter aux usages numériques, celle de ces plateformes se révèle bien plus ciblée et efficace pour attirer toujours plus de patientes et de patients. En d’autres termes, ce n’est pas tant la création d’un site Internet qui peut interroger, mais bien l’inscription du chirurgien-dentiste sur ces plateformes qui suscite une inquiétude de plus en plus forte, d’autant plus que la mobilisation de Doctolib pendant la crise sanitaire (gestion des prises de rendez-vous pour la vaccination et/ou le dépistage) a conféré à cette entreprise un statut d’ »acteur de santé officiellement reconnu » aux yeux des Français.

Et vous en tant que chirurgien-dentiste, disposez-vous d’un site Internet ? Par quel support (site, réseau social, …) communiquez-vous sur la Toile ? Êtes-vous inscrit sur une (ou plusieurs) plateformes de prises de rendez-vous en ligne ? Estimez-vous que ces dernières interrogent et peuvent poser problème ?

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1 Commentaire

  1. Les données de santé, pour peu qu’il y en ait à la marge, sont d’abord celles du patient. Libre à lui de prendre rendez-vous via une plateforme en lui donnant son consentement libre et éclairé.

    Il est évident que si un patient prend un rendez-vous dans un cabinet dentaire c’est soit qu’il se soucie de sa santé dentaire (prévention, très bien !) soit qu’il a déjà des problèmes ! La belle affaire que le site sache ça. Idem pour les nombreuses spécialités médicales qui impliquent un souci de santé spécifique.

    Par contre, pour le patient le plus rétif à cette collecte d’informations ou sujet à la fracture numérique, afin qu’il ait réellement le choix il est souhaitable que chaque praticien propose toujours une possibilité de prise de rendez-vous par téléphone. Or, ce n’est plus toujours le cas. Va t’il falloir réglementer ?

    Lorsqu’il cherche un rendez vous, le patient apprécie de visualiser les jours et heures de disponibilité du praticien et de faire son meilleur choix en fonction de ses propres contraintes.

    Au téléphone auprès d’un secrétariat, ça se traduit par :

    – je souhaite prendre un rendez vous,
    – quelles sont vos disponibilités ?
    – je ne sais pas, ça dépend de ce que vous me proposez,
    – je vous propose tel jour à telle heure,
    – euh, vous n’auriez pas autre chose ?
    – oui, tel jour à telle heure ?
    – le patient n’ose pas forcément décliner et formuler une nouvelle demande…
    – et après on s’étonne qu’il y ait des « lapins »,

    J’ai lu récemment qu’une secrétaire ou assistante dentaire témoignait sur un réseau social faire barrage aux appels d’une plateforme souhaitant proposer ses services aux praticiens du cabinet. Et qu’elle ne remontait jamais la proposition à ses patrons, craignant pour son emploi. Pourtant son emploi ne sera jamais autant préservé que si les sollicitations des patients ne sont pas chronophages. Après un essai, je suis sûr que personne ne souhaite revenir en arrière !

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